La Chine pousse l’UE vers des mesures commerciales plus «offensives»
Entre janvier et novembre 2025, les exportations mondiales de la Chine ont dépassé ses importations de plus de 1000 milliards de dollars, un montant inédit, selon la Chambre de commerce de l’Union européenne (UE) en Chine.
L’excédent commercial massif de la Chine avec l’Europe et les difficultés des entreprises étrangères dans le pays poussent Bruxelles à adopter des politiques plus «offensives», a averti la Chambre de commerce de l’Union européenne (UE) en Chine, dans un climat d’incertitude dû aux tensions entre Pékin et Washington.
Au cours des onze premiers mois de l’année, les exportations mondiales de la Chine ont dépassé ses importations de plus de 1000 milliards de dollars, un montant inédit, selon des données publiées cette semaine.
Une part importante de cet excédent commercial provient des exportations vers l’UE, qui a enregistré l’année dernière un déficit commercial de plus de 350 milliards de dollars avec la Chine.
La Chine «continue d’exporter des quantités toujours plus importantes de marchandises vers l’UE, en partie pour compenser la faiblesse de la demande intérieure par rapport à la croissance de l’offre», a expliqué la Chambre de commerce dans son rapport.
Cette dernière a précisé que la Chine «ne parvient pas à répondre à plusieurs préoccupations de longue date des entreprises européennes concernant l’environnement commercial du pays». Par conséquent, «la Chine pousse l’UE à adopter une approche plus offensive que celle qu’elle mène actuellement», indique le rapport.
Le président français Emmanuel Macron avait menacé Pékin de mesures européennes fortes, comme des droits de douane, si le déséquilibre commercial n’était pas corrigé.
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Au début du mois de décembre 2025, une enquête de la Chambre de commerce de l’Union européenne (UE) en Chine a montré qu’une entreprise membre sur trois envisage de délocaliser son approvisionnement hors de Chine, en réponse aux contrôles des exportations mis en place cette année par Pékin.
Parmi ces mesures strictes figurent des obligations de licence pour expédier des terres rares, essentielles pour fabriquer des véhicules et des équipements de défense entre autres.
La Chine maintient que ces mesures sont nécessaires pour la sécurité nationale, mais elles sont considérées comme une mesure de rétorsion dans le cadre de la guerre commerciale qui oppose la Chine aux États-Unis, actuellement suspendue dans le cadre d’une trêve précaire.
Les restrictions sur les terres rares ont été «un signal d’alarme pour l’Europe», a affirmé à la presse Jens Eskelund, président de la Chambre de commerce de l’UE en Chine, avant la publication du rapport.
«On ne peut pas partir du principe qu’on ne sera pas involontairement victime collatérale du conflit de quelqu’un autre», a-t-il ajouté. Pour lui, «il ne s’agit plus seulement de différends commerciaux, cela touche désormais à la sécurité, et c’est un tout autre débat».


