dimanche, mars 24

Le magnat pro-démocratie Jimmy Lai inculpé à Hong Kong

Le magnat hongkongais Jimmy Lai, personnalité du combat pro-démocratie, a été inculpé le 11 décembre en vertu de la loi sur la sécurité nationale pour «collusion avec des puissances étrangères».

«A l’issue d’une enquête approfondie menée par les services de police responsables de la sécurité nationale, un homme de 73 ans est inculpé pour collusion avec un pays étranger ou avec des forces extérieures afin de compromettre la sécurité nationale», a déclaré la police dans un communiqué.

Jimmy Lai, 73 ans, connu pour son engagement dans le camp pro-démocratie et ses critiques acerbes de l’exécutif hongkongais, est régulièrement qualifié de «traître» par les médias officiels chinois, qui voient en lui l’initiateur de la contestation de 2019.

Des centaines de policiers avaient réalisé en août une spectaculaire perquisition, en particulier dans la salle de rédaction de l’«Apple Daily», dont Jimmy Lai est le patron. Avec plusieurs autres responsables du groupe de presse, il avait été arrêté pour des soupçons de «collusion avec les forces étrangères», dans le cadre de la loi sur la sécurité nationale.

Jimmy Lai est la quatrième personne accusée d’avoir enfreint cette nouvelle législation controversée. Parmi eux, figure notamment Joshua Wong , accusé d’avoir encouragé la sécession et condamné à 18 mois de prison.

Une autre figure de l’opposition hongkongaise, l’ex-député Ted Hui, également menacé de poursuites pour sa participation aux manifestations pro-démocratie, a annoncé avoir décidé de « partir en exil ».

Ce dernier a fait cette année après avoir été autorisé par un tribunal à se rendre à une conférence au Danemark. Plusieurs autres leaders pro-démocratie ont déjà fui pour échapper à la nouvelle législation chinoise, dont Nathan Law.

Au tribunal, Jimmy Lai se trouvaient au côté de deux de ses cadres dirigeants, Royston Chow et Wong Wai-keung, également accusé de fraude. Selon des documents judiciaires, l’affaire porte sur le fait que le siège du journal serait utilisé à des fins non prévues par le contrat de location de l’immeuble.

Lors de l’examen des poursuites pour fraude, le tribunal a refusé la libération sous caution demandée par Jimmy Lai, tout en l’accordant à Royston Chow et Wong Wai-keung, fixant au mois d’avril la prochaine audience. Cela signifie que l’homme d’affaires passera les prochains mois derrière les barreaux.

« Les Etats-Unis sont consternés par la persécution politique menée par le gouvernement hongkongais contre les courageux défenseurs de la démocratie », a déclaré dans un communiqué le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.

Hong Kong a connu en 2019 sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec d’imposantes manifestations pro-démocratie, auxquelles Jimmy Lai a participé. Arrivé clandestinement à Hong Kong avec sa famille à 12 ans à bord d’un bateau en provenance de Canton, Jimmy Lai a commencé en travaillant dans une usine, puis il a appris l’anglais et ouvert sa propre entreprise de textile.

Après le soulèvement de Tiananmen à Beijing en 1989, qui a selon lui transformé sa vision politique, il avait fondé Next Media en 1990. « Je suis un fauteur de trouble », avait-il confié à l’AFP en juin.

« Je suis arrivé ici avec rien, les libertés de cet endroit m’ont tout donné. Il était temps que je renvoie l’ascenseur en me battant pour les libertés », a indiqué ce dernier. « Je suis prêt pour la prison », avait-il dit, ajoutant que la loi sur la sécurité allait « sonner le glas pour Hong Kong ».

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