dimanche, mars 24

Les chinois renflouent les caisses de PSA Peugeot

Le constructeur chinois Dongfeng et l’État français pourront renflouer les caisses de PSA Peugoet, après la validation donnée par le conseil de surveillance de la société. Les deux parties injecteront près de 3 milliards d’euros, afin permettre au constructeur de sortir du rouge.

Selon les informations parues dans la presse, PSA devrait voir son capital augmenté de près de 1,1 milliards d’euros, souscrite pour moitié par l’État et pour l’autre Dongfeng, puis une augmentation de capital de marché.

L’État et le groupe chinois débourseraient jusqu’à 800 millions d’euros, et la famille Peugeot près de 120 millions d’euros, pour que chacun détienne 14% du capital.

groupe-psa-peugeot-citroen« PSA restera français »

Face à ce remaniement, Thierry Peugeot pourrait perdre la tête du conseil de surveillance au profit de Louis Gallois, qui représente les intérêts de l’État français à PSA, « ou de Jean-Louis Beffa, homme fort de la banque Lazard en Chine, et conseiller de Dongfeng sur le dossier« , a indiqué le Journal du Dimanche.

Pour l’heure, la famille Peugeot contrôle 25,4% du capital et 38,1% des droits de vote. La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem a expliqué lundi sur RTL, que le partenariat avec Dongfeng, « est une des clés pour rebondir et permettre à PSA de pérenniser et développer son activité ».

D’autant plus, selon elle, « François Hollande l’avait dit : si nous sommes sollicité, nous interviendrons. Nous sommes très attaché au devenir de PSA, à son ancrage français, ce qui n’exclut pas des partenariats internationaux ».

Face à ce rachat par les chinois, le gouvernement s’est dit « vigilant », de peur de voir l’un d’un des fleurons de l’industrie française tomber entre les mains des chinois, après notamment les déboires concernant EDF et Areva.

Pour le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, « l’État est particulièrement vigilant, l’État se sent impliqué, et l’État fera tout, pèsera, pour que PSA reste ce grand constructeur français, et même trouve les moyens de son développement ». Également soucieux de conserver Peugeot dans l’industrie nationale, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, a affirmé que « PSA restera français ».  

Intégrer les marchés émergents

Selon une source proche du dossier cité par Les Échos, la direction de PSA pense présenter les grandes lignes d’un accord avec Dongfeng et l’État, car le groupe souhaite terminer les négociations avant la visite du président chinois, Xi Jinping, à Paris au printemps.

Officiellement, Pierre Varin, directeur de PSA Peugeot Citroën, a annoncé avoir étudié « des nouveaux projets de développement industriel et commercial avec différents partenaires, y compris Dongfeng Motor, ainsi qu’un projet d’augmentation de capital ».

Toutefois, le numéro un de l’automobile français a dû faire face à la chute des ventes de voitures en Europe, depuis 2007, qui reste son principal marché. Peu présent sur les marchés émergents, dans le low-cost et le haut de gamme, PSA a dû prendre des mesures drastiques, dont un plan d’économie et de restructuration de ses activités françaises, ayant entraïné la

Pour les deux autres constructeurs français, cités par L’Humanité, « les mariages avec Dongfeng ne se feront pas au détriment de la production en France ». 

Carlos Ghosn, dirigeant de Renault, qui a fait alliance avec le n°2 chinois de l’automobile, a expliqué qu’« au moment où Nissan est entré en Chine (en 2003), Dongfeng avait déjà une coentreprise avec (le constructeur japonais) Honda, et Nissan s’était vu poser les mêmes questions : comment allez-vous créer une coentreprise avec un groupe (chinois) qui est en alliance avec votre concurrent direct ? »

Et comme l’a expliqué ce dernier, « finalement, cela fait dix ans que nous travaillons avec Dongfeng, et nous nous sommes aperçus que c’est très cloisonné. Je n’ai aucune inquiétude là-dessus: Dongfeng a des règles très strictes, ne mélange pas les genres et n’échange par les informations ni quelque pratique qui soit spécifique (aux entreprises partenaires) ».

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