dimanche, mars 24

« La Chine n’est pas le plus grand créancier de l’Afrique », selon Pékin

« La Chine n’est pas le plus grand créancier de l’Afrique, et des données de la Banque mondiale montrent que près de trois quarts de la dette extérieure de l’Afrique proviennent d’institutions financières multilatérales et de créanciers commerciaux », a déclaré Wang Chao, porte-parole de la première session de la 14e Assemblée populaire nationale (APN), lors d’une conférence de presse, le 4 mars.

Wang Chao a assuré que la Chine ne crée pas de « pièges de la dette » en Afrique dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR).

La Chine participe activement à l’Initiative de suspension du service de la dette du Groupe des 20 (G20) et au traitement de la dette au cas par cas, a souligné ce dernier, ajoutant que le pays avait suspendu le plus de paiements du service de la dette parmi les membres du G20.

Allègement et annulation de dettes

La Chine a annulé les dettes de 17 pays concernant 23 prêts sans intérêt. Avant cela, la Chine avait déjà effacé 113,8 millions de dollars de prêts sans intérêt pour quinze pays africains, dont le Botswana, le Burundi, le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Mozambique et le Rwanda.

Ces dernières annulations de dettes souveraines des pays africains par la Chine ont des précédents, a expliqué Deborah Brautigam, directrice de l’Initiative de recherche Chine-Afrique de l’Université Johns Hopkins. Cette dernière a indiqué qu’entre 2000 et 2019, la Chine a annulé au moins 3,4 milliards de dollars de dettes de ce type en Afrique.

Selon la banque de données de l’Initiative de recherche de la Chine en Afrique, entre 2000 et 2020, la Chine a offert aux gouvernements des pays africains 160 milliards de dollars dans le cadre de 1.180 engagements de prêts, dont deux tiers à destination de projets de transports, d’énergie et d’exploitation minière. L’Angola, la Zambie, l’Ethiopie, le Kenya et le Cameroun étaient les principaux emprunteurs de la Chine.

Cependant, selon les données collectées par Sebastian Horn, Carmen Reinhart et Christoph Trebesch, les quatre principales banques chinoises (Banque de Chine, Banque agricole de Chine, Banque de construction de Chine, Banque industrielle et commerciale de Chine) détiendraient environ 30 milliards de dollars dans les pays en développement – dont l’Afrique subsaharienne – via Hong Kong.

Selon eux, il faudrait ajouter 10 milliards de dollars pour des «obligations panda», c’est-à-dire les obligations libellées en renminbi (monnaie chinoise) levées directement sur le marché chinois.

Dans un document de travail d’AidData datant d’août 2022, Kathleen Brown, a expliqué que la moitié des prêts chinois en Afrique subsaharienne ne figureraient pas dans les registres de la dette souveraine. Selon elle, les gouvernements africains cacheraient ces prêts pour éviter de violer les seuils de viabilité de la dette de la Banque mondiale.

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