dimanche, mars 24

Les diplomaties du Béton et du Chéquier dans la projection africaine de la Chine

Par Fabrice ONANA NTSA – La politique Africaine de la Chine tire ses origines de la conférence afro-asiatique de Bandung tenu en 1955. Elle permit aux communistes rouges de Pékin de préciser et d’exposer les grandes lignes de la diplomatie qu’ils entendaient mener avec l’Afrique.

Zhou Enlai

Zhou Enlai, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères se chargea de présenter les piliers de cette Politique, basée sur les principes de la coexistence pacifique.

A l’observation, cette politique étrangère donne à voir une quantité impressionnante de béton tourné dans la construction de nombreuses infrastructures et une valeur déconcertante des sommes déboursés par l’Empire du Milieu pour le berceau de l’humanité soit sous forme d’aide, soit sous forme de prêt.

C’est cela que nous appelons les diplomaties du Béton et du Chéquier. Une pratique diplomatique par laquelle la Chine populaire n’a eu de cesse d’élever des infrastructures économiques et sociales en Afrique, et de délier son portefeuille chaque fois qu’elle le peut, pour marquer sa présence aux cotés des États africains.

En d’autres termes, dans son projet africain dès le berceau jusqu’aujourd’hui, la République Populaire de Chine a accordé une attention particulière à cette façon de faire. Un art diplomatique explicable et expliqué qui soutint et soutient encore considérablement la construction de l’Afrique indépendante.

Après avoir présenté les fondements de ces diplomaties du Béton et du Chéquier chinoises, ce travail présente leurs faits marquants aussi bien pendant l’alliance stratégique sino-africaine que durant le partenariat économique [1].

LES FONDEMENTS DES DIPLOMATIES DU BÉTON ET DU CHÉQUIER CHINOISES

La diplomatie du Béton renvoi à l’édification des infrastructures à caractère économique et social tandis que la diplomatie du Chéquier ou du Portefeuille désigne les liquidités en provenance de la Chine, qui rallient l’Afrique depuis 1960 dans le cadre de la relation qui lie les deux espaces.

Maillon essentiel de la politique étrangère de la Chine en Afrique, ces pratiques diplomatiques ont deux principaux fondements à savoir la situation socio-économique de l’Afrique aux aurores des indépendances et les postulats du maoïsme.

  • L’écœurante situation socio-économique des États africains post-indépendants : le témoignage d’un espace à bâtir

La sortie du labyrinthe de la colonisation plongeait les africains dans un tout autre gênant et lassant: celui du retard économico-matérielle. En clair, l’émancipation des peuples africains les basculaient donc dans un défi de construction urgent. Urgent parce qu’une indépendance ne peut être qu’une que si elle est vraie, totale et savoureuse.

Les besoins aliénants en routes, ponts, aéroports, ports, adductions d’eau, et autres infrastructures limitaient la saveur et exposaient les nouveaux États à toute influence. Et celle occidentale sonnait ici clairement comme un statut quo.

Cela était inconcevable pour de nombreux esprits à travers le monde et plus encore pour la nouvelle Chine marxiste-léniniste conduite par Mao Tsé Toung. L’Afrique était à construire et demandait qu’on la construise. L’anti-impérialisme chinois était irrité à l’idée que le continent noir soit justement reconstruit par les anciennes puissances coloniales occidentales.

  • Les postulats du maoïsme
Mao Zedong

Depuis 1949, la Chine Populaire ne s’est vraiment pas départie de l’idéologie de Mao Tsé Toung. Le Maoïsme est la «Pensée Mao Tsé Toung», considérée comme l’application en Chine du marxisme-léninisme. Trois grandes lignes apparaissent dans la lecture du maoïsme et permettent de comprendre davantage l’opportunité  et l’utilité des diplomaties du Béton et du Chéquier pour les communistes de Pékin.

Le premier élément du Maoïsme est la lutte des classes. Héritier de Karl Marx à ce sujet précisément, Mao était certain que l’histoire est faite des transformations dont le moteur est la lutte des classes. Au-delà des oppositions droitistes-gauchistes, bourgeois-prolétaires, Mao a entretenu l’opposition campagnes-Villes. Il était convaincu que la force d’une révolution se trouvait dans les campagnes.

Une posture qui lui a permis de s’appuyer sur les masses paysannes dans le cadre de la révolution communiste, et l’a inspiré à se forger une posture anti-impérialiste accomplie. Dans ce cas, une vision globale présente le tiers-monde et donc l’Afrique comme la campagne face au monde occidental développé. Il fallait justement la rendre moins vulnérable dans l’optique de lui faire jouer son rôle dans cette opposition.

L’anti-impérialisme est le deuxième élément caractéristique de la pensée de Mao. Pour lui, il fallait contrer l’impérialisme à partir de la périphérie. L’attaquer à partir du centre n’était pas un choix juste. C’est tout le sens qu’il faut donner à la relation que la RPC s’attacha très tôt à entretenir alors avec le tiers-monde, et qui est restée d’actualité, dans le souci de la rendre moins dépendante de l’Occident impérialiste [2]. Ceci explique le fait qu’elle prit sur elle d’aider l’Afrique en bâtissant des infrastructures et en octroyant des sommes d’argent.

Il faut enfin dire que l’une des marques du Maoïsme fut le volontarisme auquel il faut bien  joindre le patriotisme. Il y a en fait, dans cette idéologie, beaucoup de patriotisme et de volonté de mettre en œuvre les différents projets qui ont été lancés par les leaders communistes. C’est le lieu de souligner ici que ces politiques du Béton  et du portefeuille étaient parfois expérimentées par la Chine après qu’elle se soit endettée.

Ainsi, l’état socio-économique de l’Afrique à l’aube des indépendances et l’anti-impérialisme chinois justifiaient l’affection par les autorités chinoises des diplomaties du Béton et du Chéquier aussi bien pendant l’alliance stratégique que durant le partenariat économique en cours.

