lundi, avril 1

Manille et Washington dénoncent l’utilisation par la Chine d’un «laser» visant des garde-côtes philippins

Les Philippines ont condamné le 14 février les actions «agressives» d’un bateau de la flotte chinoise, accusé d’avoir utilisé un «laser de type militaire» en direction d’un navire des garde-côtes philippins dans la mer disputée de Chine méridionale. Ce laser a aveuglé temporairement plusieurs membres d’équipage.

Le ministère philippin des Affaires étrangères a indiqué avoir formulé une protestation diplomatique auprès de l’ambassade de Chine à Manille, désapprouvant officiellement les «récentes activités agressives des garde-côtes chinois contre des navires philippins» dans ces eaux. Malgré l’incident, la mission a pu être menée à bien, a déclaré Armando Balilo, porte-parole des garde-côtes philippins.

Les garde-côtes philippins ont pour habitude d’escorter des bateaux privés, utilisés pour le transport de vivres et de matériel. «Ces agissements agressifs de la Chine sont troublants et décevants car ils surviennent après la visite d’État en Chine du président» Ferdinand Marcos Jr en janvier, a déclaré la porte-parole de la diplomatie philippine Teresita Daza.

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Les États-Unis avaient qualifié le 13 février de «provocatrice» et «dangereuse» l’utilisation par la Chine d’un «laser» contre un navire des garde-côtes philippins au début du mois de février, au moment où les relations entre Washington et Pékin connaissent un regain de tensions.

«Les États-Unis se tiennent aux côtés de leurs alliés philippins après les rapports faisant état de l’utilisation par des garde-côtes chinois d’un laser contre un équipage d’un navire des garde-côtes philippins le 6 février dans la mer de Chine méridionale», a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, dans un communiqué.

Cette opération chinoise «menace directement la paix et la stabilité et porte atteinte à la liberté de navigation en mer de Chine méridionale», a signifié le porte-parole. Les faits se sont produits à une vingtaine de kilomètres de l’atoll Second Thomas, dans l’archipel des Spratleys, où sont stationnés des soldats philippins. «La Chine n’a aucun droit maritime légitime» sur cet atoll, a rappelé Ned Price.

Il s’agit du dernier incident maritime en date entre la Chine et les Philippines, en désaccord au sujet de la mer de Chine méridionale, zone stratégique pour ses ressources énergétiques et halieutiques. La Chine revendique la quasi-totalité de cette mer, mais les Philippines ainsi que le Vietnam, la Malaisie et Brunei y ont également des prétentions.

La Chine a rejeté le jugement de la Cour pénal d’arbitrage selon lequel ses revendications sont sans fondement légal. « Nous voudrions également souligner que l’affaire d’arbitrage en mer de Chine méridionale intentée par les Philippines était un pur drame politique orchestré par les États-Unis », a indiqué le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, le 14 février.

Ce dernier a indiqué que « sa soi-disant décision est illégale, nulle et non avenue et n’aura aucun effet sur les revendications de droits de la Chine en mer de Chine méridionale. Les États-Unis invoquent à chaque instant leur traité de défense mutuelle avec les Philippines pour tenter d’intimider la Chine, mais cela n’affaiblira pas notre détermination et notre volonté de protéger les droits et intérêts légitimes et légitimes de la Chine ».

Washington et Manille, signataires d’un traité de défense mutuelle, avaient convenu début février d’effectuer de nouveau des patrouilles communes en mer de Chine méridionale. Les deux alliés ont notamment annoncé un accord permettant aux soldats américains d’accéder à quatre bases supplémentaires des Philippines, dans l’optique de contrer la montée en puissance militaire de Pékin dans la région.

Lors d’un point presse, le 13 février, le porte- parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a indiqué que « le récif de Ren’ai fait partie des îles chinoises Nansha ». Ce dernier a indiqué que le 6 février, « un navire des garde-côtes philippins a pénétré dans les eaux au large du récif de Ren’ai sans l’autorisation chinoise. Conformément au droit national et au droit international de la Chine, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), le navire des garde-côtes chinois a respecté la souveraineté et l’ordre maritime de la Chine et a agi avec professionnalisme et retenue ».

La Chine espère que les Philippines respecteront « la souveraineté territoriale et les droits et intérêts maritimes de la Chine en mer de Chine méridionale et évitera de prendre des mesures susceptibles d’exacerber les différends et de compliquer la situation. La Chine et les Philippines sont en communication à ce sujet par la voie diplomatique« .

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