vendredi, avril 5

La justice américaine hausse le ton concernant les postes de police chinois

La justice américaine a haussé le ton le 17 avril en annonçant deux arrestations à New York et des dizaines d’inculpations contre des officiels de la sécurité chinoise.

La justice américaine a arrêté deux personnes, soupçonnées d’avoir participé aux opérations d’un « poste de police » clandestin au cœur de Chinatown, à New York. Des dizaines d’officiels chinois ont également été inculpés pour des activités de cyber-harcèlement d’activistes pro-démocratie.

Ces affaires « illustrent encore davantage l’ampleur des efforts déployés par l’État chinois pour étendre sa vision autoritaire du monde aux habitants de cette ville », New York, et « de ce pays« , les États-Unis, a souligné le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace, lors d’une conférence de presse avec des représentants de la police fédérale (FBI) et du ministère de la Justice.

Les autorités ont évoqué les développements de trois enquêtes distinctes. La première concerne le dossier de deux suspects. Des citoyens américains identifiés comme Lu Jianwang, 61 ans et Chen Jinping, 59 ans, ont été arrêtés à leur domicile à New York, sous le soupçon d’avoir participé aux opérations d’un « poste de police » clandestin au cœur de Chinatown, sur l’île de Manhattan. Ils ont aussi été inculpés pour destruction de preuves.

Selon le procureur de Brooklyn, les locaux, fermés par le FBI à l’automne 2022, occupaient « un étage entier » d’un « immeuble de bureaux anodin« . Selon la justice américaine, ces postes chinois offraient à la fois des services administratifs à la communauté chinoise, comme des renouvellements de permis de conduire. Les deux suspects auraient agi sur ordre de Pékin et de manière plus secrète pour surveiller et faire pression sur des opposants, selon la justice américaine.

« À une occasion au moins, un fonctionnaire de la police nationale chinoise a demandé à l’un des accusés, un citoyen américain, d’aider à localiser un militant pro-démocratie d’origine chinoise vivant en Californie« , a indiqué Breon Peace. La présence de ce type de poste clandestin a été dénoncé dans d’autres pays occidentaux, comme le Canada, les Pays-Bas et la République tchèque, et nourrit les accusations d’espionnage contre Pékin, qui les dément.

Dans une enquête distincte, 34 « officiels du ministère de la Sécurité publique » chinois, âgés de 26 à 52 ans, et qui résideraient tous dans leur pays, sont désormais visés par des inculpations pour des activités de cyber-harcèlement d’activistes pro-démocratie et de « dissidents » en dehors des frontières chinoises, « notamment ici même à New York« , a annoncé le procureur de Brooklyn.

Désignée par les autorités américaines comme le groupe « 912« , cette « équipe d’élite de la police » chinoise dispose « d’une ferme à trolls sur Internet, créant des milliers de faux comptes en ligne qu’elle utilise pour harceler, dénigrer et menacer les dissidents et les activistes dans le monde entier« , a décrit le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace.

Dernier dossier, six autres agents du ministère de la Sécurité publique et « deux membres de l’administration chinoise du cyberespace » ont été inculpés dans une affaire mise au jour en 2020, dans laquelle un employé chinois de l’entreprise Zoom agissait pour perturber des réunions en ligne d’activistes, notamment pour commémorer les manifestations réprimées dans le sang sur la place Tiananmen en 1989.

Dans ce dossier, la justice américaine a délivré un nouvel acte d’inculpation indiquant que l’employé, Julien Jin, « travaillait directement sous les ordres » des autorités chinoises, pour identifier les militants qui participaient à ces réunions.

Ces derniers mois, les relations entre la Chine et les États-Unis sur ce sujet sont encore tendues, notamment après la destruction en février d’un ballon chinois survolant le ciel américain et considéré comme espion par Washington.

Les États-Unis menacent aussi de fermer l’application TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance et très populaire auprès des jeunes américains, mais accusée de permettre à Pékin d’espionner et manipuler ses utilisateurs.

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