jeudi, mars 28

Huawei va pouvoir concevoir ses propres puces

En dépit des lourdes sanctions américaines et à des difficultés d’accès à certaines technologies américaines, japonaises et néerlandaise, le geant chinois, Huawei, avance dans son projet de conception de ses propres puces.

Huawei a ainsi développé des logiciels de conception et espère pouvoir à terme concevoir ses propres machines de gravure. Il s’agit là d’une première étape importante pour Huawei, qui peut contrer les sanctions imposées depuis 2019 par les Etats-Unis (avec la collaboration des Pays-Bas et du Japon).

Lire aussiAccord entre les Etats-Unis, les Pays-Bas et le Japon dans les puces : la Chine dénonce

Selon Eric Xu, président tournant de Huawei, le géant chinois a réussi à développer les logiciels nécessaires à la conception de puces électroniques. Cette avancée va être validée en conditions réelles.

En cas de succès, elle pourrait permettre à Huawei et à ses partenaires de produire des puces gravées en 14 nm. Ces composants ne sont certes pas les plus avancés du marché mais ils suffisent pour de nombreux produits électroniques. Actuellement, le taïwanais TSMC grave en 4 nm et le sud-coréen Samsung prévoit de passer au 2 nm dans deux ans. Pour l’heure, Huawei devra se contenter d’anciennes puces pour faire fonctionner ses machines.

Huawei a été placé sur une liste noire par les Etats-Unis pour ses liens présumés avec l’armée chinoise. Depuis, l’entreprise ne peut plus acheter, sans autorisation délivrée par Washington, des composants auprès des fabricants américains, et des groupes étrangers qui utilisent des équipements américains.

Globalement, quasiment l’ensemble des acteurs du secteur ne peut vendre à Huawei, tout comme les producteurs chinois comme SMIC. Privé de ces technologies, allant du System-on-a-Chip (SoC) au système d’exploitation Android, Huawei a vu ses ventes de smartphones plonger, provoquant la première chute historique de son chiffre d’affaires.

Pour sortir de cette situation, le groupe a nettement accéléré ses dépenses en recherche et développement, qui ont représenté 22% de son chiffre d’affaires en 2022. De plus, Huawei a décidé de diversifier son activité, notamment dans le photovoltaïque et dans l’automobile.

Concernant les sanctions américaines, les ingénieurs de Huawei ont, en trois ans, développé 78 outils de conception de puces. Ces logiciels, connus sous l’appellation EDA, sont principalement conçus par Cadence Design Systems et Synopsys, deux entreprises américaines.

La firme va concevoir ses propres machines de photolithographie, lui permettant de graver les puces, dont l’exportation vers la Chine est désormais limitée. Elle compte également sur la technique de lithographie par rayonnement ultraviolet extrême, indispensable pour réaliser les gravures les plus fines.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *