dimanche, mai 18

Deux sessions : l’événement politique de l’année en Chine a commencé

Plus grand événement politique de l’année en Chine, les réunions parlementaires ont débuté mardi à Pékin, avec pour objectif de répondre aux derniers droits de douane de Donald Trump, qui visent une économie chinoise déjà affaiblie.

Des milliers de délégués sont à Pékin pour participer aux «Deux Sessions» qui se tiennent en parallèle – celle du Parlement proprement dit et celle d’une assemblée consultative. Ces réunions offrent également un aperçu des priorités chinoises.

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Les défis de l’économie chinoise

Lors d’une conférence de presse le 4 mars, Lou Qinjian, le porte-parole de cette session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP), le Parlement chinois, a reconnu que l’économie nationale était confrontée à « de nombreuses difficultés et défis », parmi lesquels l’immobilier, le chômage, la consommation intérieure, et les taxes douanières américaines, sans compter les tensions commerciales avec l’Union européenne, qui s’aligne sur la politique de Donald Trump.

« L’incertitude économique et politique au niveau mondial s’accroît (…), la demande intérieure est insuffisante et certaines entreprises sont confrontées à des difficultés en matière de production et d’exploitation », a-t-il souligné.
Mais il s’est montré confiant dans la capacité de la Chine à résister à ces vents contraires, déclarant qu’elle avait « une forte résilience et un grand potentiel ».

L’ouverture des « Deux sessions » entre dans le cadre de l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane américains supplémentaires visant les produits chinois. A l’annonce de ces nouvelles taxes, la Chine a annoncé des contre-mesures.

Pour de nombreux observateurs, les « Deux Sessions » devraient aboutir au lancement de mesures de relance pour stimuler la demande intérieure, nécessaires pour compenser une possible baisse des exportations frappées par les taxes américaines.

Des mesures de relance très attendues

Les travaux débutent le 4 mars après-midi avec l’ouverture de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), puis ceux de l’ANP, débuteront le 5 mars, avec la présentation du rapport économique du Premier ministre Li Qiang pour 2025.

Des analystes sondés par l’Agence France Presse s’attendent à ce que Pékin se fixe un objectif de croissance du PIB d’environ 5% – comme en 2024. Raison pour laquelle, ils estiment que des annonces et mesures fortes pour relancer l’économie vont être faites.

Les investisseurs vont observer les débats, afin de voir si le gouvernement va de nouveau soutenir son secteur privé, après une rare réunion mi-février entre le président chinois Xi Jinping et des grands patrons de la tech chinoise.

Les dirigeants chinois tenteront de transmettre le message selon lequel le pays « se porte encore bien », a indiqué Alfred Wu, professeur à l’Ecole de politique publique Lee Kuan Yew, à Singapour. Selon lui, aucune mesure spécifique ne devrait toutefois être annoncée durant les « Deux Sessions » et l’influence sur les marchés boursiers devrait donc être « limitée ».

Budget militaire

« Dans le passé, la réunion de l’ANP, c’était une manière de définir les priorités politiques (des prochains mois). Dorénavant, elle consiste davantage à envoyer un message et à faire de la propagande », a estimé Alfred Wu.
De retour à la Maison Blanche depuis janvier, Donald Trump chamboule déjà l’ordre international. « Les gens observent comment Xi va réagir face aux incertitudes et à l’imprévisibilité générées par l’administration Trump », a indiqué Chong Ja Ian, professeur à l’Université nationale de Singapour.

Selon des analystes, la pression américaine pourrait inciter Pékin à intensifier ses mesures de soutien à l’économie, déjà observées l’an passé: réduction de taux d’intérêt, allègement de la pression sur la dette des collectivités locales ou encore subventions sur les biens de consommation pour aider les ménages.

La Chine doit également annoncer le 5 mars son budget militaire pour 2025. Il devrait augmenter, comme c’est le cas depuis plusieurs décennies.

Les observateurs de la vie politique chinoise vont également « scruter qui est susceptible de monter en grade au sein du PCC, étant donné que la direction actuelle vieillit », a indiqué Chong Ja Ian.

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