vendredi, avril 5

La Chine va créer le premier indice boursier vert pour réduire les émissions de CO2

La Chine va mettre en place un indice boursier vert et développer les échanges de contrats à terme de droits d’émission de CO2, marquant ainsi deux innovations, a indiqué une nouvelle directive générale.

Cette directive a été publiée conjointement par le Bureau général du Comité central du PCC et le Bureau général du Conseil d’État. Cette directive vise à approfondir les réformes du mécanisme de compensation pour la protection environnementale, selon les autorités.

Cet indice boursier vert représente une étape importante dans l’expansion des mécanismes de titrisation et de financement axés sur le marché en Chine pour l’accélération des échanges de droits d’émission et l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone.

«La Chine va également rechercher et développer des outils de financement basés sur divers droits d’échange relatifs aux ressources environnementales, notamment sur les droits d’émission de polluants, d’utilisation de l’eau et d’émission de CO²», selon la directive.

Ces mesures explorent les moyens d’atteindre les objectifs de conservation de l’énergie et de protection de l’environnement par l’intermédiaire de l’échange de titres, le but principal étant de réduire les émissions de CO2 dans le pays, a déclaré Yang Fuqiang, chercheur à l’Institut de recherche sur l’énergie de l’Université de Beijing.

Ce dernier a expliqué au quotidien Global Times que cette annonce ouvre la voie à l’ouverture en Chine d’un indice boursier vert. En août 2021, le fournisseur d’indices boursiers mondiaux MSCI a dévoilé deux indices relatifs au changement climatique permettant d’évaluer la transition chinoise vers une économie à faible émission de CO².

«La mise en place officielle de l’indice boursier permettra aux investisseurs d’évaluer la gestion environnementale, sociale et de gouvernance des sociétés cotées, ce qui rappellera aux entreprises la nécessité d’élaborer des plans d’investissement écologique et de limiter leurs émissions», ont indiqué des observateurs. Selon eux, cet indice aura également un impact sur le refinancement des entreprises et l’émission d’obligations convertibles.

Le marché national du carbone de la Chine, qui est le plus grand système d’échange d’émissions (ETS) au monde, a été officiellement lancé en juillet. Le marché des contrats à terme, en complément, signera la titrisation complète du marché.

Selon la directive, les projets impliquant des réductions volontaires des émissions de gaz à effet de serre, tels que les ressources énergétiques renouvelables et l’utilisation du méthane, seront également inclus dans le marché national d’échange.

Le marché chinois du carbone est le plus important au monde, avec des émissions de 6 milliards de tonnes, contre 3 milliards de tonnes pour l’UE, mais il peine encore à se développer, car les prix sont jugés trop bas par les experts.

Lire aussi : «Le marché national chinois du carbone fonctionne bien»

Selon les estimations révélées lors du Salon international du commerce des services de Chine (CIFTIS), l’engagement de la Chine à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060 devrait donner lieu à des investissements s’élevant à 136 000 milliards de yuans (19 530 milliards d’euros),

Dong Shaopeng, maître de recherches à l’Institut Chongyang d’études financières de l’Université Renmin de Chine, a expliqué au Global Times que «les nouveaux instruments comme l’indice boursier sont destinés à fournir une référence aux investisseurs de plus en plus intéressés par les industries vertes».

Selon lui, «l’indice présente des entreprises qualifiées et empêche les entreprises sous-qualifiées d’avoir accès à un afflux de fonds de la part des investisseurs. Cette nouvelle initiative pourrait développer les outils financiers, y compris les actions, le refinancement et les obligations, afin de favoriser les investissements écologiques».

Le chercheur a expliqué qu’«un indice boursier vert peut être considéré comme la réponse de la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières (CSRC) aux obligations vertes de la banque centrale, tous deux étant des outils pour encourager le développement écologique».

Concernant le financement de l’eau, Yang Fuqiang, chercheur à l’Institut de recherche sur l’énergie de l’Université de Beijing, a expliqué que les outils du marché pourraient faire grimper les prix de l’eau, ce qui contribuera à encourager la conservation et la protection des ressources.

Des analystes interrogés par l’agence de presse, Xinhua, ont indiqué que les ressources en eau moyennes par habitant en Chine n’atteignent que la moitié de la moyenne mondiale. De fait, «un outil de marché régissant la consommation d’eau sera particulièrement utile pour les zones situées le long du fleuve Jaune, où certaines provinces ont du mal à obtenir suffisamment d’eau pour l’agriculture et l’industrie, alors que les provinces situées en amont sont avantagées», selon eux.

La ligne directrice indique que «la Chine élargira la portée des zones pilotes de réforme et d’innovation en matière de finance verte. Elle encourage les banques et les institutions financières à fournir un service de crédit écologique à des projets de financement conformes aux objectifs, les entreprises et organisations non financières éligibles à émettre des obligations vertes, et les organismes d’assurance à développer des produits verts innovants pour participer à la compensation pour la protection de l’environnement».

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