lundi, avril 22

Un employé du Parlement britannique accusé d’être un «espion chinois»

L’homme soupçonné d’espionnage au Parlement britannique pour le compte de la Chine a clamé son innocence le 11 septembre. Cette affaire relance les tensions entre le Royaume-Uni et la Chine qui rejette des accusations «dénuées de fondement».

Ces accusations d’espionnage interviennent alors que Londres a affiché récemment une volonté de dialogue avec la Chine, après des années de relations difficiles. Cependant le 11 septembre, le gouvernement conservateur de Rishi Sunak a été appelé à adopter une ligne plus dure vis-à-vis de la Chine.

Le président de la chambre des Communes, la chambre basse du Parlement, Lindsay Hoyle, doit faire une déclaration le 11 septembre, au sujet de ces accusations, Westminster ayant été la cible de l’espion présumé, selon la presse.

La police du Royaume-Uni a annoncé le 9 septembre avoir arrêté en mars un homme d’une vingtaine d’années à son domicile d’Edimbourg. Ce dernier a été arrêté pour espionnage, sans dévoiler son identité et donner de précisions sur ses activités.

Il se dit «totalement innocent»

Selon le Times, il travaillait au sein même du parlement, auprès des conservateurs au pouvoir. Il «était directeur d’un groupe politique influent sur Pékin co-fondé par le secrétaire d’État à la sécurité», a affirmé le quotidien. Il était aussi «employé comme chercheur» par Alicia Kearns, la présidente de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des communes.

Cet homme a affirmé le 11 septembre être «totalement innocent», dans un communiqué publié par ses avocats. Il a expliqué, sans dévoiler son identité, «se sentir obligé de répondre aux accusations des médias selon lesquelles il est un ‘espion chinois’».

«J’ai passé ma carrière à essayer d’éduquer les autres sur le défi et les menaces que représente le parti communiste chinois». Les accusations contre moi vont «à l’encontre de tout ce que je représente», a affirmé ce dernier.

La Chine a rejeté le 11 septembre les allégations d’espionnage. « L’allégation selon laquelle la Chine espionne le Royaume-Uni est dénuée de tout fondement. La Chine s’y oppose fermement. Nous demandons instamment au Royaume-Uni de cesser de diffuser des informations erronées et de mettre fin aux manipulations politiques et aux calomnies malveillantes à l’encontre de la Chine», a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors d’un point presse.

«Dénigrement malveillant»

«Nous demandons instamment à la partie britannique de cesser de diffuser de fausses informations et de mettre fin à ses manœuvres politiques antichinoises et à son dénigrement malveillant», a-t-elle ajouté. Dimanche, le Premier ministre britannique Rishi Sunak s’est dit préoccupé «au sujet d’interférences chinoises dans la démocratie parlementaire britannique», auprès de son homologue chinois Li Qiang, lors d’une rencontre en marge du G20.

Outre ce chercheur au parlement, la police a arrêté en mars un autre homme, d’une trentaine d’années, pour des soupçons d’infractions à la loi sur les secrets officiels. Tous deux ont été remis en liberté en attendant une nouvelle étape de la procédure début octobre, a indiqué la police de Londres.

Au Royaume-Uni, l’affaire met la pression sur Rishi Sunak pour adopter une ligne plus dure à l’égard de la Chine, et qualifier ce pays de menace. Après «l’âge d’or» voulu par l’ex-Premier ministre David Cameron en 2015, les relations entre Londres et Pékin se sont nettement dégradées ces dernières années.

«Saisir l’occasion de dialoguer avec la Chine»

La Chine et le Royaume-Uni ont des positions divergentes notamment sur la répression du mouvement pro-démocratie à Hong Kong, ex-colonie britannique, ainsi que sur le sort de la minorité musulmane ouïghoure dans la région du Xinjiang ou sur les accusations de violations des droits humains au Tibet. Mais Downing Street a assuré que ce serait une erreur de «réduire» l’approche du Royaume-Uni à l’égard de la Chine à «un seul mot».

Le porte-parole du Premier ministre a affirmé que le gouvernement «défendrait vigoureusement notre démocratie». Mais «nous devons saisir l’occasion de dialoguer avec la Chine, et ne pas nous contenter de crier depuis la ligne de touche», a-t-il ajouté. Londres avait affiché récemment une volonté de dialogue avec Pékin.

Le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly a effectué fin août une visite officielle en Chine, la première d’un chef de la diplomatie britannique depuis 2018. Quelques semaines plus tôt, en juillet, la commission du renseignement et de la sécurité de la Chambre des communes avait affirmé que la Chine ciblait le Royaume-Uni, démuni pour y faire face.

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