mardi, avril 23

L’Arabie saoudite négocie avec la Chine pour des échanges en renminbi

Selon le journal américain The Wall Street Journal, l’Arabie saoudite est actuellement en pourparlers avec la Chine pour fixer les prix et recevoir des paiements pour certaines de ses ventes de pétrole en renminbi plutôt qu’en dollars américains.

Les pourparlers sont «irréguliers depuis six ans», mais ils se sont intensifiés ces derniers mois, d’après le quotidien.

«Pour de nombreux pays (dont l’Arabie saoudite et la Chine), les sanctions sévères imposées par les États-Unis à la Russie ont soulevé des questions quant à la sagesse de faire des transactions en monnaie américaine et de détenir des actifs libellés en dollars dans le cadre de leurs réserves officielles», a écrit Jason Tuvey, économiste principal des marchés émergents chez Capital Economics, dans une note.

L’Arabie saoudite est l’un des rares pays à afficher un excédent commercial avec la Chine. Au cours de la dernière décennie, il a atteint en moyenne 24 milliards de dollars (1 dollar = 0,90 euro).

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Selon Jason Tuvey, si tous les échanges avec la Chine étaient effectués en renminbi, l’Arabie saoudite accumulerait rapidement d’importants avoirs en renminbi. Les prévisionnistes attestent que d’ici à cinq ans, le renminbi pourrait facilement représenter 20 à 25% des réserves de change officielles du Royaume.

Cependant, l’économiste américain considère cette possibilité d’improbable car il estime que l’Arabie saoudite «pourrait être réticente à l’idée de détenir de grandes quantités de réserves de change en renminbi, notamment en raison de préoccupations concernant la convertibilité et les implications au niveau de sa capacité à défendre sa parité avec le dollar».

Mais Ryad pourrait décider d’accepter le renminbi pour une partie seulement des ventes de pétrole à la Chine, et/ou pourrait réutiliser les recettes en renminbi et augmenter les exportations de biens et de services depuis la Chine, a affirmé l’expert.

Accepter le renminbi pour les ventes de pétrole pourrait inciter l’Arabie saoudite à s’éloigner du dollar et à indexer sa monnaie à un panier de devises, comme le Koweït.

Jason Tuvey reste sceptique, car «même si l’Arabie saoudite vendait ses produits en renminbi à la Chine, elle accepterait toujours des dollars pour les trois quarts de son commerce pétrolier environ. De plus, la parité avec le dollar a été le point d’ancrage fondamental de la stabilité macroéconomique en Arabie saoudite pendant des décennies et il est peu probable que les décideurs soient pressés de changer cela».

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