D’UNE ALLIANCE STRATÉGIQUE ARROSÉE PAR DES BATTISSES ET DES LIQUIDITÉS

Après la mise en place progressive des bases de l’alliance stratégique anti-impérialiste entre la Chine et l’Afrique, celle-ci va se mouvoir jusqu’en 1978. Il s’est agit en fait d’une période  à prédominance idéologique, compte tenu du contexte ambiant irrigué par les postures anti-impérialistes et anti révisionnistes de l’Empire du Milieu vis-à-vis du bloc occidental et du bloc oriental respectivement. Dans leur percée, les communistes rouges lancent les projets infrastructurels importants et octroient des sommes d’argent sous forme d’aide ou de prêts.

  • Les infrastructures socio-économiques

Le volet infrastructurel a très tôt retenu l’attention des autorités de Pékin dans la matérialisation de la relation avec le continent noir.

Le TANZAM, le fleuron des infrastructures de transport

Le chemin de fer TANZAM, reliant la Tanzanie à la Zambie est certainement  l’œuvre gigantesque réalisée par la Chine pendant l’alliance stratégique. Cette infrastructure est le témoignage de l’amitié, de la fraternité d’un pauvre à un autre. Selon Hall et Peyman [3] plus encore, c’est le symbole suprême de l’engagement chinois en Afrique.

Pour un coût total de 400 millions de dollars et sur 1800 km, le TANZAM permit le désenclavement d’une bonne partie de l’Afrique orientale. Étant né dans un contexte précis, il faut reconnaitre que l’objectif de ce chemin de fer n’était pas voilé : combattre le communisme soviétique en rivalisant avec le barrage d’Assouan construit en Egypte par Moscou, et se démarquer des occidentaux qui avaient refusés d’entreprendre ces travaux

La construction de la SONATAM et de la TAMALI

La Société Nationale de Tabac et Allumettes du Mali (SONATAM) est l’un des premiers fruits de la coopération sino-malienne. L’entreprise qui est ouverte en 1965 est en fait construite grâce à un apport de la Chine Populaire.

Une présence dans le chantier  qui a été aussi bien humaine que financière, avec en ligne de mire, accompagner le développement du nouvel État [4]. De même, la RPC a participé à la mise en place des Tanneries du Mali (TAMALI), ouverte en 1970.

Le canal Medjerda-Cap Bon ou canal de l’amitié Tuniso-chinoise

Le canal Medjerda-Cap Bon est une infrastructure hydraulique d’envergure, symbolisant l’amitié entre la Chine et la Tunisie. C’est dans la deuxième moitié des années 1970 que la construction de l’infrastructure est décidée par les deux parties. Il s’agit en fait d’un canal long de 120 km, reliant la Medjerda, au niveau du barrage d’El Aroussia et le village de Belly [5].

La Medjerda est le plus long cours d’eau pérenne de Tunisie et donc, une ressource importante. Il s’avérait nécessaire de puiser dans ses eaux pour satisfaire les besoins du pays, notamment l’irrigation des terres. Le canal est composé entre autres de:

  • Deux stations de pompage pour le relèvement des eaux du canal ;
  • Douze aqueducs d’une longueur totale de 3766 m ;
  • Deux siphons d’une longueur totale de 476 m ;
  • Une conduite métallique d’une longueur totale de 1924 m ;
  • Deux tunnels de section revêtus en béton armé ;
  • Vingt une vannes de régulation ;
  • Cent trente sept ponts.

Le canal de Medjerda alimente en eau potable les régions de Tunis, du Cap Bon, du Sahel et de Sfax, qui sont les principales aires de peuplement du pays. L’infrastructure qui est gérée par la Société d’Exploitation du Canal et des Adductions des Eaux du Nord (SECADENORD [6]), devrait augmenter ses capacités pour 2017 [7].

La construction du réservoir d’eau de Téra

Le réservoir d’eau de Téra est l’une des réalisations de la Chine au Niger pendant le premier moment de leur relation entre 1974-1992. Situées en région sahélienne, les populations nigériennes sont de facto confrontées à un aigu problème d’approvisionnement en eau potable [8]. Il est important de partir de là pour comprendre d’emblée l’importance de cette infrastructure. Le département de Téra dans le Liptako nigérien, région de Tillabéry faisait face à de criards problèmes d’eau au lendemain de l’indépendance du pays.

La croissance de la population, 7600 habitants en 1978 et l’essor économique de la ville de Téra avaient exacerbé la difficulté de son approvisionnement en eau potable. C’est dans ce sens que les travaux de construction du barrage de Téra, dont les eaux étaient destinées essentiellement à l’approvisionnement en eau potable de la population, en coopération avec la Chine, débute en 1978. Les eaux retenues ont ainsi permis de mener plusieurs activités telles que l’irrigation, la pêche, l’élevage et d’autres activités, améliorant ainsi de manière significative les conditions de vie d’une fraction importante de la population [9].

Le projet d’adduction d’eau aux Comores

Toujours dans le domaine hydraulique, les premiers pas de la relation entre la RPC et les Comores lui sont consacrés. Au terme d’un accord signé à Pékin en Juillet 1976, 14 millions de yuans sont remis aux autorités comoriennes, somme destinée à financer deux projets dont l’un est l’adduction d’eau à Nyumakélé (Ndzuani). Par ailleurs, des techniciens sont formés pour la maintenance des installations et la réparation du réseau d’adduction d’eau de Ndzuani [10].

La construction des Palais du Peuple et des centres culturels

En ce qui concerne les Palais du Peuple, nous pouvons citer le début des travaux de construction du Palais du Peuple de Moroni à la fin des années 1970, bien qu’il soit inauguré en 1985. La battisse est totalement financée par la Chine Populaire à hauteur de 1,7 milliards de francs comoriens. Après une vaste activité diplomatique sino-comorienne sous le règne d’Ali Soilihi, les travaux avaient été confiés aux chinois à cause du manque de techniciens comoriens appropriés pour l’usage [11].

