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Donald Trump vante le « potentiel incroyable » de l’Asie centrale

Donald Trump vante le « potentiel incroyable » de l’Asie centrale

Les dirigeants de cinq ex-républiques soviétiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan) se sont rendus le 6 novembre à la Maison-Blanche sur invitation des Etats-Unis, afin de consolider ses partenariats économiques et militaires face à l’influence russe et chinoise.

Le président américain Donald Trump a accueilli le 6 novembre à la Maison-Blanche pour la première fois les dirigeants des cinq ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, une région attirant toutes les convoitises par ses ressources naturelles. « Nous renforçons notre partenariat économique, nous améliorons notre coopération militaire », a déclaré Donald Trump avant un dîner avec les présidents du Kazakhstan, du Kirghizstan, de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan, et du Turkménistan.

« L’un des sujets les plus importants à notre programme est les minerais stratégiques », a souligné le président américain, affirmant que ces pays avaient « une importance immense et un potentiel incroyable« . Donald Trump a d’ailleurs annoncé sur son réseau Truth Social un accord commercial avec l’Ouzbékistan.

L’Ouzbékistan investira près de 35 milliards de dollars sur trois ans et plus de 100 milliards sur 10 ans « dans des secteurs clés« , a-t-il précisé, citant entre autres les minerais critiques, l’énergie et les technologies. Les abondantes réserves naturelles encore largement inexplorées des pays centrasiatiques attisent les convoitises de Bruxelles et Washington, qui veulent diversifier leurs approvisionnements en terres rares, des matériaux indispensables aux industries d’aujourd’hui et sur lesquels la Chine a un quasi-monopole.

Le Kazakhstan est par ailleurs le premier producteur mondial d’uranium, l’Ouzbékistan regorge d’or, et les réserves de gaz du Turkménistan sont parmi les plus importantes de la planète. L’acheminement de ces matériaux vers le reste du monde reste toutefois compliqué. Cette région de hautes montagnes et de déserts d’environ 80 millions d’habitants, enclavée et immense (4 millions de km2, soit presque autant que l’Union européenne), est bordée par la Russie (nord), la Chine (est), l’Iran et l’Afghanistan (sud), des États aux relations conflictuelles avec les Occidentaux.

Les invités de Donald Trump ont vanté le président américain. « Vous êtes le grand leader, homme d’État, envoyé par le Ciel pour ramener du bon sens et les traditions« , a loué le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev. « Aucun président des États-Unis n’a jamais traité l’Asie centrale comme vous le faites », a dit le président ouzbek, Chavkat Mirzioïev.

Ces cinq pays sous influence russe exclusive entre le milieu du 19e siècle et la chute de l’URSS en 1991 tentent d’apparaître comme un pôle géopolitique unifié. Pékin est déjà solidement implanté dans la région avec ses « Nouvelles routes de la soie« , immense projet d’infrastructures, et s’est imposé comme le premier partenaire commercial. Au niveau sécuritaire, Moscou reste incontournable.

Accords d’Abraham

Le Kazakhstan va rejoindre les accords d’Abraham, ce qui représente un processus important pour Donald Trump qui avait vu plusieurs pays arabes (Émirats arabes unis, Bahreïn, Maroc, Soudan) normaliser leurs relations avec Israël en 2020, pendant le premier mandat du républicain.

Cette décision du Kazakhstan a été qualifiée de « réel progrès » par le président américain, bien que son impact ne soit en rien comparable puisque le pays a déjà des rapports diplomatiques avec Israël.

Le vice-président JD Vance a dit que cette décision avait valeur de « signal », alors que Washington assure que la liste des signataires ne va faire que s’allonger. Nombre d’États ont jusqu’ici refusé de se joindre à ce processus, en particulier l’Arabie saoudite, ainsi que la Syrie et le Liban, voisins d’Israël.

Pour les États-Unis de Donald Trump, la coopération économique prime franchement sur la promotion des valeurs démocratiques dans cette région aux régimes autoritaires, à divers degrés. Si l’Asie centrale s’ouvre aux investissements étrangers et aux touristes, de nombreuses ONG notent une dégradation récente des droits humains tandis que la scène politique est cadenassée et la presse étroitement contrôlée.

Amnesty International estime la situation « préoccupante« , Human Rights Watch relève « l’intensification de l’intimidation, du harcèlement et des poursuites contre les militants critiques et les journalistes« . Donald Trump a démantelé le média public américain, Radio Free Europe, l’une des rares sources d’information alternatives en Asie centrale diffusant dans les langues locales, a été salué par les présidents du Kazakhstan et du Kirghizstan.

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