
Les autorités chinoises ont convoqué le géant technologique américain, Nvidia Corp. pour discuter des risques présumés liés à la sécurité de ses puces H20, rapporte la presse américaine.
« Le gouvernement américain a assuré à Nvidia que les licences seraient accordées et Nvidia espère commencer les livraisons bientôt » de puces H20, avait indiqué le groupe technologique le 15 juillet.
L’organisme chinoise de surveillance d’Internet a cité les commentaires de législateurs américains concernant la nécessité d’intégrer des capacités de suivi dans les puces avancées vendues à d’autres pays, précise Bloomberg.
Jensen Huang, le patron de Nvidia, a nié avoir installé des backdoors (portes dérobées) dans ses produits, affirmant que cela n’aurait aucun sens sur le plan commercial. Il faisait référence à un accès secret à un produit à distance.
Nvidia balaie les doutes de la Chine sur la sécurité de ses puces
Nvidia a déclaré que ses puces ne contenaient aucune « porte dérobée » permettant d’en prendre le contrôle à distance, après que l’organisme chinoise de surveillance d’Internet a convoqué des représentants de l’entreprise pour discuter de « graves problèmes de sécurité ».
Basée en Californie, la société est un leader mondial de la production de semi-conducteurs pour l’intelligence artificielle (IA) et est devenue en juillet la première entreprise à atteindre la valorisation de 4000 milliards de dollars.
Mais elle est prise au cœur de la rivalité technologique entre la Chine et les Etats-Unis, qui a limité l’exportation de certaines de ses puces avancées vers la Chine pour des raisons de sécurité nationale.
Face aux tensions, Nvidia avait annoncé la reprise prochaine de la vente en Chine de sa puce H20, dédiée à l’IA, après un engagement par Washington de lever certaines restrictions qui bloquaient sa vente. Mais l’organisme chinoise de surveillance d’Internet a créé la surprise le 1er août en affirmant avoir convoqué Nvidia pour de « graves problèmes de sécurité » liées à ces puces.
Des technologies de « géolocalisation » et de « désactivation à distance »
Le communiqué du régulateur chinois évoque notamment des inquiétudes concernant des technologies de « géolocalisation » et de « désactivation à distance » intégrées dans la puce H20, citant des experts américains. « La cybersécurité est extrêmement importante pour nous. Nvidia n’intègre pas de ‘portes dérobées’ dans ses puces qui offriraient à quiconque un moyen d’y accéder ou de les contrôler à distance », a répliqué l’entreprise dans un communiqué.
La H20, spécialisée dans l’IA, a été spécialement conçue pour pouvoir être vendue sur le marché chinois et échapper aux restrictions américaines.
En mai, des parlementaires américains avaient proposé que Nvidia et d’autres fabricants de puces d’IA d’intégrer des dispositifs de géolocalisation dans leurs produits. Cette tension entre Nvidia et les autorités chinoises a lieu dans un contexte où la Chine cherche à réduire sa dépendance à la technologie étrangère en mettant en avant sa propre puce 910C, conçue par Huawei, comme une alternative à la H20, a expliqué à l’Agence France Presse, Jost Wubbeke, du cabinet de conseil Sinolytics.
Or, « la décision américaine d’autoriser à nouveau l’exportation de la H20 vers la Chine pourrait (…) inciter les géants chinois du cloud à revenir à la H20, compromettant potentiellement la dynamique » autour des alternatives domestiques, a ajouté ce dernier.
Les nouvelles difficultés de Nvidia en Chine interviennent au moment où la seconde puissance économique mondiale montre des signes de faiblesse, avec notamment une crise prolongée du secteur immobilier et des tensions commerciales avec Washington.
Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, avait réaffirmé lors d’une visite à Pékin ce mois-ci, l’engagement de son entreprise à servir les clients chinois, ajoutant qu’il avait reçu l’assurance de hauts responsables que le pays était « ouvert et stable ».