En outre, le Palais du Peuple de Kinshasa, qui abrite aujourd’hui les sièges de l’Assemblée Nationale et le Sénat de la République Démocratique du Congo, est un fruit de l’alliance stratégique, à prédominance idéologique entre la Chine et le continent noir. L’ouvrage est construit de 1975 à 1979 par la Chine, commandé par Mobutu Sese Seko, à la suite d’une visite en Chine en 1973. Considéré comme un don du gouvernement chinois, le bâtiment a couté 42300000 dollars US.

Les aides financières et prêts aux quatre coins du continent : la diplomatie du chéquier

A travers des dons et des prêts concessionnels, la RPC vient en aide au continent africain, parfois au prix de sacrifices compte tenu bien sûr de la situation économique interne de la Chine. C’est ce que précise en fait le « monsieur Afrique », Vice-ministre chinois des affaires étrangères en 1982, interviewé par le journal Jeune Afrique :

Nous n’avons jamais publié de chiffres précis sur l’aide économique à l’Afrique, mais la Chine a déjà versé au total, à chaque pays africain, l’équivalent de 200 millions de yuan (environ 400 millions de FF). Ce qui, pour un pays pauvre comme le notre, est considérable. Nous serrons notre ceinture pour aider les autres. Notre but est d’aider l’Afrique à devenir autosuffisant [12].

Presque toutes les parties du berceau de l’humanité ressentent par conséquent cette activité et sont arrosées par les fonds chinois de 1960 à 1978.

  • Le 20 Mai 1964, un prêt de dix ans sans intérêt est accordé au Kenya. Par la suite, un don de 05 millions de dollars est accordé à Nairobi [13];
  • Le 16 Juin 1964, un prêt est accordé au Tanganyika, dans l’optique de parfaire son unification avec Zanzibar [14];
  • Le mois suivant, le 16 Juillet, un accord signé accorde au Ghana un prêt de 08 millions de livre sterling remboursable en dix ans à partir de 1974 [15];
  • Le 15 Janvier 1965, un prêt d’un milliard de FCFA de la Chine à la République Centrafricaine est effectif. La moitié de cette somme étant destinée à l’équipement industriel [16];
  • Le 03 Mai 1965, un prêt sans intérêt de 60 millions de francs et un don à la hauteur de 15 millions sont accordé à l’Ouganda par la République Populaire de Chine [17];
  • Le 1er Juillet 1965, l’Empire du Milieu fournit 250000 tonnes de maïs à l’Egypte ;
  • Le 16 Juin 1966, la Chine accorde à la Tanzanie un prêt de 18 millions de francs, remboursables en dix ans, sans intérêt ; et un don de 14 millions de francs [18];
  • Le 09 Mars 1967, Pékin offre une aide financière importante à la Zambie dont le montant n’est pas mentionné dans les documents consultés ;
  • Le 19 Mars 1968, c’est au tour de la Mauritanie de bénéficier d’une enveloppe venant de la Chine Populaire [19];
  • Le 27 Mai 1973, la Chine accorde à la Zambie une aide de 10 millions de dollars pour l’aider à résoudre les problèmes posés par la fermeture de la frontière entre la Zambie et la Rhodésie [20];
  • Le 12 Octobre 1973, le gouvernement chinois fait don à l’Égypte de 10 millions de dollars et de 100000 tonnes de blé ;
  • Le 13 Octobre 1975, une délégation commerciale guinéenne conduite par M. Touré, ministre du commerce, se rend en Chine. Comme principale dividende, elle signe un protocole d’accord commercial pour 1976 [21];
  • Le 21 Décembre 1975, le Président de la République Démocratique de Sao Tomé et Principe, Pinto Da Costa, se rend en visite officielle en Chine. Entre autres retombées de ce déplacement, la signature d’un accord de commerce et de coopération économique et commercial [22];
  • En 1976, la RPC accorde aux Comores un prêt de 20 millions de yuan destinés à deux projets à savoir l’adduction d’eau à Nyumakélé et la construction du palais du peuple ;
  • Le 22 Mars 1976, l’Ethiopie signe des accords de coopération économique et technique ;
  • Le 24 Avril 1976, le vice-président égyptien, arrivé au terme de sa visite en Chine et un protocole d’accords militaires entre les deux pays est signés [23];
  • Le 20 Juillet 1976, c’est au tour du Benin de parapher un accord économique et technique avec l’Empire du Milieu [24];
  • Le 21 Mars 1977, un accord commercial et un autre de crédit à moyen terme est signé entre la Chine et l’Egypte ;
  • Le 10 Juin 1977, dans le cadre de sa coopération économique avec le Soudan, la RPC signe un autre accord englobant un volet technique important [25];
  • Moins de deux semaines après, un accord similaire est signé avec le Congo le 22 Juin ;
  • Le 18 Septembre, c’est au tour de la Guinée Equatoriale de signer un accord de coopération économique et technique avec la Chine Populaire [26].

Dans le domaine de l’agriculture, l’industrie et l’assistance technique

Plusieurs accords sont signés entre la RPC et les pays africains. Dans un ordre chronologique, nous avons ce qui suit:

