mardi, mars 26

Carrie Lam confortée dans ses positions

Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif de Hong Kong, a rencontré le président chinois Xi Jinping à Shanghai, le 4 novembre 2019. Ce dernier lui a fait part de son « haut degré de confiance » malgré son impopulaire.

Xi Jinping a également appelé à faire « des efforts efficaces » pour améliorer la vie de la population et dialoguer avec tous les secteurs de la société, d’après l’agence de presse Xinhua, à la suite de la Foire aux importations de Shanghai le 4 novembre 2019.

Carrie Lam « a dirigé le gouvernement de la Région administrative spéciale (de Hong Kong) pour s’acquitter pleinement de ses tâches, pour s’efforcer de stabiliser la situation et améliorer le climat social, et elle a beaucoup travaillé », a indiqué le président chinois, selon Xinhua.

Xi Jinping « a exprimé le haut degré de confiance du gouvernement central envers Lam et la pleine reconnaissance de son travail et de celui de son équipe dirigeante », a souligné l’agence de presse.

Cette dernière a précisé que Xi Jinpoing souhaité « mettre fin à la violence et au chaos et restaurer l’ordre restent la tâche la plus importante pour Hong Kong actuellement ». Il a d’ailleurs précisé que Carrie Lam « dirige le gouvernement de la RAS pour s’acquitter de ses fonctions, s’efforcer de stabiliser la situation et d’améliorer l’atmosphère sociale et a fait beaucoup de travail assidu ».

Ces déclarations interviennent après des rumeurs affirmant que Pékin souhaitait remplacer Carrie Lam par un chef de l’exécutif « par intérim » alors que les autorités hongkongaises font face à des manifestations pro-démocratie qui dégénèrent de plus en plus en actes violents.

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Hong Kong est secoué depuis cinq mois par des manifestations contre l’ingérence de Beijing dans les affaires internes à l’ex-colonnie, et exigeant des réformes démocratiques. Ils demandent, entre autres, de pouvoir désigner au suffrage universel direct le chef de l’exécutif, actuellement nommé par un collège de 1.200 grands électeurs inféodé à Pékin.

Pour Willy Lam, expert en politique chinoise basé à Hong Kong, le gouvernement chinois montre qu’il soutient Carrie Lam « pour le moment ». « Cela ne signifie pas qu’ils aiment Carrie Lam ni qu’ils ont une haute opinion de sa performance », a estimé ce dernier.

Selon lui, Beijing souhaite que Hong Kong adopte une loi sur la sécurité nationale afin d’attribuer plus de pouvoirs à la police pour réprimer les manifestations. Or « la cheffe de l’exécutif pourrait être limogée d’ici un an ou en mars lors de de la session plénière annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP) », a indiqué l’expert.

D’ailleurs, les autorités chinoises ont annoncé la semaine dernière qu’il allait modifier ce processus de désignation, sans préciser si « l’amélioration » prévue irait dans le sens plus démocratique exigé par les contestataires, mais en avertissant qu’il ne tolérerait « aucune activité » de nature à diviser le pays ou à menacer la sécurité nationale.

Tam Yiu-chung, unique représentant de Hong Kong au comité permanent de l’Assemblée nationale populaire (ANP), a affirmé que la rencontre entre Xi Jinping et Carrie Lam devrait contribuer à dissiper les rumeurs selon lesquelles Pékin chercherait à la remplacer.

Xi Jinping « doit être très occupé à Shanghai où il doit rencontrer de nombreux dirigeants étrangers, mais il a tout de même trouvé du temps pour Mme Lam, donc cela traduit clairement le fait qu’il s’y intéresse« , a expliqué Tam Yiu-chung.

Ce dernier a souligné que « Xi Jinping a témoigné à Carrie Lam une reconnaissance appropriée mais il n’a pas fait trop d’éloges (…) parce que, après tout, il faut encore faire revenir l’ordre ».

Pour la députée pro-démocratie Claudia Mo, les partisans de la démocratie seraient consternés de voir Xi Jinping embrasser Carrie Lam. « A présent, Pékin ne peut que renforcer son emprise sur Hong Kong et aggraver encore les choses ici », a-t-elle déclaré à l’AFP. « C’est un spectacle de marionnettes ».