lundi, mars 25

La Chine propose « une muraille verte » à la Mongolie

De notre stagiaire Qi Gao – La Chine a proposé d’aider la Mongolie à résoudre ses problèmes environnementaux après les fortes tempêtes de poussière ayant frappées les deux pays récemment.

« Les problèmes environnementaux ne connaissent pas de frontières. La Chine est prête à coopérer avec la Mongolie en matière de protection de l’environnement, de prévention et de lutte contre la désertification afin de relever conjointement les défis », a déclaré le Premier ministre chinois Li Keqiang.

Ce dernier s’est entretenu avec son homologue mondol Luvsannamsrai Oyun-Erdene, qui a pris ses fonctions en février2021, afin d’échanger sur différents sujet dont l’environnement.

La fréquence des tempêtes de sable en Mongolie a augmenté au cours des dernières décennies. Le changement climatique, la déforestation à long terme et l’érosion des sols dans le sud du pays ont entraîné une grave pollution atmosphérique, selon Greenpeace East Asia.

Dans un communiqué du gouvernement, Li Keqiang a déclaré que la Chine souhaitait maintenir une communication stratégique avec la Mongolie et intensifier la coopération en matière d’endiguement des pandémies. 

Des efforts visant à rétablir les volumes de marchandises passant par les ports frontaliers et à assurer l’avancement de ses principaux projets de coopération avec la Mongolie.

Li Keqiang a ajouté que la Chine suivrait de près l’évolution de la situation économique mondiale tout en améliorant l’environnement commercial national et en maintenant une croissance économique régulière, ce qui, selon lui, offrirait les meilleures chances à la coopération Chine-Mongolie.

De son côté, Luvsannamsrai Oyun-Erdene a déclaré que la Mongolie soutenait le développement vert et la coopération économique régionale.  Le pays est prêt à intensifier les efforts conjoints en matière de protection de l’environnement, selon le communiqué chinois.

Depuis 2007, l’Académie chinoise des sciences coopère avec la Mongolie pour prévenir la désertification, mener des recherches et partager les expériences dans ce domaine.

La dégradation des terres et la désertification causées par les activités humaines en Mongolie au cours des 30 dernières années ont fourni une source abondante de sable pour la tempête de sable du mois de mars, a rapporté le journal Xinhua.

Selon le ministère chinois des Ressources naturelles, le pays a mené un projet de prévention et de contrôle du désert sur plus de 10 millions d’hectares (24,7 millions d’acres) entre 2016 et 2020, et a transformé le désert de pierres sur une superficie de 1,3 million d’hectares. Au cours des cinq prochaines années, la Chine prévoit de transformer 60 % des terres sablonneuses gérables.

Ma Junhe, fondateur et directeur du Centre de développement philanthropique de Qingsuo, dans la province du Gansu (nord-ouest), a déclaré que la prévention et le contrôle de la désertification par la Chine étaient efficaces depuis l’an 2000. 

« La lutte contre la désertification est un concept issu de la civilisation agricole. L’urbanisation en Mongolie n’est pas très développée et de nombreux nomades vivent en dehors des villes, ce qui n’est pas bon pour la protection de l’herbe et de l’eau. Les gens n’ont pas cette conscience », a déclaré Ma Junhe.

Ce dernier a travaillé depuis 15 ans à la prévention de la désertification. L’ONG – dont le nom Qingsuo, un type de plante pour contrer la désertification – est basée dans le comté de Minqin, l’une des principales sources de tempêtes de poussière en Chine.

« La Chine a fait un meilleur travail de réparation des terres précédemment endommagées, principalement grâce au pouvoir administratif, aux investissements du gouvernement, à la sensibilisation du public et au développement économique » a déclaré Ma Junhe. « Si bien qu’il n’est pas nécessaire d’ouvrir les terres à l’agriculture pour maintenir la survie et qu’elles peuvent être rendues à la forêt et à l’herbe »,  a-t-il ajouté.

Une coopération environnementale entre la Chine et la Mongolie est nécessaire. « Le désert et les prairies ne sont pas séparés par leurs frontières… tout comme une coopération mondiale est nécessaire pour résoudre le changement climatique« , a-t-il souligné.

Pourtant la coopération environnementale était « loin d’être suffisante ». Ce dernier a préconisé que la Chine devait aider la Mongolie à développer également une économie de marché et à promouvoir l’urbanisation.

« Lorsque les gens pourront mener une bonne vie sans élever beaucoup de moutons, les dommages causés à l’environnement pourront être maîtrisés et restaurés. La gestion de l’environnement n’est jamais seulement un problème environnemental, mais une perspective sociale et de gouvernance », a-t-il déclaré. « Cette grave tempête de poussière peut inciter davantage de personnes à prêter attention au problème et à essayer de le résoudre. » 

Cette année, une tempête de sable venue du sud de la Mongolie s’est propagée en Asie de l’Est à la mi-mars, engloutissant 12 provinces du nord de la Chine et touchant également la péninsule coréenne.

À Beijing la visibilité a été réduite à moins de 1 000 mètres (3 300 pieds). Le Centre météorologique national a déclaré qu’il s’agissait de la pire tempête depuis une décennie dans le pays. Au moins neuf morts et plus de 80 disparus en Mongolie.

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