  • Le 18 Août 1961, la Chine signe un traité d’amitié qu’accompagne un accord économique et technique avec le Ghana. L’accord économique dispose qu’un prêt sans intérêt soit accordé au Ghana [27]. Il prévoit également que Pékin fournira une assistance technique sous forme d’envoi d’experts et techniciens, d’installations technique et de machines et assurera en Chine, la formation de techniciens ghanéens ;
  • Le 22 Septembre de la même année, un protocole d’accords d’assistance technique est signé avec la Guinée Conakry [28];
  • Le 02 Septembre 1963, un accord est signé entre la RPC et le Mali dans le domaine de la Radio [29];
  • Le 20 Février 1964, le gouvernement chinois accorde une aide de 2500000 Fr à Zanzibar comportant des dons en matériel agricole, notamment des tracteurs [30];
  • Le 10 Mai 1964, un accord de coopération économique et technique est signé entre la RPC et le Kenya ;
  • Le 21 Septembre 1965, le gouvernement chinois décide de financer entièrement la construction d’une voie ferrée reliant la Zambie à la Tanzanie. L’annonce est faite lors d’un discours du Président Julius Nyerere à ses compatriotes [31];
  • Le 26 Septembre 1966, la Chine Populaire construit une usine de 25 millions de dinar dans l’Est algérien [32];
  • Le 16 Novembre de la même année, un autre accord de coopération économique et technique est signé entre la RPC et la Guinée Conakry ;
  • L’année d’après, c’est-à-dire le 24 Janvier 1967, un accord est signé avec le Congo Brazzaville, prévoyant l’envoi ici de techniciens chinois [33] ;
  • Le 19 Mars 1968, des experts chinois, à la suite d’un accord, arrivent en Mauritanie dans le cadre d’une assistance technique [34];
  • Le 25 Octobre 1970, les travaux de construction du chemin de fer TANZAM sont inaugurés par le vice-président du Conseil Chinois [35];
  • Le 1er avril 1971, un accord de coopération économique est signé avec la Mauritanie et le 19 Décembre de la même année, un accord similaire est signé avec le Soudan.

L’alliance stratégique entre la Chine et le continent noir se déploie donc allégrement jusqu’en 1978. A travers l’Afrique, la Chine Communiste non seulement, apporte un soutien idéologique et matériel à l’opposition à la sujétion colonialo-occidentale, elle s’attèle par ailleurs à la résorption des difficultés économiques et sociales du berceau de l’humanité grâce à ses diplomaties du Béton et du Chéquier. Lesquelles restent en vigueur durant le partenariat économique.

A UN PARTENARIAT ÉCONOMIQUE PÉRENNISANT LES DIPLOMATIES DU BÉTON ET DU CHÉQUIER

L’année 1978 est une année pleine de sens et de signification dans la Politique Africaine de la Chine. Son caractère charnière tient du fait qu’elle symbolise en effet l’ «avènement» [36] du partenariat économique entre l’Empire du Milieu et le continent africain.

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Cette expression mérite donc d’être effectivement relativisée et précisée au mieux. Pour nous, il s’agit plus d’un renforcement, d’un accent mis, d’une attention plus accrue au volet économique qu’à son avènement comme on pourrait le croire, parce que le domaine économique a toujours été présent dans la mise en œuvre de la Politique de Pékin envers l’Afrique.

Dans les années 1980 de façon générale, le pragmatisme, porté par la nouvelle classe de dirigeants, l’emporte sur le discours officiel chinois jusque-là empreinte de dogmatisme maoïste. Avec l’Afrique, les autorités communistes mettent certes l’accent, dans le discours, sur le partenariat économique compte tenu  de la nouvelle idéologie d’ouverture réaliste. Dans les faits, il n’y a rien de neuf dans le déploiement chinois sur le continent avec la perpétuation des politiques du Béton et du portefeuille.

  • La construction des infrastructures socio-économiques

Il est unanimement admis que l’un des problèmes constant en Afrique, depuis l’accession aux indépendances à nos jours, est le manque d’infrastructures socio-économiques [37]. Ainsi, La RPC, consciente de cette importance, et en accord avec l’internationalisme prolétarien,  ne change pas son attention accordée à la construction des infrastructures à travers le continent noir. Plusieurs bâtisses voient le jour avec l’aide de l’Empire du Milieu.

Le palais des congrès de Yaoundé, 1982

Le palais des Congrès de Yaoundé fait partie des édifices les plus importants de la ville de Yaoundé. Construit grâce au soutien de la RPC, cette infrastructure dans la capitale camerounaise, est un fleuron de la relation entre les deux Etats.

C’est en effet en 1978 que le chantier est lancé sous le financement de la Chine. Bâti par une main d’œuvre chinoise, le palais des congrès a nécessité 19000 tonnes de matériaux divers [38]. Le bâtiment est inauguré le 12 mai 1982 et le 06 décembre, à la faveur d’un décret présidentiel, il devient palais des Congrès.

Depuis lors, l’édifice est un haut lieu de l’histoire contemporaine du Cameroun [39]. Il a abrité des rencontres importantes qu’elles soient politiques, économiques ou sociales[40]. C’est le cas de la rencontre tripartite de 1991 et du sommet de l’OUA de 1996. Le grand éventail de ses missions réglementaires lui en donne la possibilité [41]. Depuis le 31 octobre 2002, le palais des Congrès est devenu un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle technique du Ministère des Arts et de la Culture et la tutelle financière du Ministère des finances.

L’originalité de son architecture, les espaces verts qui l’entourent et son emplacement privilégié en font donc un lieu idéal pour l’organisation des manifestations nationales et internationales de grande envergure. Ici se tiennent de grandes rencontres nationales qui contribuent au maintien de la paix, de l’unité et de la stabilité du pays.

De même, de grands sommets internationaux, symboles du rayonnement de la diplomatie camerounaise, des mariages et des activités qui concernent des camerounais ordinaires se tiennent au Palais des Congrès.

Le stade de l’Amitié de Kouhounou, 1982

Le stade de l’Amitié de Kouhounou, rebaptisé en 2015 stade de l’Amitié Mathieu Kerekou a été inauguré en Novembre 1982.  D’un coût total de 10 millions de dollars, la construction de l’infrastructure a été entièrement financée par la Chine [42].

Le stade a une capacité de 20000 places et s’é tend sur une superficie de trente-et-un hectares. L’ouvrage n’est pas seulement utilisé pour les matchs de football ou pour les épreuves d’athlétisme. Il accueille aussi des concerts de musique et des cérémonies religieuses. En Avril 2016, une convention est signée entre le Gouvernement béninois et la RPC pour la rénovation et la remise aux normes du stade.

