
Les deux tiers des pays latino-américains ont déjà adhéré à l’Initiative La Ceinture et la Route, prévoyant la construction d’infrastructures (ponts, aéroports, ports, routes) dans ces nations en développement.
La Chine accueille le 12 mai à Pékin plusieurs dirigeants latino-américains, à la veille de la IVème conférence ministérielle du Forum Chine-CELAC (Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes), qui vise à renforcer ses relations avec la région dans un contexte de tensions commerciales avec les États-Unis.
La Chine a intensifié ces dernières années sa coopération économique et politique avec les pays d’Amérique latine et espère qu’ils feront front commun avec elle face à l’actuelle campagne de droits de douane du président américain Donald Trump.
Plusieurs pays latino-américains ont adhéré à l’Initiative La Ceinture et la Route (Nouvelle route de la soie) prévoyant la construction d’infrastructures (ponts, aéroports, ports, routes) dans ces nations en développement. Signe de l’influence grandissante de la Chine en Amérique latine. En effet, la Chine a dépassé les États-Unis comme premier partenaire commercial dans plusieurs pays de la région comme le Brésil, le Pérou ou le Chili.
Ce rapprochement sera célébré le 13 mai avec l’ouverture à Pékin de la IVème conférence ministérielle du Forum Chine-CELAC (Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes), un organisme intergouvernemental régional.
Cette rencontre permettra de prendre le pouls des relations sino-latino-américaines, dans le contexte de la guerre commerciale lancée par Donald Trump et des pressions de Washington pour contrer l’influence de Pékin dans la région.
Renforcement des échanges avec le Brésil
Des dirigeants latino-américains sont déjà présents en Chine, comme le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, arrivé le 10 mai à Pékin pour une visite d’État de cinq jours. « La visite du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva en Chine revêt une grande importance dans la conjoncture actuelle internationale caractérisée par les changements et les troubles », a déclaré le 12 mai, Lin Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Ce dernier a indiqué que « cette visite enrichira davantage la connotation stratégique de la communauté d’avenir partagé Chine-Brésil, démontrera l’engagement résolu et la responsabilité de la Chine et du Brésil à mener les pays du Sud global à renforcer leur solidarité et leur coopération et à promouvoir la stabilité et la prospérité régionales et mondiales ».
Symbole de relations bilatérales au beau fixe, les exportations brésiliennes vers la Chine ont dépassé les 94 milliards de dollars l’an dernier, selon la base de données Comtrade des Nations unies.
Important acteur du secteur agricole en Amérique du Sud, le Brésil exporte principalement vers la Chine du soja et d’autres matières premières. Dans l’autre sens, la Chine vend notamment des semi-conducteurs, des téléphones, des véhicules et des médicaments.
Plusieurs des dirigeants sud-américains attendus
Le 12 mai, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a rencontré à Pékin ses homologues cubain Bruno Rodríguez Parrilla, vénézuélien Yvan Gil, péruvien Elmer Schialer et uruguayen Mario Lubetkin.
Parmi les autres participants attendus au forum Chine-Celac figurent le président colombien Gustavo Petro et son homologue chilien Gabriel Boric. La semaine dernière, Gustavo Petro a annoncé qu’il signerait une lettre d’intention pour que son pays rejoigne l’Initiative La Ceinture et la Route, lors de son voyage en Chine.
Axe central de la stratégie de Pékin depuis 2013, cette initiative rassemblent plus d’une centaine de pays. Le programme permet la construction d’infrastructures maritimes, routières et ferroviaires.
Un haut responsable du ministère chinois des Affaires étrangères, Miao Deyu, a affirmé le 11 mai que la Chine avait «toujours abordé le développement des relations sino-latino-américaines dans une perspective stratégique et à long terme».
«Les peuples d’Amérique latine et des Caraïbes entendent construire leur propre destin, et non servir d’arrière-cour à quelque pays que ce soit», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, dans une référence aux États-Unis.
Face aux droits de douane américains, la Chine est «prête à renforcer la communication et la coordination avec les pays latino-américains» pour «œuvrer ensemble contre l’unilatéralisme et l’intimidation économique», a-t-il ajouté.