lundi, avril 22

Vladimir Poutine attendu en Chine

Le président russe Vladimir Poutine est attendu en Chine la semaine prochaine pour rencontrer son homologue Xi Jinping et resserrer les liens avec son partenaire stratégique, alors que les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint des niveaux record en 2022, à quelque 190 millions de dollars, selon les douanes chinoises.

Le président russe Vladimir Poutine va se rendre en Chine la semaine prochaine pour rencontrer son homologue Xi Jinping et renforcer le partenaire stratégique, nouveau signe, selon des experts, de sa dépendance croissante envers la Chine.

Pékin va accueillir les 17 et 18 octobre des représentants de 130 pays, dont le dirigeant russe, à l’occasion du Frum des Nouvelles routes de la soie qui marquera le 10e anniversaire du lancement de ce vaste projet d’infrastructures.

Lire aussi : Troisième forum des Nouvelles routes de la soie les 17 et 18 octobre en Chine

Cette initiative « La Ceinture et la Route » vise à améliorer les liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe, l’Afrique, ainsi que la construction de ports, de voies ferrées, d’aéroports ou de parcs industriels.

En dépit de son importance, tous les regards seront tournés vers le président russe Vladimir Poutine, dont la dépendance stratégique à l’égard de la Chine s’est accrue depuis le début de son offensive en Ukraine, qui a isolé la Russie de la scène internationale.

Hormis un déplacement au Kirghizstan, le 12 octobre, le président russe ne s’est pas rendu )à l’étranger depuis le début de la guerre en 2022 et le mandat d’arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale pour une accusation de « déportation » d‘enfants ukrainiens.

La Chine a refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine et cherche à se positionner comme un pays neutre dans le conflit, tout en conservant avec Moscou une coopération économiques et commerciale.

«Possibilités illimitées»

Les échanges commerciaux entre la Chine et la Russie ont atteint des niveaux record en 2022, à quelque 190 millions de dollars, selon les douanes chinoises. Pour l’année 2023, la Chine et la Russie se sont engagés à porter ce chiffre à 200 millions de dollars.

Lors d’une visite en mars 2023 du président chinois Xi Jinping en Russie, Vladimir Poutine s’est félicité des « possibilités et des perspectives vraiment illimitées » qu’offre la coopération russo-chinoise face au bloc occidental.

Lire aussi : Xi Jinping promet à Moscou son «ferme soutien» sur les «intérêts fondamentaux»

En mai, Xi Jinping a promis au Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine en visite à Pékin son « ferme soutien » en matière d’« intérêts fondamentaux » et appelé à « renforcer » la coopération économique avec Moscou.

Selon des experts, Vladimir Poutine se rend à Pékin avec l’objectif de concrétiser ces promesses et d’obtenir un soutien accru concernant sa guerre en Ukraine. « Y compris une aide militaire létale », selon Bjorn Alexander Duben, expert en relations sino-russes à l’université de Jilin en Chine. Cependant, Pékin ne tient pas à fournir de tels armements à Moscou.

La Chine a l’avantage

Mais « la Chine ne veut pas d’une Russie très affaiblie et pourrait intensifier ses efforts si elle venait à se rendre compte que Moscou pourrait perdre », a souligné Alicja Bachulska, du Conseil européen des relations étrangères.

« L’effondrement du régime de Poutine et le chaos qui en découlerait sont perçus comme une menace sécuritaire sérieuse », a estimé cette dernière, ajoutant que « Pékin pourrait être prêt à renforcer son soutien à la Russie pour éviter un tel scénario. »

La rébellion avortée du groupe Wagner en juin a fait craindre à la Chine un affaiblissement de la stabilité de son partenaire stratégique. Pékin avait alors immédiatement apporté son soutien à la Russie. Mais la Chine pourrait aujourd’hui utiliser cet épisode comme un moyen de pression sur Vladimir Poutine, selon des analystes.

« Les Chinois sont très durs en affaires », a estimé l’analyste russe indépendant Konstantin Kalachev, selon qui il n’y aura pas « d’avancées » lors de cette visite sur le projet de gazoduc géant Force de Sibérie 2, dont Moscou veut accélérer la construction mais pour lequel Pékin a évité tout engagement formel à ce stade.

« La domination de la Chine dans les relations » russo-chinoises « s’est considérablement accrue », a assuré Bjorn Alexander Duben. Au point que les rapports « se transforment progressivement en une relation de dépendance directe », a estimé ce dernier.

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