 La construction de l’Ecole Polytechnique des Seychelles, 1983

L’éducation et la formation sont restées des priorités constantes des dirigeants africains depuis les indépendances car, le capital humain est une donnée primordiale dans le processus de développement des Etats. Dans ce domaine, la coopération sino-africaine a donné lieu à des échanges entre personnels éducatifs africains et les institutions chinoises, dans la formation des étudiants, mais aussi au niveau de l’aide infrastructurelle [43].

Concernant ce dernier aspect, l’Ecole Polytechnique des Seychelles en est une des premières illustrations. C’est en Janvier 1983 que la structure, totalement financée et construite par la Chine, ouvre ses portes aux étudiants. L’Ecole avait alors en son sein 11 branches d’étude à savoir la Médecine, les Sciences de Media, le Commerce, les Etudes Maritimes, l’Enseignement, les Arts et le dessin, l’Agriculture, l’Ingénierie, le Bâtiment et les Sciences de l’éducation [44].

Cependant, durant la décennie 1990, certaines de ces branches ont été rattachées à des Ministères en charge des vocations correspondantes, pour leur meilleure opérationnalisation. C’est le cas de la Médecine qui a été rattachée au Ministère de la santé. Aujourd’hui, l’Ecole Polytechnique est un lieu de formation de référence aux Seychelles. Elle est même devenue l’Université des Seychelles.

Le stade Seyni Kountché, 1989

Dans le domaine du sport, le stade Général Seyni Kountché de Niamey est un ouvrage de référence au Niger. Ce stade a été livré en 1989 par la RPC après plusieurs années de travaux. Il s’agissait en effet, dans l’élan de la coopération sino-nigérienne, de promouvoir les activités sportives et culturelles au Niger, et aussi, pour favoriser les échanges entre les jeunes nigériens et ceux des autres continents.

Avec une capacité de 35000 places, l’infrastructure a permis au Niger d’organiser des compétitions internationales telles que les jeux de la Francophonie, les phases finales du tournoi de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine), la coupe d’Afrique des Nations des moins de 17 ans et bien d’autres événements sportifs [45].

Par ailleurs, plus de 50 techniciens chinois et des techniciens nigériens formés en Chine, se sont, depuis la construction, occupés de la maintenance du stade qu’utilisent les clubs de football suivants : le Sahel SC, l’Olympique de Niamey, le Zumunta AC et la Jeunesse Sportive du Ténéré

 Le barrage de Lagdo au Cameroun

Les barrages hydroélectriques dans le contexte socio-économique africain en général et en Afrique subsaharienne en particulier demeurent des éléments essentiels pour l’amélioration des conditions de vie des populations et dans la consolidation de l’activité économique.

Et le défaut de barrages est préjudiciable pour l’activité économique des Etats en pleine construction. Selon une étude menée par la Banque Mondiale, le Forum Economique Mondial et la Banque Africaine de Développement et dont les résultats sont repris par Jian-ye Wang, les entreprises africaines accusent des pertes allant jusqu’à 8% à cause des coupures d’électricité [46].

Un barrage est donc une infrastructure qui structure le milieu de vie et améliore la qualité de vie. Dejoux rappelait dans ce sens que, « Les barrages et les systèmes d’irrigation qui leur sont associés vont permettre un développement agricole dans les régions très défavorisées et il sera possible de créer la vie où il n’y avait que désert ou bien de fabriquer l’électricité essentielle à l’économie ». [47]

Les vertus d’un barrage ainsi soulignées renseignent à suffisance sur son importance. La RPC a contribué à la construction de nombreux barrages sur le continent africain. Le barrage de Lagdo est l’un d’eux, construit à l’orée du partenariat entre la Chine Populaire et le Cameroun.

Les travaux de construction du barrage s’étendent de 1977 à 1982. C’est pourtant depuis la fin de l’année 1972 que la Chine Populaire émet le vœu d’envoyer une mission d’étude en matière d’hydro-électricité pour examiner les possibilités de la réalisation par le gouvernement chinois d’une centrale hydro-électrique à Lagdo [48].

Dans sa correspondance du 31 Octobre 1972 à Vincent Efon, ministre camerounais des Affaires Etrangères, Fang Yi, ministre chargé des relations économiques avec les pays étrangers de la RPC précisait qu’il était d’abord question pour son pays d’aider le Cameroun. Par la lettre no27/L/CP/MINEP/PROG du 7 Janvier 1977, provenant du Ministère de l’Economie et du Plan, le projet est officiellement confié à l’Empire du Milieu [49]. La réalisation de l’ouvrage est confiée à la société chinoise China International Water and Electric Corporation, et elle mobilisa de nombreux ingénieurs et ouvriers chinois.

Les techniciens camerounais et chinois pendant la construction du barrage de Lagdo (crédit photo : Archives de l’Ambassade de Chine au Cameroun)

 

Construit sur le cours de la Bénoué, le barrage de Lagdo a pour principale vocation la production de l’énergie électrique. Par ailleurs, l’infrastructure devait améliorer la navigation sur une partie du fleuve, favoriser le développement agricole des régions avoisinantes, sans oublier que le barrage a développé l’activité halieutique de la région [50].

L’aménagement hydro-agricole de Gaya au Niger

La situation géographique du Niger en fait un pays enclavé et son état économique laisse percevoir un pays pauvre. Les classements du PNUD depuis plusieurs années, classent le Niger au bas de l’échelle. Selon le rapport sur le développement humain comptant pour l’année 2016 par exemple, le pays a été classé 187 sur les 188 concernés [51].

La pauvreté est plus prégnante en milieu rural dans lequel vit 80% de la population, et elle galope en ville [52]. On estime par exemple que 42%  de la population de Niamey vit sous le seuil de la pauvreté en 2004 [53].

L’insécurité alimentaire qui touche une bonne frange de la population rend pertinent la question des aménagements hydro agricole dans cette espace et a imposé au fil du temps une politique d’irrigation bien pensé. La coopération avec la République Populaire de Chine a permis au Niger la réalisation de l’aménagement hydro agricole de Gaya. Une réalisation qui fut bien accueillie par les populations et les autorités au regard de son double avantage social et économique.

