mardi, avril 2

Les journalistes étrangers peinent à travailler en Chine

A l’heure ou le gouvernement est en train de créer des conglomérats de médias, comme Voice of China, et plus récemment CGTN, de nombreux médias étrangers ont dénoncé fin janvier 2018 de leurs mauvaises conditions de travail.

Le gouvernement va créer «Voice of China»

Les conditions de travail des journalistes étrangers basés en Chine se sont détériorées en 2017, selon une enquête du Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC), qui fait état de personnes harcelées, arrêtées, voire frappées.

72% des journalistes sondés en ligne déclarent avoir été entravés au moins une fois dans leur travail par la police, d’autres autorités ou des individus non identifiés, a indiqué le FCCC. Au total, 40% des personnes interrogées estiment que leurs conditions de travail se sont dégradées en 2017, et 8 % affirment avoir été maltraitées ou battues.

Les résultats du sondage « dévoilent des preuves accablantes démontrant que les conditions de travail des journalistes, qui n’étaient déjà pas bonnes, se sont encore détériorées », a dénoncé le club.

De son côté, le ministère chinois des affaires étrangères a fermement critiqué le rapport, assurant que son ministère « continuera comme par le passé à apporter aux journalistes étrangers présents en Chine toute l’aide et les facilités nécessaires ».

Le problème des «faux journalistes» étrangers 

Le 6 mars 2018, lors d’une conférence de presse du gouverneur de la Banque de Chine, Zhou Xiaochuan, tenue en marge des travaux de l’Assemblée nationale populaire (ANP), le modérateur a donné la parole à Louise Kenney, qui s’est présentée comme une reporter de Global CAMG d’Australie.

Global CAMG Media Group est un média australien disposant d’un bureau à Melbourne, mais  détenu majoritairement par des capitaux chinois. Il entretient en outre des liens étroits avec les médias tels que China Radio International (CRI). De plus, l’adresse principale et le téléphone indiqués sur le site internet de CAMG sont dans la capitale chinoise.

Cette dernière a évité les sujets délicats, tels le ralentissement économique chinois, l’énorme secteur bancaire « de l’ombre » ou la corruption, posant des questions sur l’ouverture du marché chinois des assurances agricoles aux entreprises étrangères.  Cela a suscité la colère d’un confrère qui s’est écrié « donnez la parole à un vrai journaliste étranger, pas un faux », provoquant applaudissements et rires de ses collègues.

Les correspondants étrangers ont rarement l’autorisation de poser des questions lors de ces « conférences de presse » de l’ANP, qui sont le plus souvent à un échange convenu de questions-réponses entre la presse officielle et les autorités. Les grands médias étrangers doivent soumettre à l’avance leurs questions aux responsables, qui n’y répondent quasiment jamais.

Une autre employée de CAMG, Andrea Yu, avait déjà suscité la controverse en 2012 en étant choisie quatre fois par les organisateurs pour poser des questions lors de conférences de presse données pour le dernier congrès du Parti communiste chinois.

Cette dernière avait reconnu par la suite sur la chaîne australienne ABC que son employeur était majoritairement chinois : «je suis consciente du fait que je ne peux pas poser les questions-chocs que je souhaiterais en raison de qui je représente».

 

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