
Le gouvernement chinois a déclaré le 26 février que Taïwan «manipulait» l’implication possible de la Chine dans la dernière rupture d’un câble de communication sous-marin, affirmant que l’île jetait des accusations avant que les faits ne soient clairs.
Taïwan s’est plainte à plusieurs reprises des activités chinoises dans la «zone grise» autour de l’île, conçues pour faire pression sur elle sans confrontation directe, telles que le survol de ballons et le dragage de sable.
Les garde-côtes taïwanais ont déclaré avoir arrêté le 25 février un cargo lié à la Chine après la déconnexion d’un câble sous-marin qui reliait les îles Penghu, situées dans le détroit sensible de Taïwan.
Zhu Fenglian, porte-parole du bureau des affaires taïwanaises de la Chine, a déclaré lors d’un point presse que les dommages causés aux câbles sous-marins étaient un «accident maritime courant» qui se produisait plus d’une centaine de fois par an dans le monde.
«Alors que les faits fondamentaux et les responsables de l’accident n’ont pas encore été clarifiés, les autorités du Parti démocrate progressiste ont délibérément exagéré la situation dans une tentative de manipulation politique qui ne bénéficiera pas du soutien de la population», a-t-elle déclaré, faisant référence au parti au pouvoir à Taïwan.
Taipei s’est alarmé après qu’un navire lié à la Chine a été soupçonné d’avoir endommagé un autre câble au début de l’année, ce qui a incité la marine et d’autres agences à redoubler d’efforts pour protéger les liaisons de communication sous-marines, qui sont vitales pour les connexions de l’île avec le reste du monde.
Ainsi, un câble de communication sous-marin situé près du port de Keelung aurait été endommagé par une ancre traînée par un cargo. Taipei a assuré que ce n’était «pas un simple accident» et qu’il s’agissait d’une escalade dans les opérations de «zone grise» de la Chine visant à faire pression sur Taiwan.
En effet, la Chine avait répondu par la voix de Chen Binhua, porte-parole du Bureau des affaires de Taiwan du Conseil des Affaires d’Etat, qui a indiqué que «les dommages causés à des câbles sous-marins sont un phénomène maritime courant, plus de 100 incidents de ce type étant signalés chaque année dans le monde».
De son côté, Taïwan a souligné les similitudes entre ce qu’elle a vécu et les dommages causés aux câbles sous-marins dans la mer Baltique à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Taïwan a pointé du doigt les navires qui sont en fait chinois mais qui portent des «pavillons de complaisance» d’autres pays.
Le mois dernier, le gouvernement taïwanais a déclaré que les navires chinois battant pavillon de complaisance portaient «la marque du mal». Taïwan s’est également plaint des patrouilles répétées des garde-côtes chinois dans les eaux restreintes autour des îles Kinmen, contrôlées par Taïwan mais situées à proximité des villes chinoises de Xiamen et Quanzhou.
La Chine affirme que ces patrouilles visent à faire respecter la loi. Elle a commencé à les effectuer en 2024 après la mort de deux ressortissants chinois qui tentaient de fuir les garde-côtes taïwanais après que leur bateau eut pénétré dans des eaux interdites près de l’île de Kinmen.
Le 25 février, les garde-côtes taïwanais ont déclaré que les garde-côtes chinois avaient effectué de telles missions en moyenne quatre fois par mois.
Une analyse de leurs schémas de navigation montre qu’ils réalisent des «harcèlements de routine» et non des «inspections d’application de la loi», ont déclaré les garde-côtes taïwanais dans un communiqué. Selon eux, «cela a non seulement affecté l’atmosphère dans le détroit de Taïwan, mais a également sapé la paix et la stabilité régionales».