
Une femme d’origine chinoise a été inculpée pour « ingérence étrangère » en Australie où elle est soupçonnée d’avoir espionné un groupe bouddhiste local de Canberra à la demande de Pékin, a annoncé le 4 août la police fédérale australienne.
« Nous soutenons que cette activité visait à soutenir les objectifs de renseignement du Bureau de sécurité publique » de Pékin, accusé de surveiller les activités de dissidents supposés à l’étranger, a déclaré le commissaire adjoint Stephen Nutt.
La femme a été arrêtée et inculpée pour « ingérence étrangère » après plusieurs perquisitions menées au cours du week-end dans des habitations dans la ville de Canberra, la capitale australienne. Le commissaire adjoint n’a pas donné son nom, mais a indiqué qu’elle était résidente permanente australienne.
« Au cours des perquisitions, un certain nombre d’objets, dont des appareils électroniques, ont été saisis et feront l’objet d’une analyse médico-légale », a déclaré la police dans un communiqué. En Australie, lingérence étrangère est passible d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à quinze ans.
La semaine dernière, le chef du renseignement intérieur australien avait mentionné la Chine comme l’un des pays qui tenteraient activement de voler des informations classifiées. Le premier ministre australien Anthony Albanese a prôné « le dialogue » en juillet lors de sa deuxième visite en Chine depuis le début de son mandat.
Depuis son arrivée au pouvoir, Anthony Albanese a cherché à rétablir avec la Chine de bonnes relations commerciales même si les tensions persistent sur la scène internationale. En effet, Anthony Albanese avait reconnu devant des journalistes que la Chine et l’Australie étaient dans une position de « compétition stratégique » dans la région mais qu’ils continuaient de coopérer afin de « soutenir la paix et la sécurité« .
Les relations entre la Chine et l’Australie se sont détendues en décembre 2024, quand la Chine a levé l’interdiction d’importer des langoustes australiennes, dernier sujet d’une guerre commerciale ouverte en 2017, au moment où les liens étaient au plus bas.
Les revendications territoriales croissantes de Pékin, notamment en mer de Chine méridionale, suscitent néanmoins des tensions dans la région. En 2022, Canberra avait accusé la marine chinoise d’avoir pointé un laser militaire sur un de ses avions au nord de l’Australie.
En juillet 2025, la Chine et l’Australie signent un mémorandum d’entente pour mettre en œuvre et réviser l’Accord de libre-échange Chine-Australie, selon le ministère chinois du Commerce. Le document avait été signé par le ministre chinois du Commerce Wang Wentao et la secrétaire du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce Jan Adams, en présence du Premier ministre chinois Li Qiang et du Premier ministre australien Anthony Albanese.
Depuis son entrée en vigueur en 2015, l’accord de libre-échange a relancé les relations économiques et commerciales bilatérales. Cet accord permettra d’améliorer la libéralisation et la facilitation du commerce et des investissements, fournissant ainsi un niveau plus élevé de soutien institutionnel à la coopération économique et commerciale bilatérale, d’après le ministère.