mardi, mars 26

La «diplomatie du piège de la dette» de la Chine serait à l’origine de la crise au Sri Lanka

Selon le Programme des Nations Unies pour le développement, le Sri Lanka semble être au bord d’une « crise humanitaire ». Pour certains analystes, cela s’explique par les défauts de paiement des prêts chinois liés aux infrastructures, en particulier le financement du port de Hambantota.

Le Sri Lanka est confronté à sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948. Au milieu des pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant, de la flambée des prix et des coupures d’électricité, beaucoup de sri lankais pensent que la «diplomatie du piège de la dette» de la Chine est à l’origine de la crise pour R Ramakumar. La situation est telle que le 1er avril, le président Gotabaya Rajpaksha a déclaré l’état d’urgence.

DÉFAUT DE PAIEMENT DE PRÊTS CHINOIS

Écrivant dans Channel News Asia (CNA), ce professeur d’économie à l’Institut Tata des sciences sociales, R Ramakumar, a souligné que la politique du « piège de la dette » de la Chine est singulièrement responsable de la situation économique désastreuse du Sri Lanka.

Ce dernier a assuré que de nombreux sri lankais estimaient que les relations économiques du Sri Lanka avec la Chine sont le principal moteur de la crise. Les défauts de paiement des prêts liés aux infrastructures de la Chine au Sri Lanka, en particulier le financement du port de Hambantota, sont cités comme des facteurs contribuant à la crise.

Parmi les projets concernés, la construction du port de Hambantota, financée par la Chinese Exim Bank. Le port subit d’importantes pertes, le Sri Lanka a donc loué le port pendant 99 ans au Chinese Merchant’s Group, qui a payé au Sri Lanka 1,12 milliard de dollars.

En outre, la nation insulaire dépend de l’importation de nombreux articles essentiels, notamment de l’essence, des produits alimentaires et des médicaments. La plupart des pays garderont des devises étrangères à portée de main afin d’échanger ces articles, mais une pénurie de devises au Sri Lanka est constatée faisant grimper les prix.

La crise et le marasme économique sont imputés aux pénuries de devises causées par l’interdiction de voyager imposée lors de l’épidémie de Covid-19. Cela a empêché le Sri Lanka d’acheter suffisamment de carburant, conduisant à une pénurie extrême de nourriture et de produits essentiels tels que le mazout et le gaz.

Selon le Programme des Nations Unies pour le développement, le Sri Lanka semble être au bord d’une crise humanitaire alors que ses problèmes financiers s’aggravent. Raison pour laquelle, des responsables sri-lankais vont se rendre à Washington pour rencontrer les représentants du Fonds monétaire international (FMI) afin de demander jusqu’à 4 milliards de dollars cette année pour l’aider à importer des produits essentiels et à payer ses créanciers.

LA CHINE RÉAGIT

Le gouvernement chinois a décidé de fournir une assistance humanitaire d’urgence au Sri Lanka pour aider le pays à affronter les difficultés actuelles, selon le porte-parole de l’Agence chinoise de coopération internationale pour le développement.

« La Chine a noté les difficultés économiques du Sri Lanka », a indiqué Xu Wei, le porte-parole, ajoutant qu’« en tant que voisin et ami traditionnel du Sri Lanka, le gouvernement chinois avait décidé de lui fournir une assistance humanitaire d’urgence pour l’aider à affronter les difficultés actuelles ».

« Nous croyons que le gouvernement et le peuple sri lankais surmonteront les difficultés temporaires et maintiendront la stabilité et le développement économiques et sociaux », a indiqué ce dernier. D’ailleurs, en mars 2022, l’ambassadeur de Chine au Sri Lanka a déclaré que la Chine envisageait deux nouvelles sources de financement, un prêt d’un milliard de dollars et une ligne de crédit de 1,5 milliard de dollars pour l’achat de marchandises en Chine.

De son côté, le Premier ministre chinois Li Keqiang, a indiqué lors de son échange téléphonique le 24 avril à son homologue srilankais, Mahinda Rajapaksa que « la Chine est prête à jouer un rôle constructif dans le développement socio-économique stable du Sri Lanka sur la base du principe de non-ingérence dans ses affaires intérieures et du respect de la volonté du Sri Lanka ».

Le Premier ministre sri-lankais, Mahinda Rajapaksa a indiqué que « le Sri Lanka est prêt à renforcer la coopération avec la Chine dans les domaines de la finance, de l’économie, du commerce et du tourisme, à faire avancer la négociation de l’accord de libre-échange bilatéral et à approfondir la coopération bilatérale ».

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