mardi, mars 26

La Chine au cœur du Sommet de l’OTAN

Sujet des conversations au Sommet du G7, la Chine est encore au cœur des débats au sommet des membres de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord).

Les membres de l’Otan participent à un « sommet des retrouvailles » ce 14 juin 2021 à Bruxelles, dans un contexte tendu avec la Chine. En effet, les européens sont méfiants et divisés face à la réorientation stratégique voulue par les Américains et notamment leur position dure vis-à-vis de la Chine.

Le financement de la défense et la Chine sont les deux points de tension entre les pays membres. «Il y a des convergences et il y a des divergences», a reconnu le secrétaire général de l’OTAN, le Norvégien Jens Stoltenberg.

Ce dernier était à Washington le 7juin afin de finaliser la déclaration du Sommet, il a également prit connaissance de la politique américaine sur la Chine. «Nous constatons que la Russie et la Chine coopèrent de plus en plus ces derniers temps, tant sur le plan politique que militaire. Il s’agit d’une nouvelle dimension et d’un défi sérieux pour l’OTAN», a-t-il expliqué dans un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt avant le sommet.

Joe Biden a souhaité que « le défi sécuritaire posé par la Chine figure dans le communiqué », a indiqué la Maison Blanche. Or certains alliés ne veulent pas faire de la Chine une priorité de l’OTAN, car «le coeur de l’Otan, c’est la sécurité de l’espace euro-atlantique. L’heure n’est pas à la dilution de l’effort», a indiqué le gouvernement français.

De fait, «le langage à propos de la Chine ne sera pas incendiaire. Il sera clair, direct et sans détour», a assuré Jake Sullivan, conseiller américain pour la sécurité nationale. Ce sommet de l’OTAN de trois heures va lancer la révision du concept stratégique de l’Alliance adopté en 2010 pour la préparer à faire face aux nouvelles menaces dans l’espace et le cyberespace.

Cependant, l’OTAN va se centrer sur les effets de la politique internationale de Donald Trump, avec le retrait d’Afghanistan, décidé sans concertation avec les alliés. D’ailleurs, l’Europe est désormais vulnérable après la sortie des Etats-Unis de plusieurs traités conclus avec la Russie sur la maîtrise des forces nucléaires.

La Russie restera « la priorité numéro un », d’après certaines sources de l’AFP. Toutefois, les membres de l’Alliance sont appelés à lutter contre « les chevaux de Troie chinois », a indiqué Alessandro Marrone dans une analyse publiée par l’Istituto Affari Internazionali.

« Il ne s’agit pas de déplacer l’OTAN vers l’Asie, mais de tenir compte du fait que la Chine se rapproche de nous et qu’elle essaie de contrôler des infrastructures stratégiques », a expliqué Jens Stoltenberg à l’AFP. « L’Alliance doit se consulter davantage et investir mieux », a indiqué ce dernier.

«Enfin, les États-Unis essayeront certainement d’amener leurs partenaires européens sur les priorités stratégiques américaines au premier rang desquelles se trouve la montée en puissance de la Chine. Cette question demeure complexe pour l’OTAN, car elle est hors de la focale d’origine de l’Alliance atlantique. On peut s’interroger sur l’intérêt qu’aurait l’OTAN à s’impliquer dans une problématique de cette ampleur dans la zone Indo-Pacifique alors que la question de la défense collective face à la Russie l’accapare de plus en plus depuis 2014. Une dispersion des efforts de l’Alliance pourrait être dommageable à la qualité avec laquelle l’organisation accomplit ses missions», a expliqué de son côté Patrick Chevallereau, chercheur associé à l’IRIS, consultant international sur les questions de défense et de sécurité.

Malgré tout les Européens se disent prêts. Cependant, Joe « Biden se montrera plus ouvert à un développement de l’Europe de la défense, mais cela ne sera pas gratuit. Les Américains seront plus exigeants, le moment venu, pour un alignement des Européens sur leurs propres priorités en Asie et dans le Pacifique », a estimé l’eurodéputé Arnaud Danjean, spécialiste des questions de défense.

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