vendredi, avril 19

La Chine a testé son « soleil artificiel »

La Chine a fait de nouvelles avancées dans sa quête d’énergie de fusion propre. Un des « soleils artificiels », créé par la Chine, aurait atteint un nouveau record de température : 70 millions de degrés Celsius pendant plus de 17 minutes.

Le tokamak supraconducteur expérimental avancé (EAST), une installation de recherche sur les réacteurs de fusion nucléaire, a fonctionné à 70 millions de degrés Celsius pendant 1 056 secondes (17 minutes, 36 secondes), a rapporté l’agence de presse Xinhua.

70 millions de degrés Celsius représente une température cinq fois plus élevée que celle du soleil, qui peut atteindre les 15 millions de degrés.

En mai 2021, l’EAST avait réussi à générer une température de plasma (gaz chaud) de 120 millions de degrés Celsius pendant 101 secondes. Pendant 20 secondes supplémentaires, l’installation avait atteint un pic de température de 160 millions de degrés Celsius, soit plus de 10 fois la température du soleil.

« La récente opération a permis de poser des bases scientifiques et expérimentales solides en vue de l’exploitation d’un réacteur à fusion », a déclaré dans un communiqué le scientifique Gong Xianzu. Chercheur à l’Institut de physique des plasmas de l’Académie chinoise des sciences, c’est lui qui est chargé du projet EAST ou « soleil artificiel ».

L’installation est appelée « soleil artificiel » parce qu’elle imite la réaction de fusion nucléaire, alimentant le vrai soleil, car l’énergie de fusion utilise de l’hydrogène et du deutérium comme combustibles.

Ainsi, cette énergie de fusion exploite des températures extrêmement élevées pour faire bouillir des isotopes d’hydrogène dans un plasma, les fusionner et libérer de l’énergie.

La fusion est considérée par certains scientifiques comme « La » solution pour un avenir énergétique neutre en carbone. Ce processus est plus rentable que la fission et ne crée pas de déchet radioactif de haute activité.

Alors que les combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel, qui sont en voie d’épuisement et constituent une menace pour l’environnement, les gaz de deutérium sont abondants sur terre, sont propres et produisent un minimum de déchets.

EAST est l’un des trois grands tokamaks en service en Chine. Le réacteur de fusion tokamak HL-2M se trouve à Chengdu, dans le sud-ouest de la Chine, et est en service depuis décembre 2021. Le troisième se trouve dans la ville centrale de Wuhan.

L’expérience EAST a débuté au début du mois de décembre 2020 et prit fin en juin 2021. Celle-ci devrait coûter à la Chine plus de 10 000 milliards de dollars.

Sur le moyen terme, les chercheurs utilisent le tokamak EAST, afin de tester les technologies d’un projet de fusion. Il s’agit du mégaprojet de réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER), actuellement en cours de construction à Marseille, en France.

Sur le long terme, les scientifiques espèrent que le tokamak EAST permettra d’exploiter la puissance de la fusion nucléaire. En effet, si Pékin le soutient, le “soleil artificiel” pourrait fournir de l’électricité dans dix ans.

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