La Chine a déclaré le 4 mai qu’il fallait faire preuve d’une « grande vigilance » face à l’expansion de l’OTAN vers l’est, après l’annonce de l’ouverture d’un bureau de l’Alliance au Japon afin de faciliter les consultations avec les alliés de la région.
L’OTAN prévoit d’ouvrir son premier bureau de liaison en Asie, au Japon, pour faciliter les discussions avec les partenaires de sécurité tels que la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, en gardant à l’esprit les défis géopolitiques posés par la Chine et la Russie, a rapporté le média japonais Nikkei Asia, citant des responsables japonais et de l’OTAN.
La présence de l’OTAN en Asie-Pacifique va remettre en question la paix pour la Chine
Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, a déclaré que l’Asie était une « hauteur pour la paix et la stabilité et une terre prometteuse pour la coopération et le développement plutôt qu’un terrain de lutte pour la compétition géopolitique ».
« La poursuite de l’incursion de l’OTAN en Asie-Pacifique et son ingérence dans les affaires régionales compromettront inévitablement la paix et la stabilité régionales et attiseront la confrontation entre les camps. Les pays de la région doivent donc y faire preuve d’une grande vigilance », a déclaré la porte-parole lors d’une conférence de presse régulière.
Selon le Nikkei Asia, le bureau proposé devrait ouvrir en 2024 à Tokyo. Interrogée sur le rapport du Nikkei Asia, la porte-parole de l’OTAN, Oana Lungescu, a déclaré que l’Alliance n’entrerait pas dans les détails des délibérations des alliés de l’OTAN.
« L’OTAN a des bureaux et des accords de liaison avec un certain nombre d’organisations internationales et de pays partenaires, et les alliés évaluent régulièrement ces accords de liaison pour s’assurer qu’ils répondent au mieux aux besoins de l’OTAN et de nos partenaires« , a déclaré la porte-parole de l’OTAN. Oana Lungescu a indiqué que l’OTAN entretenait avec le Japon un partenariat étroit qui ne cessait de se développer.
Le Japon et l’Otan prônent la fermeté face à la Chine
Le 31 janvier 2023 à Tokyo, le Japon et l’Otan doivent s’étaient dit «unis et fermes» vis-à-vis des menaces sécuritaires posées par la Chine, la Corée du Nord et la Russie, selon Jens Stoltenberg, le chef de l’organisation de défense américano-européenne.
Ce dernier, qui s’exprimait au côté du premier ministre japonais Fumio Kishida, a prévenu que la Chine suivait de près les développements de l’invasion russe de l’Ukraine et «y apprenait des leçons qui pourraient influencer ses futures décisions».
«Ce qui se passe en Europe aujourd’hui pourrait aussi arriver demain en Asie de l’Est» avait-t-il estimé, reprenant une opinion déjà exprimée depuis l’an dernier par Fumio Kishida. «Donc nous devons rester unis et fermes, pour défendre ensemble la liberté et la démocratie», a ajouté Jens Stoltenberg.
Fumio Kishida et lui se sont dits «inquiets» de la coopération militaire croissante entre la Chine et la Russie. La Chine n’est «pas notre ennemi», a assuré Jens Stoltenberg, tout en dénonçant sa présence militaire grandissante en Asie-Pacifique, son «harcèlement» de pays voisins, ses «menaces» envers Taïwan et des campagnes de désinformation visant l’Ukraine et l’Otan.
Le secrétaire général de l’Otan était en visite à Tokyo dans le cadre d’un déplacement en Asie visant à solidifier les liens de l’organisation avec ses principaux alliés dans la région, la Corée du Sud et Japon contre la Chine.
