mardi, avril 23

Le 2ème porte-avions chinois énerve Taipei

Le deuxième porte-avions de la marine chinoise déclenche une nouvelle polémique entre Pékin et Taïpei, car il emprunte le détroit de Taïwan dans le cadre de test mener pour assurer son bon fonctionnement.

Sans nom et pas encore actif, le porte-avion « ne vise aucune cible spécifique et n’a rien à voir avec la situation actuelle », a assuré le porte-parole de la marine chinoise, Cheng Dewei, au lendemain du passage du navire dans le détroit qui sépare Taïwan du continent chinois.

« Nous suivons la situation de près dans l’ensemble du détroit », a déclaré à la presse la dirigeante taïwanaise, Tsai Ing-wen. « Nous sommes capables de nous défendre », a-t-elle assuré.

La télévision chinoise a diffusé une courte vidéo montrant le bâtiment lors de sa navigation dans le détroit. Le navire porte sur son pont trois avions, les ailes repliées, et un appareil pourvu de missiles.

Le 17 novembre, le ministre taïwanais des Affaires étrangères a accusé Pékin « d’intimidation », à moins de deux mois de l’élection présidentielle à laquelle Tsai ing-wen, est candidate à sa réélection.

Le ministre Joseph Wu a accusé la Chine de chercher à « s’ingérer dans les élections » à Taïwan. « Les électeurs ne se laisseront pas intimider!« , a-t-il affirmé. Son ministère a précisé que des navires et des avions ont été envoyé pour surveiller le porte-avions. Des navires américains et japonais le suivaient également, a-t-il ajouté.

Le gouvernement chinois revendique Taïwan et n’exclut pas de recourir à la force pour y rétablir sa souveraineté. Pour Eric Hundman, politologue de l’Université de New York à Shanghai, le passage du porte-avions était « dans la continuité des efforts constants de Pékin pour faire pression sur Taïpei ».

« La décision d’emprunter le détroit de Taïwan est sans aucun doute délibérée et vise probablement à rappeler l’accroissement des capacités navales de la Chine au bon souvenir de Taïwan et des Américains », a indiqué ce dernier.

Le deuxième porte-avions chinois, connu jusqu’à présent sous le nom « Type-001A », a été mis à flot en 2017. Il est à propulsion classique, et non nucléaire, pouvant embarquer une quarantaine d’avions.

Le porte-parole de la marine chinoise, Cheng Dewei, a expliqué que le bâtiment, le premier entièrement construit par le pays, avait pénétré en mer de Chine méridionale après avoir emprunté le détroit.

Cette mission a pour objectif « des tests de recherche scientifique et des entraînements de routine« , a-t-il ajouté. Selon le quotidien Global Times, il pourrait entrer « bientôt » en service actif et être attaché à Sanya, une base militaire du sud de l’île tropicale de Hainan.

Il stationnerait en mer de Chine méridionale, une zone que la Chine revendique en quasi-totalité et conteste à d’autres gouvernements de la région comme les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, le Brunei, et Taïwan.

Les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux y effectuent régulièrement des opérations de « liberté de navigation« , dépêchant des bâtiments militaires à la grande colère de Pékin.

La Chine dispose jusqu’à présent d’un seul porte-avions opérationnel: le Liaoning. Construit par l’ex-URSS, il a été admis au service actif en 2012. Un troisième porte-avions est actuellement en cours de construction, selon des médias officiels.