Le Port Autonome de Nouakchott

Le Port Autonome de Nouakchott (PAN) dit « Port de l’Amitié » est la principale infrastructure portuaire en Mauritanie. Le projet était au cœur du déplacement à Pékin du Chef de l’Etat mauritanien du 6 au 11 avril 1977, accompagné de son ministre des ressources hydrauliques [54]. Les travaux de construction de cet ouvrage débutent à l’orée des années 1980, entièrement financés par la Chine.

Ils étaient réalisés par la Société Nationale Chinoise des Travaux de Ports et Chaussées (SNCTPC). Pour les autorités chinoises, il était question, avec la réalisation du PAN, de permettre à la Mauritanie d’avoir une ouverture réelle sur l’Atlantique [55]. D’une capacité d’accueil à sa construction de trois millions de tonnes, le PAN est un fleuron des relations sino-mauritaniennes, tel que l’a rappelée  madame Li Bin, représentant le président Xi Jinping à l’inauguration de l’extension du PAN en 2014.

Elle soulignait alors que : « le port est le symbole de la réussite et de la profondeur des relations unissant la Chine et la Mauritanie et, par delà, la Chine au monde arabe et à l’Afrique » [56]. Lesdits travaux d’extension, entièrement financés également par la Chine à hauteur de 220 millions de dollars, ont permis d’élargir la capacité d’accueil du port, passant de trois à six millions de tonnes [57].

Un renforcement qui devrait permettre au PAN de se positionner et de faire face à ses concurrents directs en l’occurrence les ports de Dakar et d’Abidjan qui s’emparent des importations du Mali par exemple, qui est un pays de l’hinterland.

Les palais des sports modernes

Les palais des sports sont également construits à travers le continent, pour améliorer l’offre infrastructurelle dans la pratique des disciplines sportives telles que le Handball, le Volleyball, le Basketball, le Judo, Nambudo, Boxe ou encore la Dance. Le palais des sports de Warda à Yaoundé en est une illustration.

Situé au quartier Warda et inauguré  le 19 juin 2009, le Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé (PAPOSY) s’impose dans la cité capitale comme un joyau architectural. En effet, fruit de la coopération Chine-Cameroun, le palais des sports a été réalisé par la Shanxi Construction Engineering Corporation. Le PAPOSY  occupe une superficie de 12000 m2, avec une capacité de 5263 places assises. Il a dépassé le cadre sportif pour se mettre au service de tous.

Au-delà de l’effet esthétique de l’infrastructure en pleine capitale camerounaise, il faut surtout relever son impact socio économique. De nombreux événements sont organisés par mois, par an, avec des entrées payantes. Ce  palais polyvalent des sports est par conséquent une infrastructure qui participe à l’épanouissement, aux loisirs des habitants de la ville comme nous le confia avec conviction un responsable du PAPOSY rencontré en 2013 [58].

De nombreux autres aménagements

Nous voulons faire mention ici des routes, canaux d’écoulement des eaux, aéroports et hôtels construits sur le continent avec l’appui de la RPC. C’est le cas du deuxième pont du Niger, financé par la Chine.

Une vue du deuxième pont sur le fleuve Niger le jour de son inauguration. Source : Ambassade de la RPC en République de Guinée, « inauguration du deuxième pont de Niamey baptisé Pont de l’Amitié Chine-Niger », Mars 2011.

Le pont de l’amitié sino-nigérienne est le deuxième pont sur le fleuve Niger à Niamey. D’un coût global de 25 milliards de FCFA, l’ouvrage est considéré par le Vice-ministre chinois du Commerce Huang Hai, à l’inauguration dudit pont le 18 Mars 2011, comme « l’un des plus grands projets que la Chine a réalisé au cours des soixante dernières années dans la sous-région » [59].

Il a une longueur de 2,25 km et une largeur de 23 m, avec quatre voies larges dont deux voies aller, deux voies retour. L’ouvrage fluidifie les échanges avec le Burkina Faso d’une part, et a considérablement désengorgé le premier pont d’autre part.

L’octroi des aides et prêts financiers

Comme pendant l’alliance stratégique, la Chine continue d’accorder des enveloppes garnies aux pays africains. On peut ainsi relever les exemples suivants :

  • Le 15 Septembre 1980, le Président kenyan Arap Moi se rend en visite à Pékin. Il obtient l’octroi d’un prêt de 48 millions de dollars sans intérêt et remboursable en dix ans [60];
  • Le 14 Mai 1980, lors d’une visite à Pékin, le Premier Ministre du Zimbabwe, Monsieur Robert Mugabe obtient un accord commercial avec la Chine, avec un point d’honneur sur le fait que les deux pays s’accordent la clause de la Nation le Plus Défavorisé[61];
  • Le 02 Juin 1981, on enregistre la signature à Kinshasa d’un accord portant sur l’octroi par Pékin d’un crédit d’assistance militaire de 24 millions de francs [62];
  • Le 03 Avril 1983, pendant sa visite en Chine, le Président Moubarak signe un accord scientifique et technique ainsi qu’un protocole commercial dont les montants n’ont pas été indiqués [63];
  • En 1996, la Chine ouvrait une ligne de crédit d’un montant d’un milliard de dollar pour le financement des projets structurants [64];
  • En 1998, une ligne de crédit Eximbank de 100 millions de yuan, soit 7 milliards de FCFA est accordé au Cameroun pour financer ici deux joint-ventures à savoir la Hualong Trador Factory, une usine spécialisée dans le montage en série des motoculteurs à Kribi et une usine de rechapage des pneus à Yaoundé [65].

DES DIPLOMATIES PARFOIS AU PRIX DES SACRIFICES COTÉ CHINOIS

De façon générale, les communistes chinois ont ainsi mis la main dans la poche dans l’optique de soutenir l’Afrique indépendante et de la rendre moins vulnérable à l’influence vulnérable dont elle venait, ne serait-ce qu’officiellement, de s’en débarrasser.

