mercredi, mars 20

Entre diplomatie et économie, 25 ans de relations cordiales

Le Sommet de l’ASEAN, à Vientiane, au Laos, a célébré le 25ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques et économiques entre les pays membres de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est et la Chine.

A cette occasion, le Premier ministre chinois Li Keqiang a estimé que « les relations entre la Chine et l’ASEAN avaient fait de grands progrès et qu’elles avaient permis de promouvoir efficacement la paix, la stabilité et la prospérité de la région ».

En dépit des conflits territoriaux existants entre certains pays asiatiques et Beijing, l’entente reste cordiale,  « ces 25 dernières années ont été le témoin d’une confiance mutuelle croissance et de réalisations concrètes entre la Chine et l’ASEAN« , a souligné Li Keqiang, ajoutant que Beijing considérait le bloc régional comme « une importante force en matière de préservation de la paix et de la stabilité dans la région et en matière de promotion de l’intégration régionale et d’un monde multipolaire« .

Sommet ASEAN, Vientiane, Laos
Sommet ASEAN, Vientiane, Laos

Il s’agit surtout pour la Chine et les pays de l’ASEAN de sortir de la dépendance à l’économie occidentale, encore sujette à des fluctuations économiques et financières instables.

Tous s’accordent à mettre en pratique une économie régionaliste, via entre autre « Une Ceinture, une route », qui permet aux pays asiatiques de profiter d’investissement chinois en matière d’infrastructures et de secteurs clés (agriculture, industrie, innovation) et d’accroître leurs exportations.

Côté chinois, une relation plus forte avec les membres de l’association permettrait de dynamiser l’économie du pays et de renforcer la présence commerciale et politique dans la région. Un moyen aussi d’exporter son savoir-faire et de développer son nouveau modèle économique.

Cependant, en juillet, le commerce bilatéral entre la Chine et l’ASEAN a connu une légère baisse, en raison d’une économie mondiale morose, d’après la vice-ministre du commerce Gao Yan. Le commerce global de la Chine avec l’ASEAN a chuté de 8,1% sur le premier semestre 2016.

De même, les investissements directs étrangers (IDE) des membres de l’ASEAN en Chine ont chuté de 57% en juin, par rapport à l’année dernière.

Le ministère du commerce a tenu à souligner que les échanges commerciaux de la Chine avec les membres de l’ASEAN sont passés de seulement 7,96 milliards de dollars en 1991 à 472,16 milliards de dollars (428,4 milliards d’euros) en 2015, enregistrant une croissance annuelle moyenne de 18,5%.

D’après le ministère, « il serait faux d’attribuer ce refroidissement dans les liens économiques entre la Chine et l’ASEAN uniquement à l’escalade du différend en mer de Chine méridionale, mais de nouveaux signaux dans ces relations méritent l’attention« .

aseanLes dirigeants des pays de l’ASEAN ont donc minimisé dans leur projet de communiqué les tensions en mer de Chine méridionale, avant sa publication, suite au mécontentement de Beijing face aux pays extérieurs à la région qui « s’immiscent » dans les contentieux locaux.

Les dix pays de l’Asean et les pays invités, dont le président américain Barack Obama et le Premier ministre chinois Li Keqiang, ont « réaffirmé l’importance du maintien de la paix, de la stabilité, de la sécurité ainsi que de la liberté de navigation et de survol de la mer de Chine méridionale ».

Ainsi, « la stabilité des liens économiques avec la Chine constitue l’une des raisons pour lesquelles, certains pays ont adopté une position prudente et équilibrée face à ce différend en mer de Chine méridionale, et ne se sont pas rangés du côté des Philippines« , a estimé l’agence de presse, Xinhua.

En effet dans le communiqué final, les dirigeants ont « réaffirmé la nécessité de renforcer la confiance mutuelle, de faire preuve de retenue dans la conduite des activités et d’éviter les actions qui pourraient compliquer davantage la situation, et de poursuivre la résolution pacifique des différends conformément au droit international, dont la Convention des Nations unies de 1982 sur le droit de la mer (CNUDM) ».

Préférant mettre en avant « l’importance de la non militarisation et de la retenue dans la conduite de toutes les activités, dont les revendications territoriales », ces derniers ne veulent « pas compliquer davantage la situation et aggraver les tensions en Mer Orientale », souhait « la mise en œuvre complète et effective de la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC) ».

Les pays membres de l’ASEAN sont le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, le Brunei le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Birmanie, Singapour et la Thaïlande. Les dirigeants d’Australie, de Chine continentale, d’Inde, du Japon, de Nouvelle-Zélande, de Russie, de Corée du Sud et des Etats-Unis ont également pris part au sommet au Laos.

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