dimanche, mars 31

Pékin dénonce le Livre blanc sur la défense du Japon

Le gouvernement japonais a publié le «Livre blanc sur la Défense» pour 2022, a inclut pour la première fois une hypothétique invasion de Taïwan par la Chine.

Le texte indique que si une urgence devait survenir à Taïwan, île située à 110 kilomètres environ de l’île de Yonaguni, dans la préfecture d’Okinawa, la crise affecterait inévitablement le Japon, raison pour laquelle,  le gouvernement japonais estime qu’« une urgence pour Taïwan est aussi une urgence pour le Japon ».

Un haut responsable du ministère de la Défense a déclaré à Asia News que « Taiwan est la région la plus à risque au monde, après l’Ukraine. Nous devons faire savoir au peuple japonais quel genre de situation se déroulerait ». Selon lui, cela explique pourquoi le Livre blanc se penche sur une crise hypothétique à Taiwan.

Pour Kishin Nobuo, ministre japonais de la défense,

« la Chine continue de modifier unilatéralement ou de tenter de modifier le statu quo en coercition en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale. Les liens du pays avec la Russie, agresseur nation, se sont approfondis ces dernières années, avec des navigations et des vols conjoints menés dans les zones entourant le Japon par des navires et des avions chinois et russes. En outre, la Chine a fait clair qu’il n’hésiterait pas à unifier Taiwan par la force, augmentant encore les tensions dans la région ».

PEKIN DÉNONCE

Le texte indique que la Chine est devenue un grave problème de sécurité pour la région et la communauté internationale. Pour le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, « la nouvelle version du «Livre blanc sur la défense» du Japon critique et dénigre la politique de défense de la Chine, son développement militaire normal et ses activités maritimes légitimes, exagère la soi-disant «menace chinoise» et s’ingère dans les affaires intérieures de la Chine sur la question de Taïwan ».

Ce dernier a indiqué que « la Chine exprime son vif mécontentement et son opposition ferme et forte à ce sujet. La partie chinoise a déjà proposé des négociations sévères à la partie japonaise ».

Concernant les îles Diaoyu et leurs îles subsidiaires en mer de Chine, pour le porte-parole elles « constituent le territoire inhérent de la Chine depuis les temps anciens, et les activités maritimes de la Chine dans les eaux des îles Diaoyu (Senkaku) sont un exercice légitime de ses droits souverains ».

Le porte-parole a indiqué que « les tendances du Japon en matière de sécurité militaire font toujours l’objet de grandes préoccupations pour ses voisins asiatiques, y compris la Chine, ainsi que pour la communauté internationale, en raison de son histoire récente d’agression militariste contre des pays étrangers ».

Ce dernier a évoqué la volonté du gouvernement japonais d’augmenter le budget de la défense. La publication de ce rapport intervient alors que le ministère prépare une demande d’augmentation du budget de la défense. En effet, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) au pouvoir veut doubler le budget national de la défense pour qu’il atteigne au final 2% du PIB.

Ce rapport pose les bases du prochain examen de la sécurité nationale de fin d’année qui devrait préconiser l’acquisition de missiles de frappe à plus longue portée, le renforcement des capacités spatiales et cybernétiques et un contrôle plus strict de l’accès aux technologies.

Pour Wang Wenbin, il s’agit d’un « signal inquiétant que la partie japonaise s’éloigne de plus en plus de la voie du pacifisme et de la défense exclusive ». Ce dernier a appelé le Japon « à cesser immédiatement la pratique erronée consistant à exagérer les menaces pour la sécurité dans son voisinage et à trouver des excuses pour sa propre expansion militaire, à écouter attentivement la voix de la communauté internationale, à réfléchir profondément à l’histoire de l’agression, à s’en tenir à la voie du développement pacifique et à entreprendre des actions concrètes pour gagner la confiance des voisins asiatiques et de la communauté internationale ».

TAIWAN EN LIGNE DE MIRE

Le Livre blanc du Japon indique que le conflit entre la Chine et les Etats-Unis prend de l’importance à propos de Taiwan. En avril 2021, les États-Unis ont publié de «nouvelles directives» pour encourager l’interaction avec les responsables taïwanais, démontrant que les États-Unis sont engagés à accélérer l’implication des États-Unis à Taïwan.

De plus, les États-Unis continuent d’effectuer des transits de navires de guerre américains à travers le Détroit de Taïwan et des ventes d’armes à Taïwan. D’autre part, en 2021, la Chine a augmenté le nombre d’avions militaires entrant dans l’espace aérien au sud-ouest de Taïwan et a annoncé qu’il menait une formation sur le terrain dans la mer et l’espace aérien autour de Taïwan.

« Dans cette situation, outre les États-Unis, des pays d’Europe et d’ailleurs ont exprimé leur intérêt et leur inquiétude vis-à-vis de la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan. Taïwan est un partenaire extrêmement important pour le Japon, partageant les mêmes valeurs fondamentales telles que la liberté et la démocratie. La stabilité de la situation autour de Taïwan est également critique pour la sécurité du Japon et doit être surveillée de près avec un sentiment d’urgence tout en coopérant avec la communauté internationale, basée sur la reconnaissance que les changements au statu quo par la coercition sont des défis partagés à l’échelle mondiale ».

Zhu Fenglian, porte-parole du Bureau des affaires de Taiwan du Conseil des Affaires d’Etat, a exprimé sa ferme opposition à ce livre blanc, exhortant le Japon à immédiatement remédier à ses propos erronés.

Cette dernière a indiqué que « le Japon avait fait le battage sur les soi-disant menaces militaires que la partie continentale constitue pour Taiwan dans son livre blanc, au mépris total du fait que Taiwan est une partie de la Chine ».

Selon elle, « au cours des 50 années de son règne colonial de Taiwan, le Japon a commis des crimes atroces et causé des misères aux compatriotes taiwanais. Le Japon doit réfléchir sur ses méfaits du passé, respecter les quatre documents politiques entre la Chine et le Japon et traiter la question de Taiwan avec discrétion ».

La porte-parole a également averti l’autorité du Parti progressiste démocrate de Taiwan et les sécessionnistes pour l’« indépendance de Taiwan » du fait que leurs tentatives de chercher l’« indépendance de Taiwan » ne mèneraient nulle part.

De son côté, Wang Wenbin a assuré que « Taïwan est une partie sacrée et inséparable du territoire chinois, et la question de Taïwan est une affaire purement interne à la Chine et ne peut être interféré par aucune force extérieure »

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