Les diplomaties du Béton et du portefeuille nécessitaient de nombreux efforts de la part de la RPC compte tenu de sa situation interne pendant l’alliance stratégique. Ce qui l’a parfois conduit à s’endetter  sans oublier qu’elle se faisait assister elle-même. Nous pouvons ainsi relever les faits suivants pour l’illustrer :

  • En 1960, les autorités chinoises contractent une dette envers l’URSS dont le montant n’est pas précisé [66];
  • En Février 1980, la Chine émettait un emprunt de 300 millions de dollars sur le marché international [67];
  • En Septembre 1980, le Japon octroi à la RPC un crédit de 227 millions de dollars [68];
  • En Mars 1981, un crédit « stand by » de 450 millions de dollars est consenti à Pékin par le FMI [69];
  • Le 11 Avril 1981, le Danemark accorde à la Chine un prêt de 100 millions de couronnes, destiné à l’achat des biens d’équipement danois [70];
  • Le 15 Juin 1983, le Japon octroi aux communistes un crédit de 281,6 millions de dollars pour la construction d’un port et des voies ferrées, remboursable en 30 ans [71];
  • Le 02 Novembre 1985, la BIRD accorde à la Chine un prêt de 3 milliards sur cinq ans [72].

Il faut enfin souligner que ces politiques ne seront pas uniquement dirigées vers l’Afrique. Les communistes chinois les implémenteront également en Asie, surtout dans les pays comme le Pakistan, l’Indonésie et le Yémen.

