vendredi, mars 29

Beijing veut construire une station scientifique sous-marine

D’après le South China Morning Post, les autorités chinoises souhaitent construire la toute première station scientifique sous-marine, gérée de manière totalement autonome par une intelligence artificielle.

Un projet a été lancé à l’Académie chinoise des sciences de Beijing, suite à la visite en avril par le président Xi Jinping dans un institut de recherche sur les eaux profondes. A cette occasion, Xi Jinping a exhorté les scientifiques et les ingénieurs à réaliser un projet inédit.

Le projet coûtera 1.1 milliard de yuans (140 millions d’Euros) selon les scientifiques. A l’instar d’une station spatiale, le complexe sous-marin aura des plates-formes d’amarrage. Les ingénieurs du projet devront développer des matériaux capables de résister à la pression de l’eau à de telles profondeurs.

«C’est aussi difficile que de construire une colonie sur une autre planète pour des résidents robotiques dotés d’une intelligence artificielle» a affirmé un des scientifiques ayant participé au projet. Ce dernier a assuré que «cette technologie peut changer le monde».

Avant cela, des robots sous-marins seront envoyés pour sonder les fonds marins, enregistrer les formes de vie pour les cataloguer et collecter des échantillons de minéraux. Ce laboratoire autonome analysera ces échantillons et enverra des rapports à la surface.

La base dépendra de câbles connectés à un navire ou à une plateforme d’alimentation et de communication, munis de capteurs. Face à un projet d’une telle ampleur, des scientifiques restent sceptiques, car les risques politique et technologiques sont importants.

Ce laboratoire autonome devrait se situer en mer de Chine méridionale. Zone la plus disputée du monde, par sept territoires revendiquant leur souveraineté, le projet pourrait de fait intensifier les tensions entre eux. Mais cela pourrait aussi être un avantage pour Beijing, qui partagerait des données et des technologies avec ses voisins pour s’assurer de leur soutien.

Sur le plan technique, les fonds marins profonds représentent un environnement extrême, où les hautes pressions, l’érosion, la géologie instable et les tremblements de terre peuvent fragiliser les structures situées au fond de la mer.

De fait, une grande partie du budget serait utilisée pour développer des technologies et des matériaux efficaces à l’ensemble de la structure. Pour le professeur Yan Pin, chercheur au Laboratoire de géologie des océans et des mers de l’Académie chinoise des sciences de Guangzhou, « le site de toute base sous-marine devait répondre à plusieurs exigences » : profondeur, existence d’activités géologiques …

La Fosse de Manille fait parti des sites sélectionnés, car «c’est le seul endroit dans la mer de Chine méridionale avec une profondeur supérieure à 5000 mètres» a expliqué Yan Pin. La Fosse de Manille descend jusqu’à 5400 mètres.

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