mercredi, juillet 23

Une cadre d’une banque américaine interdite de quitter la Chine pour « affaire criminelle »

Mao Chenyue, employée de la banque Wells Fargo, ne peut pas quitter le territoire chinois, car elle « est dans l’obligation de coopérer aux investigations » a précisé Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Elle est accusée d’être « impliquée dans une affaire criminelle en cours de traitement » selon les autorités chinoises. De son côté, la banque Wells Fargo a indiqué la semaine dernière à l’Agence France Presse qu’elle fournissait une aide à Chenyue Mao, une directrice générale. Cette dernière est entrée en Chine ces dernières semaines en Chine, mais désormais elle ne peut plus quitter le pays.

Elle est « impliquée dans une affaire criminelle en cours de traitement par les autorités chinoises », a déclaré lors d’un point presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. « Etant donné que l’affaire fait l’objet d’une enquête, Mme Mao Chenyue ne peut quitter le pays pour le moment et est dans l’obligation de coopérer aux investigations », a-t-il ajouté.

Il n’a pas donné de détails sur l’enquête et les faits reprochés. De son côté, Wells Fargo n’a pas fourni davantage d’informations sur l’affaire.

Née à Shanghai et basée à Atlanta, Chenyue Mao a été empêchée de quitter le territoire chinois, avait révélé le 17 juillet le Wall Street Journal. Cet incident a conduit la banque, basée à San Francisco, à suspendre tous les voyages d’affaires de ses employés en Chine, selon plusieurs médias américains.

« Qu’une personne soit chinoise ou étrangère, en Chine elle doit se conformer aux lois chinoises. La Chine protégera ses droits et intérêts légitimes », a indiqué le porte-parole Guo Jiakun, affirmant qu’il s’agissait d’un cas « individuel ». « La Chine continuera d’accueillir, comme toujours, les ressortissants de tous pays souhaitant voyager et faire des affaires en Chine, et protégera leurs droits et intérêts conformément à la loi », a-t-il souligné.

Un employé américain bloqué en Chine

Le Washington Post a rapporté le 20 juillet, citant quatre sources anonymes, qu’un employé du département américain du Commerce était empêché de quitter la Chine, après avoir omis de déclarer sur sa demande de visa qu’il travaillait pour le gouvernement américain.

Cet homme s’était rendu en Chine il y a plusieurs mois pour rendre visite à sa famille, a rapporté le journal. De son côté, le département d’État américain a affirmé que le gouvernement chinois avait interdit à un employé de l’Office américain des brevets et des marques (U.S. Patent and Trademark Office), en visite en Chine à titre personnel, de quitter le territoire.

« Nous suivons cette affaire de très près et sommes en contact avec les responsables chinois afin de résoudre la situation dans les plus brefs délais », a indiqué un porte-parole du département d’État. L’Office américain des brevets et des marques relève du département fédéral du Commerce.

Le nom de la personne concernée, ainsi que la question de savoir si elle a été placée en détention, n’ont pas été divulgués. Le département du Commerce américain n’a pas immédiatement répondu aux sollicitations pour commenter l’affaire.

Interrogé le 21 juillet à propos de cette autre affaire, Guo Jiakun a déclaré ne pas être au courant. « La Chine est un État de droit, et toutes les questions relatives à l’entrée et la sortie du territoire sont traitées conformément à la loi », a-t-il déclaré.

Des employés bloqués en Chine

Des cas d’employés étrangers empêchés de quitter le territoire chinois surviennent régulièrement ces dernières années. La Chine a déjà eu recours à des interdictions de sortie du territoire visant des ressortissants chinois et étrangers, dans le cadre de litiges civils, d’actions réglementaires ou d’enquêtes criminelles.

Selon certains analystes, cette pratique sert parfois à réprimer la contestation locale ou à exercer une pression diplomatique lors de différends avec d’autres nations.

D’autant que les organisations représentant les entreprises étrangères déplorent un environnement commercial plus difficile en Chine, notamment en raison d’un manque de transparence sur les règlementations et des interpellations ou détentions de salariés. Cette tendance coïncide avec les tensions croissante entre la Chine et plusieurs pays sur les questions commerciales, particulièrement les Etats-Unis et l’Union européenne.

La semaine dernière, la justice chinoise a condamné un employé japonais du groupe pharmaceutique nippon Astellas à trois ans et demi de prison pour espionnage. En novembre 2024, le géant pharmaceutique AstraZeneca avait confirmé que le responsable de ses opérations en Chine, Leon Wang, avait été placé en détention après des informations faisant état d’une enquête pour collecte illégale de données et importation de médicaments.