Pascal Boniface, géopolitologue français, «le scénario d’un conflit armé entre Washington et Pékin n’est pas exclu».
Présent à l’inauguration du 4ème Forum Horizon au Campus Biotech à Genève, le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) a expliqué en quoi la peur des américains d’être dépassés par la Chine sur le plan technologique exacerbent les tensions.
Alors que les négociations reprennent entre les délégations chinoise et américaine à Washington, Pascal Boniface a expliqué que « Washington et Pékin, c’est Sparte et Athènes. La puissance dominante se sent menacée par celle émergente et de cette peur éclatera la guerre du Péloponnèse », en ouverture de cette 4ème édition du Forum Horizon, organisé par le quotidien belge, Le Temps.
La guerre commerciale sino-américaine est pour Pascal Boniface un « piège de Thucydide ». Il s’agit en matière de relations internationales, d’une situation historique voyant une puissance dominante entrer en guerre avec une puissance émergente. La première a peur de l’émergence de la seconde.
«L’affrontement commercial et politique auquel se livrent ces deux puissances laisse des traces», a-t-il expliqué, ajoutant que celui-ci la un impact négatif sur l’économie mondiale. En effet, la directrice du Fonds Monétaire International (FMIà), Christine Lagarde, a annoncé le 21 janvier un ralentissement plus vite que prévu de l’économie mondiale.
Selon le géopolitologue, « cette guerre, qu’elles ne se livrent pour l’heure qu’au niveau commercial, sera le fait à retenir pour appréhender les défis géostratégiques pour 2019″. «La dissuasion qui émerge du scénario du pire permet d’éviter le conflit armé», a ajouté ce dernier.
Mais la rivalité n’est pas prête de s’estomper : «en voulant restaurer la grandeur des Etats-Unis, comme il le clame dans sa devise, Donald Trump admet que Washington a déjà perdu le leadership.»
D’un autre côté, la Chine revendique le statut de première puissance qui, selon elle, lui revient de droit. «Pour qu’il y ait une issue, les deux géants doivent y trouver leur compte. Aucun des deux ne peut perdre la face», a indiqué Pascal Boniface.