– NOTES –

  1. La politique africaine de la RPC permet d’observer en effet deux grandes périodes aux référentiels axiologiques différents avec pour point d’appui l’année 1978. Avant 1978, il s’est agit d’une alliance stratégique durant laquelle la Chine populaire tenait à marquer sa présence aux cotés de l’Afrique dans le cadre des luttes indépendantistes. Avec un ciment idéologique fort, cette période consistait pour la Chine d’exister sur la scène internationale face à un environnement quelque peu hostile pour elle. L’économie fut alors ici au service de l’idéologie. Depuis 1978, on assiste davantage à un partenariat économique entre les deux espaces compte tenu des modifications intervenues. C’est l’idéologie cette fois ci qui est au service de l’économie. Ne perdons pas de vue, et nous l’avons démontré dans un article précédent, que les enjeux, principes et pratiques sont restés inchangés.
  2. On le verra par la suite, la RPC s’est alors engagée dans une relation plurisectorielle avec l’Afrique, parfois même, pour ce qui est du volet économique, s’endettant pour apporter des aides aux pays africains.
  3. Richard Hall and Hugh Peyman, The Great Uhuru Railway, Londres, Victor Gollancz, 1976.
  4. Diawara Assana, « La Chine et le Mali : une longue histoire d’amitié », La Chine au présent, 51éme année, no12, Décembre 2013, p.58.
  5. « Infrastructures », www.Secadenord.com.tn, consulté le 24 Septembre 2016 à 23h 30 mn.
  6. L’institution est sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture.
  7. « Nabeul : 2017 démarrage du projet de doublement du canal de Medjerda », sur nessma.TV, 26 Mars 2016, consulté le 24 Septembre 2016, 22h 10mn.
  8. Hassane Seyni et als, « Impact des activités socio-économique sur les ressources en eau du barrage de Téra au Niger », Afrique Science, no 10, 2014, p. 150, document retrouvé sur www.afriquescience.info, consulté le 27 Octobre 2016 à 20h10.
  9. Ibid. p.165.
  10. www.allwattan.fr, consulté le 24 Octobre 2016 à 18h21mn.
  11. Alain Deschamps, Les Comores d’Ahmed Abdallah, Mercenaires, révolutionnaires et cœlacanthe, Paris, Karthala, 2005, p.34.
  12. Gong Dafei, Vice-ministre chinois des affaires étrangères, interviewé par Colin Legum, Jeune Afrique, no 1143, 1er Décembre 1982, p.31.
  13. Françoise Moussu, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », Annuaire français du droit international, volume 10, 1964, p.987.
  14. Ibid., p.994.
  15. Ibid.
  16. Moussu, « Chronologie des faits internationaux »,  volume 11, p.1050.
  17. Ibid., p.1073.
  18. Moussu, « Chronologie des faits internationaux », volume 12, p.950.
  19. Moussu, « Chronologie des faits internationaux », volume 14, p.930.
  20. Moussu, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 19, 1973, p.1093.
  21. Laurent Klein et Brigitte Klein, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », Annuaire français du droit international, volume 21, 1975, p.1024.
  22. Ibid., p.1133.
  23. Laurent Klein et Brigitte Klein, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 22, 1976, p.1028.
  24. Ibid. p.1034.
  25. Laurent Klein, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 23, 1977, p.1103.
  26. Ibid., p.1110.
  27. Jean-François Julliard, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », Annuaire français du droit international, volume 7, 1961, p.1038.
  28. Ibid., p.1044.
  29. Moussu, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 9, 1963, p.1120.
  30. Moussu, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 10, 1964, p.964.
  31. Moussu, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 11, 1965, p.1099.
  32. Moussu, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 12, 1966, p.963.
  33. Moussu, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 13, 1967, p.924.
  34. Moussu, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 14, 1968, p.930.
  35. Moussu, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 16, 1970, p.1028.
  36. Cette expression mérite donc d’être effectivement relativisée et précisée au mieux. Pour nous, il s’agit plus d’un renforcement, d’un accent mis, d’une attention plus accrue au volet économique qu’à son avènement comme on pourrait le croire, parce que le domaine économique a toujours été présent dans la mise en œuvre de la Politique de Pékin envers l’Afrique.
  37. Kako Nubupko, économiste togolais, le journal télévisé de TV5, le 10 décembre 2016. Il est notamment l’auteur d’un ouvrage publié la même année aux Editions La Dispute, Sortir l’Afrique de la servitude monétaire.
  38. Cameroon Tribune, no 4946, du vendredi 09 août 1991, p.7.
  39. « Le Palais des Congrès de Yaoundé », www.palaiscongrésyaoundé.com, consulté le 18 Décembre 2016 à 17h 10 mn.
  40. Les congrès du Rassemblement Démocratique du peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir au Cameroun, les foires, expositions et rencontres de divertissement
  41. Le Palais des Congrès  de Yaoundé a pour missions : la location des salles et espaces en vue de l’organisation des manifestations à caractère administratif, politique, économique et socioculturel ; la promotion culturelle nationale et internationale ; la promotion des activités récréatives. Il réalise en outre toute autre mission à lui confiée par le Gouvernement se rattachant directement ou indirectement aux missions fixées par ce qui précède.
  42. Zhang Xuefei, « Benin : le stade de l’Amitié de Kouhounou, symbole de la coopération sino-béninoise », www.Chine-information.com,  Xinhua, le 26 Janvier 2012, consulté le 1er Mai 2017.
  43. Interview du ministre seychellois de l’Education nationale, Macsusy Mondon accordé au Journal Chinafrique, Février 2011.
  44. « The Seychelles Polytechnic »,  www.seypol.edu.sc/history.html, consulté le 16 décembre 2016 à 21h50 mn.
  45. Abdoulaye Mamane, « Remise de don de matériels techniques au stade Général Seyni Kountché : 613 millions de FCFA de matériels pour accompagner le sport dans notre pays », www.lesahel.org, consulté le 19 décembre 2016 à 06h35 minutes.
  46. Jiang-Ye Wang, « what drives China’s Growing Role in Africa? », IMF Working paper WP/07/211, 2007, p.20.
  47. C. Dejoux, La pollution des eaux continentales. Expérience acquise, situation actuelle et perspectives, Paris, Orstom, 1988, p.213.
  48. A/MINREX/C/, « correspondance de Fang Yi, ministre chargé des relations économiques avec les pays étrangers de la RPC à Vincent Efon, ministre camerounais des Affaires Etrangères », le 31 Octobre 1972, p.1.
  49. A/MINREX/C/, Correspondance No0592/DIPL/1/S/AS de l’ambassade de la République Populaire de Chine à Yaoundé, 19 Janvier 1977, p.1.
  50. Pour plus d’informations, lire J.C. Olivry, Fleuves et Rivières du Cameroun, Collection monographies hydrologiques, Paris, Orstom, 1986.
  51. Rapport sur l’IDH, PNUD, 2016.
  52. Alain Bonnassieux, « Diversité des représentations de la pauvreté dans l’Afrique sahélienne », communication à l’atelier Identité, pauvreté et espace public de la maison des Sciences de l’Homme et de la Société de Toulouse, cité par Illiassou Mossi Maïga.
  53. Illiassou Mossi Maïga, « La gestion collective des systèmes irrigués : cas des aménagements hydro agricoles rizicoles dans la vallée du fleuve Niger au Niger », Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies, Ecole Nationale de Formation Agronomique, Université de Toulouse-le-Mirail, Septembre 2005, p.16.
  54. A/MINREX/C/, Correspondance no32/ACPK/1, « visite officielle de S.EM. Le Président de la République Islamique de Mauritanie », signé de l’Ambassade du Cameroun en RPC, 20 Avril 1977, p.1.
  55. Wensi Jin, « Inauguration de l’extension du Port de Nouakchott », CCTV.com, française, Juin 2014.
  56. Ibid.
  57. Ibrahima Dia, « Mauritanie : le port de Nouakchott affiche ses ambitions sous-régionales », www.lesmauritanies.com, consulté le 28 Décembre 2016.
  58. Entretien avec madame Manga Jocelyne, chef section Marketing et Communication au PAPOSY, le 23 Octobre 2013 au PAPOSY
  59. « Inauguration des voies d’accès au deuxième pont, sur le fleuve Niger, à Niamey : pour une opérationnalité effective du pont de l’amitié Chine-Niger », www.Lesahel.org, consulté le 16 avril 2017 à 07h33mn.
  60. Agnès Saal, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », Annuaire français du droit international, volume 26, 1980, p.1020.
  61. Ibid., p.1000.
  62. Saal, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 28, 1982, p.1131.
  63. Saal, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 29, 1982, p.942.
  64. Sahel-dimanche, no 1646 du 26 Juin 2015.
  65. Fabrice Onana Ntsa, « La Politique Africaine de la Chine de 1957 à 2012 ou la permanence d’un projet anti-impérialiste », Thèse de doctorat PhD en Histoire, Université de Yaoundé I, en attente de soutenance.
  66. Moussu, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 10, 1964, p.984.
  67. Saal, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 26, 1980, p.987.
  68. Ibid., p. 1018.
  69. Saal, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 27, 1981, p.935.
  70. Ibid. p.940.
  71. Saal, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 29, 1983, p.949.
  72. Saal, « Chronologie des faits internationaux d’ordre juridique », volume 31, 1985, p.1051.

Fabrice Onana Ntsa : Docteur Ph.D en Histoire Economique et Sociale, Université de Yaoundé I. Il s’intéresse aux questions Chine-Afrique depuis ses travaux de master en  2012.  Il a soutenu sa thèse de doctorat phD en histoire le 26 juin 2020 à l’Université de Yaoundé I, sur la constance de la politique africaine de la Chine. Pour lui, la chine n’est véritablement pas ce monstre que veut présenter l’occident et ses relais à travers le monde. Lauréat de la 55eme promotion de l’Ecole normale supérieure de Yaoundé, cet enseignant d’histoire, originaire du centre Cameroun, est auteur d’un livre et de nombreux articles parmi lesquels celui intitulé « le Chinafricanisme occidental : discours et limites d’une appréciation parfois biaisée ».

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