samedi, mars 9

La Chine et la Russie créent un fond commun d’investissement

Vladimir Poutine et Xi Jinping ont signé le 5 juin au Kremlin une déclaration commune sur l’établissement d’un «Partenariat global et d’interaction stratégique pour une nouvelle ère».

Depuis mars 2013, arrivée au pouvoir de Xi JInping, le président s’est rendu huit fois en Russie. Cette année, sa visite est beaucoup plus importante, car elle coïncide avec le 70ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.

Lors de la conférence de presse commune, organisée après la rencontre entre les deux dirigeants au Kremlin, le président russe a confié qu’ils avaient discuté «en détail» des relations économiques entre les deux pays.

Pour ce dernier,

«la Chine tient fermement la position de premier partenaire commercial de la Russie. L’année dernière, les échanges commerciaux ont augmenté d’un quart pour atteindre un record de 108 milliards de dollars (96 milliards d’euros) […] Une trentaine de projets d’investissement d’une valeur totale de 22 milliards de dollars sont en cours avec nos partenaires chinois et des capitaux chinois. Une partie substantielle de ces fonds est investie dans des projets dans l’Extrême-Orient russe [3,5 milliards de dollars]».

Cité par l’agence de presse, Xinhua, Xi Jinping a exhorté les deux pays à

«renforcer leur coopération économique et commerciale, à promouvoir la coopération sur les grands projets stratégiques et dans les domaines émergents, et à renforcer leur coopération au niveau local, ainsi qu’en matière d’économie et de commerce, et dans les secteurs de la technologie, de l’aérospatiale, de l’inter-connectivité, de l’agriculture et de la finance».

Sortir du dollar

Les deux pays comptent renforcer la dé-dollarisation de leurs échanges en signant une série d’accords visant à développer l’utilisation du yuan et du rouble russe dans les opérations financières bilatérales.

A l’issue de la rencontre, l’entreprise nucléaire russe Rosatom et la Compagnie nucléaire nationale chinoise ont conclu un accord sur la construction des troisième et quatrième réacteurs de la centrale nucléaire de Xudapu, dans le nord-est de la Chine. Les travaux, dont le coût est évalué à 1,5 milliard d’euros, devraient commencer en octobre 2021.

A cela s’ajoute la signature d’un accord entre le Fonds d’investissement direct russe (RDIF), la plateforme de commerce en ligne chinoise Alibaba et la société de services internet russe Mail.Ru. Ils ont convenu d’investir l’équivalent de 340 millions d’euros dans une joint-venture de commerce électronique. Alibaba contribuera pour un montant avoisinant 90 millions d’euros, le reste étant financé par la partie russe.

Création d’un fonds d’investissement commun

Le Fonds d’investissement direct russe a également signé un accord avec la société d’investissement China Investment Corporation (CIC), afin de créer un fonds commun pour l’innovation scientifique. Ce fond devrait investir l’équivalent d’un milliards d’euros dans différents projets.

Iouri Ouchakov, conseiller de Vladimir Poutine dans les affaires internationales, a indiqué que les deux pays allaient discuter d’une collaboration industrielle dans des projets aéronautiques, comme la construction d’avions gros porteurs et d’hélicoptères.

Selon Iouri Ouchakov, l’énergie est toujours la «locomotive» de la coopération entre les deux Etats. Des entreprises des deux Etats sont notamment impliquées dans plusieurs projets énergétiques de grande envergure, comme l’usine de liquéfaction de gaz de la presqu’île de Yamal et le gazoduc Force de Sibérie.

L’un des plus importants constructeurs automobiles chinois, Great Wall Motors (GWM), a également ouvert une nouvelle usine d’assemblage complet des véhicules de la marque Haval dans la région de Toula, dans l’ouest de la Russie.

L’investissement initial dans le projet, basé dans le parc industriel d’Ouzlovaïa, est d’environ 450 millions d’euros. GWM doit encore y investir près de 300 millions d’euros dans les années à venir. L’usine devrait produire 80 000 véhicules par an avec un objectif de 150 000 véhicules d’ici quelques années.