
Le parlementaire démocrate, Bill Foster, prévoit de présenter un projet de loi visant à vérifier l’emplacement des puces d’intelligence artificielle, telles que celles fabriquées par Nvidia après leur vente.
Cette initiative a reçu le soutien des deux partis au Congrès américain, et vise à répondre aux informations faisant état d’un trafic généralisé de puces Nvidia vers la Chine, en violation des lois américaines sur le contrôle des exportations.
Les puces de Nvidia sont un composant essentiel à la création de systèmes d’IA, tels que les chatbots, les générateurs d’images et d’autres systèmes plus spécialisés pouvant contribuer à la fabrication d’armes biologiques.
Le président Donald Trump et son prédécesseur, Joe Biden, ont tous deux mis en place des contrôles à l’exportation de plus en plus stricts sur les puces de Nvidia vers la Chine. Cependant, Reuters et d’autres organes de presse ont démontré que certaines de ces puces continuaient d’être vendues en Chine, et Nvidia a publiquement déclaré qu’elle ne pouvait pas suivre ses produits après leur vente.
Bill Foster, démocrate de l’Illinois, a autrefois travaillé comme physicien des particules, a déclaré que la technologie permettant de suivre les puces après leur vente est facilement accessible et qu’elle est déjà intégrée en grande partie dans les puces de Nvidia. Des experts techniques indépendants interrogés par Reuters ont confirmé cette affirmation.
Ce dernier a conçu avec succès plusieurs puces informatiques au cours de sa carrière scientifique, et prévoit de présenter dans les prochaines semaines un projet de loi qui obligerait les autorités réglementaires américaines à élaborer des règles dans deux domaines clés. Le premier est le suivi des puces, afin de s’assurer qu’elles se trouvent bien là où elles sont autorisées à se trouver en vertu des licences de contrôle des exportations. Ensuite, l’empêchement de ces puces de démarrer si elles ne sont pas correctement autorisées en vertu des contrôles à l’exportation.
Bill Foster a déclaré à l’agence de presse Reuters qu’il existait déjà des rapports crédibles, dont certains n’ont pas été rendus publics, mettant en avant un trafic de puces à grande échelle. « Il ne s’agit pas d’un problème futur imaginaire », a indiqué ce dernier à Reuters. « C’est un problème actuel, et à un moment donné, nous découvrirons que le Parti communiste chinois, ou son armée, est occupé à concevoir des armes utilisant de grands réseaux de puces, ou même à travailler sur l’intelligence artificielle générale, qui est aussi immédiate que la technologie nucléaire ».
Nvidia a refusé de commenter cette information auprès de Reuters. La contrebande de puces a pris un caractère d’urgence après l’émergence de DeepSeek en Chine, dont les systèmes d’IA représentaient un défi de taille pour les systèmes américains et étaient construits avec des puces Nvidia dont la vente à la Chine était interdite, selon le cabinet d’analyse SemiAnalysis.
Récemment, les procureurs de Singapour ont inculpé trois ressortissants chinois pour fraude dans une affaire impliquant des serveurs qui auraient contenu des puces Nvidia.
La législation proposée par Bill Foster devrait donner au ministère américain du Commerce six mois pour élaborer une réglementation rendant cette technologie obligatoire.