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Le président américain incite la Chine à jouer le jeu de la coopération

Les Etats-Unis et la Chine se doivent de « gérer leur relation de manière responsable et de maintenir les lignes de communication ouvertes », a déclaré Joe Biden au chinois des Affaires étrangères Wang Yi selon un communiqué de la Maison Blanche.

Le président américain Joe Biden s’est entretenu le 27 octobre avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, appelant la Chine à oeuvrer avec les Etats-Unis pour gérer leur relation de « manière responsable » et « relever ensemble les défis mondiaux ».

Garder le contact

Les Chine et les Etats-Unis, puissances rivales se livrant une compétition acharnée mais assumée, se doivent de « gérer leur relation de manière responsable et de maintenir les lignes de communication ouvertes« , a déclaré Joe Biden selon un communiqué de la Maison Blanche.

« Il a insisté sur le fait que les Etats-Unis et la Chine devaient oeuvrer ensemble pour relever les défis mondiaux« , a ajouté le texte, en plein conflit au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, ainsi qu’entre l’Ukraine et la Russie.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, effectue une rare visite à Washington, afin de tenter d’apaiser les tensions et suite aux visites successives des dirigeants chinois à Pékin.

Sa rencontre avec le président Joe Biden a été soigneusement orchestrée, loin de la presse. Wang Yi doit encore s’entretenir séparément avec le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, après avoir déjà eu plusieurs réunions les 26 et 27 octobre avec le secrétaire d’Etat, Antony Blinken.

Rendant compte de la réunion avec Joe Biden, qui n’avait pas été annoncée au préalable, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, n’a donné aucune indication sur le fait de savoir si la Chine avait répondu favorablement à une invitation faite au président chinois Xi Jinping à se rendre aux Etats-Unis.

La visite du président chinois fait l’objet de multiples spéculations, avec en ligne de mire le sommet de l’Apec (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique) qui doit se tenir à San Francisco à la mi-novembre.

En effet, Xi Jinping ne s’était pas rendu au G20, en signe de contestation avec les positions américaines, et car il ne souhaitait pas rencontré, celui qui l’avait appelé « dictateur ».

Le président américain a exprimé à plusieurs reprises son « espoir » d’une prochaine rencontre avant la fin de l’année 2023 avec Xi Jinping, alors que leur dernier entretien en tête-à-tête remonte au sommet du G20 à Bali, en novembre 2022.

Lire aussiJoe Biden évoque une possible rencontre avec Xi Jinping en novembre

La Chine et les Etats-Unis ont renoué le dialogue, sauf entre leurs armées respectives, la méfiance reste de mise entre les Etats-Unis et la Chine qui rivalisent d’influence, dans la région Asie-Pacifique et au-delà.

Le 26 octobre, Wang Yi a appelé à « stabiliser » cette relation et à ce que les deux premières puissances économiques dans le monde puissent la ramener « sur la voie d’un développement sain, stable et durable ».

Les Etats-Unis en compétition avec la Chine

Le président démocrate livre une compétition tous azimuts à la Chine « dans le respect des règles internationales » et défendre les intérêts américains en Asie, selon lui. Pour cela, il a demandé au Congrès un budget de 7,4 milliards pour faire face à la Chine, sur le plan militaire et économique.

Les Etats-Unis mettent aussi en avant le renforcement de leurs alliances en Asie, avec l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie, les îles du Pacifique et jusqu’au Vietnam. Pour la Chine, il s’agit surtout d’une volonté d' »encerclement« , ce que Washington dément.

Les Etats-Unis dénoncent les activités de Pékin en mer de Chine méridionale, promettant par exemple d’activer un accord de défense avec les Philippines en cas d’attaque chinoise. D’ailleurs, selon Manille, des navires chinois sont entrés en collision le 23 octobre avec des bateaux philippins près d’un atoll en mer de Chine méridionale.

Entre la Chine et les Etats-Unis, les sujets de tension sont nombreux : la question de Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie de son territoire, est la plus sensible.

Dans un rapport, l’International Crisis Group appelle la Chine, les Etats-Unis et Taiwan à calmer le jeu, au risque d’une confrontation aux conséquences « cataclysmiques ». « Une invasion de la Chine à Taïwan est peu probable dans un avenir proche, mais le risque de conflit augmente », écrit son autrice Amanda Hsiao, pour qui « la trajectoire actuelle est dangereuse ».

La Chine, les Etats-Unis et Taiwan doivent « redoubler d’efforts » pour préserver le cadre qui a permis d’éviter l’escalade jusqu’alors, selon elle. « En particulier, les Etats-Unis et la Chine devraient prendre une série de mesures de désescalade réciproques ».

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