samedi, avril 6

Les domestiques à Hong Kong ne seront pas obligés de se faire vacciner

Hong Kong a renoncé le 11 mai à un projet qui a suscité un tollé car il visait à rendre la vaccination contre le Covid-19 obligatoire pour les employées de maison étrangères.

Vue nord de Hong Kong

Les autorités ont cependant annoncé que les 370.000 domestiques travaillant à Hong Kong, pour l’essentiel des Philippines et des Indonésiennes, devront subir un deuxième test de dépistage au Covid-19 après un premier test qui devait avoir été effectué au 9 mai.

Selon le projet controversé, ces employées, appelées «helpers» ou assistantes, devaient prouver avoir reçu deux doses de vaccin pour faire une demande de visa de travail ou changer d’employeur.

La cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, a annoncé renoncer à ce projet, qui touche des femmes vivant déjà dans des conditions difficiles, à cause – entre autre – de la faiblesse de leurs revenus.

«Le gouvernement a décidé de ne pas rendre la vaccination obligatoire pour le renouvellement du contrat des domestiques», déclare-t-elle, ajoutant que cette décision a été prise des entretiens avec des représentants philippins et indonésiens.

D’autant plus que le secrétaire philippin des Affaires étrangères Teodoro Locsin avait estimé que ce projet avait des «relents de discrimination».

– Ce projet a été soulevé en avril par les autorités sanitaires d’Hong Kong qui avaient annoncé que ces employées de maison devraient se faire vacciner et tester après que deux d’entre elles avaient été testées positives à l’un des variant les plus virulents du Covid-19.

Les autorités sanitaires avaient invoqué le fait que les domestiques représentaient un «risque important», car elles travaillent le plus souvent avec des personnes âgées et se rassemblent dans des parcs lors de leur unique jour de repos hebdomadaire.

Des associations représentant ces employées ont regretté que les familles pour lesquelles elles travaillent ainsi que les employés des maisons de retraite ne soient pas obligées de se faire vacciner.

Certaines associations ont dénoncé un racisme évident contre les employées asiatiques. Elles ont également souligné que le reste de la population étrangère, telles que les cadres travaillant dans la finance, n’ont pas été soumis à une telle obligation quand des cas sont apparus dans leur secteur d’activité.

Carrie Lam a déclaré que celles qui ne sont pas vaccinées seront soumises à un second test d’ici la fin du mois. Cette annonce a aussitôt suscité la colère, un diplomate philippin estimant qu’elle «ne sera pas bien accueillie par la communauté».

Hong Kong compte environ 370 000 domestiques, majoritairement originaires des Philippines ou d’Indonésie. Face au manque d’emploi, les exilées, le plus souvent des femmes diplômées, se rendent à Hong Kong pour être placées dans des familles, pour des salaires élevés.

Pour ces raisons, elles quittent mari et enfants et travaillent d’arrache-pied pour assurer à distance un meilleur avenir à leur famille, en envoyant un peu de leur argent amassé. Cependant, arrivées sur place, l’emploi est plus proche de l’esclavage moderne. Elles sont privées de leur papier d’identité, sous-alimentées, contraintes à ne dormir que quelques heures par nuit sur une latte de bois, et ne devant pas compter leurs heures. Elles n’ont qu’un jour de repos le dimanche.

Très densément peuplé, Hong Kong affiche un peu moins de 12.000 contaminations et 210 décès attribués au Covid-19, notamment grâce à de sévères restrictions et à un port du masque très respecté.

Actuellement, seuls 16% des habitants d’Hong Kong, qui compte près de 7,5 millions de personnes, ont été vaccinés. Ce chiffre est loin de l’objectif de 60 à 70% considéré comme nécessaire pour obtenir une immunité collective.

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