
Le Brésil a signé le 13 mai des protocoles avec la Chine pour autoriser les exportations d’un sous-produit de l’éthanol utilisé dans l’alimentation animale.
Cet accord remet en question la domination américaine sur ce marché dans un contexte de guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. L’accord, dont les grandes lignes ont été dévoilées dans un document du gouvernement brésilien consulté par l’agence de presse Reuters, met en avant la volonté du Brésil de renforcer ses liens agricoles avec la Chine.
Cet accord a été signé alors que le président Luiz Inácio Lula da Silva est en visite en Chine et que la hausse de la production nationale de DDG alimente la recherche de marchés alternatifs. Les drêches de distillerie (DDG) sont très appréciées dans l’alimentation animale, en particulier pour les porcs, les bovins et la volaille.
Le président de l’Union nationale de l’éthanol de maïs (UNEM) du Brésil a déclaré le 12 mai dans une interview à Reuters que depuis 2022, le Brésil et la Chine travaillaient à la finalisation d’un accord sanitaire pour les exportations de DDG. Il a ajouté que les « grands changements géopolitiques » actuels constituaient un moment favorable pour conclure cet accord.
« Cela ouvre une opportunité pour le Brésil de devenir un autre fournisseur, une autre option pour la Chine en matière d’approvisionnement en produits nutritionnels pour animaux. Pour nous, cela signifie rétablir et renforcer les relations entre les marchés brésilien et chinois, qui partagent de nombreux intérêts communs », a ajouté Guilherme Nolasco.
En 2024, les États-Unis étaient pratiquement le seul fournisseur de DDG de la Chine, dominant le marché avec 99,6% des importations en volume, pour une valeur de 65,7 millions de dollars, selon les données douanières chinoises.
Selon Guilherme Nolasco, plus de 10 nouvelles usines sont en construction et devraient entrer en production dans les deux à trois prochaines années pour l’éthanol de maïs et les DDG, ce qui coïncide avec l’ouverture du marché chinois.
L’an dernier les exportations brésiliennes de DDG ont totalisé 190,65 millions de dollars et leurs principales destinations étaient le Vietnam, la Turquie, la Nouvelle-Zélande, l’Espagne et la Thaïlande, a indiqué l’UNEM dans un communiqué.
Guilherme Nolasco prévoit que la production de DDG au Brésil pourrait atteindre 5 millions de tonnes en 2025/26. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Carlos Fávaro, avait révélé en avril que le Brésil était sur le point de conclure un accord avec la Chine pour autoriser les exportations de DDG.
Outre les DDG, la Chine a accepté d’ouvrir ses marchés aux exportations brésiliennes de viande de canard, de viande de dinde, d’abats de poulet et de farine d’arachide, selon un communiqué du ministère brésilien de l’Agriculture.
« Sous la direction du président Lula, le Brésil a réalisé un exploit historique », a indiqué Carlos Fávaro dans un communiqué, faisant référence aux négociations commerciales engagées par les deux pays.