mercredi, mars 27

Semi-conducteurs : les restrictions japonaises vont pousser la Chine «à devenir autonome»

Le chef de la diplomatie japonaise, Yoshimasa Hayashi, a défendu les restrictions, les considérant «conformes aux règles internationales», ce qui poussera la Chine à devenir autonome selon son homologue chinois.

Le Japon a imposé des restrictions à l’exportation d’équipements de fabrication de semi-conducteurs, accentuant les restrictions américaines contre la Chine. Pour le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, elles ne vont que «stimuler davantage» la Chine pour «devenir autonome».

Le Japon souhaite protéger ses technologies

Lors d’un point presse, le chef de la diplomatie japonaise, Yoshimasa Hayashi, a défendu de son côté les restrictions, les considérant «conformes aux règles internationales» et assurant qu’elles «ne visaient pas un pays en particulier».

Sa visite est la première en Chine d’un ministre japonais des Affaires étrangères depuis décembre 2019. Elle intervient après plus de trois années de relations bilatérales fortement détériorées.

Le conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères de la Chine, Qin Gang, s’est entretenu le 2 avril à Beijing avec Yoshimasa Hayashi, ministre japonais des Affaires étrangères. Cette rencontre s’est tenue deux jours après que le Japon a annoncé son intention de restreindre l’exportation d’équipements de fabrication de semi-conducteurs.

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Avec cette annonce similaire aux décisions des Etats-Unis et des Pays-Bas, le Japon s’est attiré les foudres de la Chine. D’autant que les semi-conducteurs sont devenus un sujet de tension dans les relations déjà difficiles entre la Chine et le Japon.

Ces restrictions à l’export sont destinées à «prévenir le détournement de la technologie à des fins militaires», avait expliqué le ministre japonais de l’Economie, Yasutoshi Nishimura, assurant qu’aucun pays n’était ciblé en particulier.

«Les États-Unis ont utilisé des tactiques d’intimidation pour réprimer brutalement l’industrie japonaise des semi-conducteurs, et maintenant ils reprennent leurs anciennes ruses contre la Chine», a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères à son homologue, selon le compte-rendu de la réunion lu par l’Agence France Presse.

Toutefois, Qin Gang a indiqué que « le respect des promesses et les leçons tirées de l’histoire étaient la condition préalable à une croissance régulière et à long terme des relations Chine-Japon ».

Il a appelé le Japon à « adopter une compréhension correcte de la Chine, à travailler avec la Chine pour renforcer le dialogue et la communication, à promouvoir la coopération pratique, (…) et à gérer correctement les différences afin de construire une relation Chine-Japon répondant aux exigences de la nouvelle ère ».

Pour Pékin, le Japon doit éviter de mener les politiques américaines

Le ministre japonais, Yoshimasa Hayashi, a rencontré Wang Yi, directeur du Bureau de la Commission des affaires étrangères du Comité central du Parti communiste chinois. Ce dernier a mis en garde le Japon contre le risque de se conformer à la politique des États-Unis à l’égard de Pékin.

Wang Yi a estimé que les relations bilatérales avec le Japon étaient relativement stables, mais que des tensions survenaient de temps à autre. Selon lui, « certaines forces, au Japon, suivaient les mauvaises politiques américaines et coopéraient avec les États-Unis pour calomnier et provoquer la Chine sur des questions liées à ses intérêts fondamentaux ». Une allusion à Taïwan.

Selon Wang Yi, la Chine a des raisons de s’inquiéter d’une éventuelle régression de la politique japonaise à l’égard de la Chine et de se demander si le Japon continuera à adhérer à la direction du développement pacifique.

La Chine espère que le Japon reviendra à l’aspiration originale des quatre documents politiques entre les deux pays, supprimera les interférences de toutes parts, et créera les conditions pour un développement sain des relations Chine-Japon et la reprise des échanges post-pandémie dans tous les domaines, a-t-il noté.

Toutefois, la visite de Yoshimasa Hayashi fait partie des préparatifs du sommet du Groupe des Sept qui sera organisé par le Japon à Hiroshima en mai. Les membres du G-7 prévoient de discuter d’une multitude de questions concernant la région indo-pacifique, y compris celles impliquant la Chine.

Selon les médias chinois, Yoshimasa fait part de « la volonté du Japon de travailler avec la Chine, de mettre en œuvre le consensus important atteint par les dirigeants des deux pays, et de respecter les quatre documents politiques entre le Japon et la Chine ».

Il s’est engagé à « traiter correctement les questions d’intérêt commun, promouvoir l’établissement de relations constructives et stables entre le Japon et la Chine, et contribuer conjointement à la prospérité et à la stabilité régionales et mondiales en tant que pays responsables ».

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