jeudi, avril 4

Le Canada expulse un diplomate chinois après des allégations d’intimidations sur un élu

« Nous ne tolérerons aucune forme d’ingérence étrangère dans nos affaires internes« , a expliqué la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, pour justifier l’expulsion d’un diplomate chinois.

Le diplomate Zhao Wei expulsé du Canada

Le Canada a annoncé, le 8 mai, l’expulsion d’un diplomate chinois accusé par Ottawa d’avoir cherché à intimider un député canadien critique du régime de Pékin. « Le Canada a décidé de déclarer M. Zhao Wei persona non grata« , a indiqué la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

« Nous ne tolérerons aucune forme d’ingérence étrangère dans nos affaires internes. Les diplomates au Canada ont été avertis que s’ils adoptent ce type de comportement, ils seront renvoyés chez eux« , a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Cette dernière faire référence à l’affaire du député conservateur Michael Chong et sa famille qui auraient subi des pressions chinoises, après des critiques du parlementaire envers la Chine. Zhao Wei, fonctionnaire du consulat de Chine à Toronto est accusé d’être au cœur de cette affaire.

«Le Canada calomnie et diffame de manière infondée le fonctionnement normal des ambassades et consulats chinois au Canada», a réagit Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

«Je tiens à souligner que le personnel diplomatique et consulaire chinois au Canada a toujours respecté les conventions internationales et exercé ses fonctions conformément à la loi», a-t-elle ajouté précisant que la Chine prendrait «les mesures nécessaires pour sauvegarder ses intérêts».

Le Canada «a saboté» les relations entre les deux pays.

Dans un communiqué, l’ambassade de Chine à Toronto a indiqué que le 8 mai, le Canada a déclaré de « manière flagrante » qu’un fonctionnaire consulaire du consulat général de Chine à Toronto est désormais « persona non grata sur la base de rumeurs » et « de la soi-disant ‘ingérence chinoise’ relayées par certains politiciens et médias« .

Selon l’ambassade, cette expulsion « a gravement violé le droit international, les normes fondamentales régissant les relations internationales et les accords bilatéraux connexes, et saboté les relations sino-canadiennes« . La Chine « condamne fermement et s’y oppose fermement et a vivement protesté auprès de la partie canadienne« .

L’ambassade a indiqué que le gouvernement chinois « prendra des contre-mesures résolues et toutes les conséquences qui en découleront seront assumées par la partie canadienne« .

« La Chine ne s’immisce jamais dans les affaires intérieures des autres pays. La soi-disant ‘ingérence chinoise’ est totalement sans fondement« , a assuré l’institution, qui assure qu’il s’agit là de « la diffamation pure et simple de la Chine et la manipulation politique motivée par des préjugés idéologiques« . chinois.

« Au lieu de protéger les droits légitimes du personnel diplomatique et consulaire chinois, la partie canadienne a choisi de tolérer et de faire écho au battage médiatique des forces antichinoises et de mener des actions extrêmes contre un fonctionnaire consulaire chinois« , a écrit l’ambassade.

Pour conclure, le communique assure que « la Chine ne l’accepte pas complètement. Nous exhortons la partie canadienne à s’éloigner du gouffre et à s’abstenir de continuer sur la mauvaise voie. Si la partie canadienne agit de manière gratuite et arbitraire, elle se heurtera aux réactions résolues et fortes de la Chine« .

Les relations entre la Chine et le Canada toujours tendues

Outre ce communiqué statuant clairement que les relations entre la Chine et le Canada ne sont pas prêtes d’être résolues, le premier ministre canadien Justin Trudeau est soumis à des pressions croissantes pour qu’il hausse le ton face à la Chine.

Ce dernier est invité à agir contre la Chine, suite à la publication d’informations selon lesquelles la Chine aurait cherché à influencer les résultats des élections canadiennes de 2019 et de 2021.

L’expulsion de Zhao Wei devrait accroitre la tension entre la Chine et le Canada, dont les relations diplomatiques sont déjà très compliquées. Dans cette affaire, la Chine avait déploré le 5 mai les « calomnies » et « diffamations » du Canada après la convocation de son ambassadeur.

La tension entre la Chine et le canada reste forte, depuis l’arrestation en 2018 par les autorités canadiennes de la directrice financière et fille du géant chinois Huawei, et l’emprisonnement de deux ressortissants canadiens.

Si tous les trois ont depuis été libérés, les tensions sont restées, la Chine a reproché au Canada son alignement sur la politique chinoise de Washington et les autorités canadiennes accusant régulièrement la Chine d’ingérence.

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