samedi, avril 13

Les investissements risqués, bêtes noires de Beijing

Xiao Yaqing, président de la Commission de contrôle et d’administration des biens publics, a annoncé l’interdiction des entreprises publiques d’effectuer des investissements irrationnels et des activités de financement du commerce pour augmenter son chiffre d’affaire.

Interdiction de réaliser des investissements à risque

« Les activités de financement du commerce des entreprises publiques, pour augmenter leur volume d’affaires, peuvent poser des risques en termes de défauts de crédit, de fraude commerciale et de perte d’actifs », a indiqué Xiao Yaqing. Ce dernier a assuré qu’il est désormais « strictement interdit » aux entreprises publiques de financer ses propres capitaux, via des structures externes.

Le président de la commission a indiqué qu’« une meilleure façon pour les entreprises publiques centrales d’alléger leur dette serait d’améliorer l’efficacité du travail », préconisant « afin de réduire les risques dans les opérations, les entreprises publiques devraient réduire la dette à long terme ».

La Commission va renforcer la supervision des investissements des entreprises publiques et gérera mieux leurs actifs. Après avoir encouragé ses entreprises à investir massivement dans le monde, afin de sécuriser de nouveaux marchés, des technologies et des approvisionnements de matières premières, le gouvernement a brusquement changé de ton fin 2016.

Ce tournant a entraîné une baisse des investissements chinois à l’étranger, hors secteur financier, de 35,7% sur un an en janvier 2017. Ces investissements se sont élevés le mois dernier à 53,3 milliards de yuans (7,73 milliards de dollars), selon des chiffres du ministère du Commerce rapportés par l’agence étatique Chine nouvelle.

Endiguer la fuite des capitaux et réduire la dette

Le gouvernement a obligé les entreprises à éviter les investissements « irrationnels » à l’étranger, en particulier dans l’immobilier, le sport et le divertissement, en tentant de distinguer les opérations stratégiques de méga-acquisitions risquées et souvent très spéculatives.

Beijing cherche à endiguer la colossale fuite des capitaux hors du pays, qui pèse lourdement sur le yuan. Plusieurs médias financiers avaient rapporté que le pouvoir central allait interdire la plupart des investissements de plus de 10 milliards de dollars (1,3 mds €), tandis que les acquisitions supérieures à 1 milliard de dollars (130 millions d’euros) sortant des « activités fondamentales » du groupe chinois concerné seraient bannies.

D’autant plus que la majeur partie des transactions sont réalisées à crédit, alors que la dette privée et publique atteint déjà à 250% du PIB. Malgré des chiffres impressionnais, Xiao Yaqing a assuré que « les dettes d’entreprise actuelles des entreprises publiques sont à des niveaux sûrs et contrôlables ».

En 2016, les 102 entreprises publiques centrales ont réduit leur ratio d’endettement de 0,1% en glissement annuel à 66,6%, avec 12 d’entre-elles ayant réduit leur ratio actif-passif à plus de 80% et quatre d’entre elles à plus de 85%. Ce dernier a évoqué la restructuration de China Railway Materials Co Ltd et de Sinosteel Corp, dont « le ratio actif-passif a été abaissé à moins de 70%.

Booster les revenus des entreprises par plus de surveillance

Le gouvernement souhaite également stimuler les revenus des entreprises publiques sur les marchés mondiaux, en permettant par exemple l’introduction de sociétés de propriété mixte et de gestion de biens immobiliers.

Cette année, la Commission  va poursuivre sa supervision en passant de la priorité « de la gestion des entreprises à la gestion de leurs actifs », a annoncé Huang Danhua, vice-présidente de la Commission.

D’autant qu’en septembre 2016, Beijing a lancé son plus grand fonds d’investissement, d’une valeur de 350 milliards de yuans (environ 47,5 milliards d’euros), pour financer la restructuration des entreprises publiques via des fusions et acquisitions, des mises à niveau industrielles et des innovations.

Toutes ces mesures auront un impact plus ou moins positif d’après Liu Shengjun, économiste à l’Institut Lujiazui des finances internationales. Ce dernier a expliqué à l’agence de presse, Xinhua que « si le régulateur exerce trop de contrôle sur ses plans d’investissement, les systèmes des entreprises publiques seront perturbés. Cependant, sans supervision de régulation, les entreprises risquent d’être exposées à davantage de risques, et cela conduirait à un environnement d’investissement chaotique et à une perte d’actifs ».

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