La Chine a publié le 28 août 2023 une carte mise à jour de son territoire, qui inclut ses revendications contestées sur la frontière occidentale avec l’Inde, la mer de Chine méridionale et Taiwan.
L’édition 2023 de sa carte standard a été mise en ligne sur le site Internet du service cartographique hébergé par le ministère des Ressources naturelles de la République populaire de Chine, lors de la «Semaine nationale de sensibilisation à la cartographie».
Les médias chinois ont expliqué que «la carte a été établie sur la base de la méthode de dessin des frontières nationales de la Chine et de divers pays du monde». Les affirmations et ambitions territoriales de la Chine ne sont pas nouvelles, mais cette nouvelle carte est le signe d’un processus diplomatique tendu avec les pays qui revendiquent les mêmes territoires que la Chine.
Parmi les territoires inclus dans l’édition mise à jour de la carte figurent l’État indien d’Arunachal Pradesh, revendiqué de longue date par la Chine comme partie sud du Tibet, et Aksai Chin, l’extension nord aride du Ladakh occupée par la Chine depuis la fin de la guerre sino-chinoise de 1962.
Ensuite, une autre caractéristique particulière de la carte est la présence d’une «ligne à dix tirets» autour de la mer de Chine méridionale (neuf tirets) et de l’île entière de Taiwan (le dixième tiret), qui comprend également plusieurs petites îles et îlots revendiqués par les pays d’Asie du Sud-Est, tels que le Vietnam, les Philippines, Brunei, la Malaisie et l’Indonésie.
« À long terme, la publication de ces cartes (qui sont requises par la loi chinoise) démontre à quel point la position de la Chine sur la mer de Chine méridionale est dure et insoluble », a déclaré Julian Ku, professeur de droit à l’université Hofstra de New York.
Julian Ku a expliqué au New Straits Times qu’il serait très difficile d’amener la Chine à renoncer à ses affirmations. Cet expert en matière de résolution des différends internationaux et des relations de la Chine avec le droit international, a dit penser « que la publication de la carte confirme la position chinoise selon laquelle ils ont des droits légaux sur les eaux situées dans la ZEE de la Malaisie et qu’ils ne reculent pas sur cette revendication ».
Selon lui, « les pays de la région ne devraient pas être surpris si les garde-côtes chinois continuent d’agir comme s’ils disposaient d’autorités chargées de l’application des lois au sein de la ligne Nine Dash et dans la zone économique exclusive (ZEE) de la Malaisie, des Philippines, du Vietnam et de la Malaisie ».
« Les pays de la région devraient se préparer à contester les revendications de la Chine à la fois à court et à long terme », a-t-il déclaré dans un courrier électronique adressé au New Straits Times. D’ailleurs, la carte standard de la Chine 2023 comprend une partie importante des eaux malaisiennes près de Sabah et du Sarawak, ainsi que diverses régions de l’Inde revendiquées par la Chine.
