
Suite à l’annonce par le président Donald Trump d’imposer des droits de douane sans précédent sur les importations chinoises, Arnab Nath, chef de projet associé, Business Fundamentals chez GlobalData, société leader dans le domaine des données et de l’analyse, a partagé son opinion sur ce dossier épineux :
Dans une démarche visant à redéfinir la dynamique du commerce mondial, le président américain Donald Trump a annoncé une hausse drastique de 34% des droits de douane sur les importations chinoises, portant le fardeau tarifaire total à 54%. Ces mesures, qui doivent entrer en vigueur le 9 avril 2025, font suite à la mise en place d’un droit de douane universel plus large de 10% sur toutes les importations américaines, entré en vigueur le 5 avril.
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GlobalData prévoit que la croissance du PIB chinois ralentira à 4,2% en 2025 et 4,1% en 2026, contre 4,8 % en 2024, dans un contexte de hausse des droits de douane et de difficultés nationales persistantes, telles que le ralentissement du marché immobilier et la faiblesse de la demande des consommateurs.
En réponse, la Chine a annoncé l’imposition de droits de douane de 34% sur toutes les importations américaines à compter du 10 avril, ainsi que des restrictions immédiates sur les exportations de sept terres rares essentielles aux chaînes d’approvisionnement mondiales.
Ces mesures marquent une escalade significative des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, ravivant les craintes d’une guerre commerciale à grande échelle, comme celle de 2018-2019. Avec des exportations chinoises de biens vers les États-Unis totalisant 524,9 milliards de dollars en 2024 (données de l’ITC Trade Map), des secteurs clés – électronique, machines et biens de consommation – seront confrontés à des difficultés importantes au cours des 12 prochains mois.
Pour compenser l’impact économique, Pékin prépare un soutien macroéconomique. Les décideurs politiques pourraient réduire le taux de réserves obligatoires (TRO), baisser les taux d’intérêt et stimuler les dépenses budgétaires par le biais d’obligations du Trésor spéciales et du financement du déficit. Ces efforts visent à stimuler la demande intérieure et à préserver la confiance des marchés.
Malgré les tensions à court terme, la Chine accélère la diversification de ses échanges commerciaux et renforce ses liens avec l’ASEAN, l’Amérique latine et le Moyen-Orient. Si les exportateurs, notamment les PME, pourraient être confrontés à des pressions immédiates, la préparation budgétaire et monétaire de la Chine lui permet de résister à ce choc et de rééquilibrer ses relations commerciales mondiales.