dimanche, avril 21

Un ancien crâne vieux de 140 000 ans retrouvé caché dans un puits en Chine

La nouvelle espèce, surnommée Homo longi, serait plus proche cousin de l’homme moderne, après la découverte par des scientifiques d’un fossile de crâne affirmant qu’il appartient à une nouvelle espèce d’homme préhistorique, moins éloignée de nous que l’homme de Néandertal.

Découvert dans la ville chinoise de Harbin, le crâne conserve certaines caractéristiques primitives trouvées chez nos lointains ancêtres, notamment un front et une boîte crâniens bas ainsi qu’un nez large.

Cependant, il montre également des signes de caractéristiques hominidés plus raffinées, comme des pommettes plus plates et plus délicates. Le mélange apparent de la créature de traits humains plus modernes et de caractéristiques plus proches de l’homme de Neandertal.

De plus, le crâne d’Harbin constitue le fossile le mieux préservé de la période pléistocène moyen, selon les chercheurs qui ont publié leurs travaux dans la revue The Innovation. Le fossile date d’il y a environ 146.000 ans.

Selon les scientifiques, un «chinois anonyme» travaillant dans la construction d’un pont sur la rivière Songhua au début du XXe siècle a enterré le fossile profondément dans un puits désaffecté à Harbin, afin de le protéger des forces de la nature et des forces japonaises qui occupaient cette partie de la Chine à l’époque.

«Au lieu de transmettre le crâne potentiellement lucratif à ses patrons japonais, il l’a enterré dans un puits abandonné, une méthode traditionnelle chinoise de dissimulation de trésors», ont déclaré des chercheurs qui ont écrit un trio d’articles publiés dans le journal The Innovation.

Un article décrivant le spécimen suggère qu’il appartenait très probablement à un homme âgé d’une cinquantaine d’année, qui aurait eu un « visage extrêmement large » avec des yeux enfoncés, ainsi que des orbites, des dents et un cerveau plus larges. L’article était accompagné d’une reconstruction 3D du visage de la créature, qui a sans doute une ressemblance néandertalienne plus prononcée que celle d’humains plus raffinés.

Cependant, Chris Stringer paléoanthropologue au musée d’histoire naturelle de Londres et l’un des co-auteurs de l’étude sur la découverte du crâne, l’a appelé « le fossile le plus important que j’ai vu en 50 ans ». Ce dernier s’est dit ravi de voir « à quel point l’Asie de l’Est et la Chine sont en train de raconter l’histoire humaine ».

« Dans nos analyses, le groupe d’Harbin est lié de façon plus proche à Homo Sapiens que les Néandertaliens ne le sont », a déclaré à l’Agence France Presse, Chris Stringer. « C’est-à-dire qu’Harbin partageait un ancêtre commun plus récent avec nous que les Néandertaliens. »

Les chercheurs espèrent extraire des protéines et de l’ADN du corps, qui comprend une dent potentiellement utilisable. Ils espèrent également étudier l’intérieur du crâne, en examinant en particulier les sinus, les oreilles et la forme du cerveau à l’aide de tomodensitogrammes.

Le crâne a entre 146 000 et 309 000 ans, selon l’une des trois études publiées vendredi. Le site où les restes ont été trouvés, qui se traduit par Dragon River, a fourni le surnom du prétendu chaînon manquant, qui a été surnommé « Dragon Man ».

Le crâne sera conservé au Musée des géosciences de l’Université Hebei GEO à Shijiazhuang, en Chine. Si l’Homo longi correspond au «chaînon manquant» – ou un parmi plusieurs – le domaine de l’anthropologie pourrait revoir ses fondements.

Chris Stringer a expliqué que cette découverte « établit une troisième lignée humaine dans l’Est de l’Asie, avec sa propre histoire d’évolution, et montre l’importance de cette région pour l’évolution humaine ». Les humains recherchent leur ancêtre principal depuis des décennies, cette découverte apporte une nouvelle perspective sur l’évolution de l’homme.

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