dimanche, mars 24

Des parlementaires européens veulent accéder librement au Tibet

Des parlementaires de l’Union Européenne réclament un accès libre au Tibet, après une manifestation le 10 mars de milliers de Tibétains et des militants de la cause tibétaine à Bruxelles.

Ces derniers s’étaient réunit dans la capitale de l’Union européenne pour marquer le 60ème anniversaire du soulèvement tibétain, qui s’était soldé en 1959 par la fuite du Dalaï-lama.

Ils veulent un accès libre à la région pour ses citoyens, afin de promouvoir le respect des valeurs européennes et d’instituer une relation plus équilibrée avec la Chine.

« Il semblerait que nous soyons moins sensibilisés qu’avant aux souffrances que continue d’endurer le peuple tibétain sous le joug chinois – lesquelles s’illustrent notamment par le décès tragique de plus de 150 Tibétains qui se sont immolés par le feu depuis 2009« , ont écrit les parlementaires.

Ils ont assuré que « le manque de sensibilisation peut largement être imputé aux efforts déployés par le gouvernement chinois pour empêcher que ses graves violations des droits de l’homme au Tibet soient révélées à l’étranger. C’est pour cette raison que les autorités chinoises contrôlent rigoureusement l’accès au territoire« .

Lobsang Sangay, président du gouvernement en exil et le Dalaï-lama

Ils écrivent :

« Les diplomates, les parlementaires et les journalistes étrangers, et même les représentants de l’ONU, ne sont quasiment jamais autorisés à se rendre dans la région, sauf à l’occasion de rares visites officielles savamment orchestrées par les autorités chinoises. Dans le même temps, les Tibétains ne peuvent bien souvent pas voyager en dehors de la Chine, et ceux qui font passer des informations à l’étranger sont sévèrement punis. (…)

L’intransigeance de la Chine révèle également un dangereux manque de réciprocité dans la relation qu’elle entretient avec l’Europe. Et ce manque de réciprocité pourrait à terme mettre en péril nos droits et nos démocraties. (…)

Alors que les Européens sont confrontés à des restrictions massives lorsqu’ils souhaitent se rendre au Tibet, il n’en va pas de même pour les citoyens chinois, qui sont libres de circuler toute l’année sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne. De plus, la Chine n’hésite pas à tirer parti de cette liberté pour influencer nos perceptions, y compris sur le Tibet. (…)

Depuis quelques mois, les dirigeants européens sont de plus en plus nombreux à réclamer une plus grande réciprocité dans leur relation avec la Chine, principalement dans les domaines du commerce et de l’accès aux marchés pour les entreprises et les investissements étrangers. Mais l’autre dimension de ce manque de réciprocité est que les autorités chinoises profitent de nos libertés – des libertés qu’elles n’appliquent pas dans leur pays – tout en continuant à opprimer le peuple tibétain en toute impunité et à discriminer les citoyens de l’UE. (…)

C’est désormais à nous, Européens, qu’il incombe de trouver des moyens concrets de rééquilibrer notre relation avec la Chine, non seulement dans le domaine commercial, mais aussi dans celui du respect de droits fondamentaux, tels que la liberté de mouvement et la liberté de la presse. Exiger l’accès au Tibet devrait constituer une première étape concrète dans cette direction. Notre inaction empêcherait non seulement le peuple tibétain d’obtenir justice, mais elle donnerait également le feu vert à la Chine pour continuer de manipuler nos sociétés et, à terme, restreindre les droits et les libertés qui constituent les fondements mêmes de nos démocraties »