vendredi, avril 19

Le Guizhou pourrait devenir la première province de Chine en faillite

Le Guizhou pourrait devenir la première province chinoise en faillite suite à la crise financière locale. Une annonce rare et inquiétante quant à la situation financières des gouvernements locaux de Chine.

Dans un rare message adressé au président Xi Jinping, la province de Guizhou, dans le sud-ouest de la Chine, a déclaré publiquement qu’elle était très endettée et qu’elle espérait obtenir l’aide des autorités supérieures.

Les recettes des collectivités locales de Chine baissent et une crise de la dette est à prévoir. Le gouvernement de la province de Guizhou a anticipé en déclarant qu’il n’était pas en mesure de régler ses dettes et qu’il pourrait devenir la première province de Chine à faire faillite, ce qui déclencherait une réaction en chaîne.

Le Centre de recherche sur le développement du gouvernement provincial de Guizhou a indiqué dans un article publié sur son site internet que son département de recherche sur la fiscalité et les finances s’est rendu dans les villes de Guiyang, Zunyi, Bijie et Liupanshui. Le but est de mener une étude spécifique sur la situation de la résolution des dettes de ces gouvernements locaux dans la province de Guizhou.

Il a été constaté que le problème de la dette locale est devenu un «problème majeur et extrêmement important» en Chine. Mais le travail de résolution de la dette a été «extrêmement difficile» en raison des «ressources financières limitées». «Il n’est plus possible de résoudre efficacement le problème en comptant uniquement sur les propres capacités de la collectivité», selon les autorités provinciales.

La résorption de la dette signifie que la dette du gouvernement et les dettes cachées augmentent les fonds disponibles dans les états financiers et les plateformes de financement du gouvernement. A cela s’ajoute une série de politiques et de projets qui viennent creuser un peu plus la dette.

L’équipe de recherche a annoncé son intention de faire appel au soutien du Centre de recherche sur le développement du Conseil d’État de Chine, afin de formuler des recommandations réalisables pour résoudre les dettes locales dans le Guizhou.

Selon les statistiques du ministère des finances de la province de Guizhou, le solde de la dette de la province du Guizhou s’élèvera à 124,7 milliards de RMB (environ 165 milliards d’euros) à la fin de l’année 2022, sans compter les dettes cachées des gouvernements locaux.

Il s’agit principalement de la dette des sociétés d’investissement urbain pour lesquelles les gouvernements locaux ont des responsabilités de garantie, et qui est estimée de manière prudente à plusieurs milliers de milliards de yuans.

La dette cachée est un poste de financement que les gouvernements de Chine peuvent garder en dehors de leur bilan, mais les marchés financiers la considèrent comme un passif des gouvernements locaux.

Actuellement, le ministère des finances de Chine ne dispose pas de données sur l’ampleur de la dette cachée des collectivités locales.

Certains médias ont publié des articles indiquant que les données globales sur la taille de la dette cachée des gouvernements locaux sont inconnues, mais comme la formation de la dette cachée est principalement associée aux plateformes d’investissement urbain, les soldes de la dette – portant intérêt de ces dernières – sont souvent utilisés pour estimer la taille de la dette cachée.

Selon les rapports sur les budgets central et local pour 2023 publiés par le ministère chinois des finances, près de 50 000 milliards de yuans (6 543 milliards d’euros) de dépenses publiques sont prévus pour 2023.

En plus de leur propre dette de 35 000 milliards de yuans (4 580 milliards d’euros), plusieurs analystes ont estimé que les gouvernements locaux ont des dettes cachées avec des responsabilités de garant d’une valeur de 60 000 milliards de yuans (7 852 milliards d’euros). Ces dettes cachées sont considérées comme des «bombes» financières qui entravent le développement économique.

Chan Chi-wu, professeur de finances à l’université de Hong Kong, a expliqué que les mesures de contrôle de l’épidémie ont été levées le 7 décembre, mais la reprise économique de la Chine est plus faible que prévu en avril 2023.

cela s’explique par le fait que le système économique, les contrôles administratifs et la gouvernance sociale de la Chine ont changé de manière significative au cours des dernières années.

Ces changements ont entraîné une grande incertitude chez les entreprises privées et les ménages ordinaires quant à leurs perspectives d’avenir. A tel point que les acteurs du marché n’ont plus confiance dans l’économie chinoise à cette époque.

Les exportations de la Chine vers l’étranger peinent, les commandes diminuent et l’économie méridionale, qui était à l’origine tirée par le commerce extérieur mondialisé, sera en retrait au cours des dix ou vingt prochaines années.

Le secteur immobilier est en crise et la croissance exponentielle est terminée. Les gouvernements locaux ont peu de revenus et le montant de la dette locale, marquée par la dette d’investissement urbaine, continue à augmenter.

Selon l’agence de presse Reuters, les analystes de l’agence de notation Moody’s s’attendent à ce que les gouvernements locaux chinois soient en situation de déficit d’ici 2023, principalement en raison de la baisse des revenus de la vente de terrains, de l’augmentation continue des déficits fiscaux et de l’accroissement des dettes directes et cachées.

Dans un contexte de récession économique et de faible croissance des revenus ces dernières années, les gouvernements locaux de certaines provinces et régions peu développées sont toujours convaincus que le gouvernement central finira par «payer» ces dettes cachées. Certaines institutions financières pensent également la m ême chose, mais la situation est telle que le gouvernement central n’est pas non plus en mesure de s’occuper de lui-même.

Raison pour laquelle, le ministère chinois des finances a déclaré début janvier 2023 qu’il s’en tiendrait au principe de l’absence de renflouement par le gouvernement central en réponse au problème de l’encours de la dette cachée, afin que «chacun puisse s’occuper de ses propres enfants».

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