mardi, mars 26

Carrie Lam ne démissionnera pas

Dans un enregistrement audio, la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, aurait déclaré : «en tant que cheffe de l’exécutif, avoir créé un tel chaos est impardonnable (…) Si j’ai le choix, la première chose est de démissionner, en ayant présenté de profondes excuses».

Carrie Lam concentre sur elle depuis trois mois la colère du mouvement pro-démocratie, mais elle a affirmé n’avoir aucune intention de démissionner, en dépit de la fuite de cet enregistrement audio dans lequel elle dit vouloir quitter son poste.

Hong Kong traverse depuis juin sa pire crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. La mobilisation est partie du rejet d’un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine.

Le texte a été suspendu, mais les manifestants ont élargi leurs revendications pour dénoncer le recul des libertés à Hongkong et des ingérences du pouvoir central chinois dans les affaires de la région.

«Je me suis dit plusieurs fois ces trois derniers mois que mon équipe et moi devions rester pour aider Hongkong», a déclaré ce 3 septembre matin, Carrie Lam lors d’une conférence de presse.

Elle a ajouté n’avoir «même pas envisagé» de discuter de sa démission avec le gouvernement chinois. Carrie Lam s’exprimait lors d’un point presse après la diffusion par l’agence Reuters d’un enregistrement audio où elle assurait qu’elle démissionnerait si elle le pouvait.

«En tant que cheffe de l’exécutif, avoir créé un tel chaos est impardonnable», a dit Carrie Lam lors d’une rencontre privée avec des dirigeants d’entreprises, selon cet enregistrement. «Si j’ai le choix», dit-elle en anglais dans l’enregistrement, «la première chose est de démissionner, en ayant présenté de profondes excuses.»

Dans cet enregistrement, Carrie Lam a expliqué n’avoir qu’une marge de manœuvre «très limitée» pour résoudre la crise, qui est devenue une affaire de sécurité nationale et de souveraineté pour le gouvernement central chinois.

Lors de la conférence de presse, elle a jugé «inacceptable» la fuite de l’enregistrement, et rejeté les accusations selon lesquelles celle-ci aurait en fait été orchestrée par elle ou son gouvernement. «Le conflit selon lequel je voudrais démissionner mais ne le pourrais pas n’existe pas», a-t-elle affirmé.

Bonnie Leung, un représentante du Front civique des droits de l’homme, a dit penser «qu’elle voulait que cet enregistrement sorte, elle veut donner l’impression qu’elle est innocente et désolée de ce qui se passe». Pour le député prodémocratie Lam Cheuk-ting «soit Carrie Lam a menti aux chefs d’entreprises la semaine dernière, soit elle a menti aux Hongkongais ce matin».

De son côté, Le gouvernement chinois a assuré qu’il soutenait «fermement» Carrie Lam. «Nous soutenons fermement la cheffe de l’exécutif de Hongkong Carrie Lam à la tête du gouvernement de la région administrative spéciale», a assuré devant la presse le porte-parole du Bureau des affaires de Hong Kong et Macao du gouvernement chinois, Yang Guang.