dimanche, mars 24

L’économie fragilisée par une conjoncture morose

L’économie s’est fragilisée, en raison d’un léger ralentissement de la production industrielle, une baisse des investissements et de la consommation et une possible application des sanctions américaines.

Le gouvernement est en pleine transition économique, afin de changer de modèle de croissance, qui se concentrera sur la consommation intérieure et les services. Or la baisse de la demande intérieure enregistrée en mai est inattendue et jugée alarmante de la demande intérieure.

Bien que les ventes au détail, baromètre des dépenses des ménages, ont augmenté en mai de 8,5% sur un an. Le taux est en-dessous des niveaux d’avril (+9,4%) et de mars (+10,1%), et surtout inverse aux estimations des experts, qui anticipaient une légère accélération.

De son côté, la production industrielle a progressé de 6,8% sur un an, moins bien qu’en avril (+7%) et sous la prévision des analystes sondés par l’agence Bloomberg, qui tablaient sur +7%.

Le sursaut enregistré les mois précédents venait de la robustesse de la demande internationale et de la fin des restrictions antipollution imposées en hiver, mais cette embellie devrait «s’estomper, et le resserrement du crédit s’intensifie», pesant sur l’industrie, a indiqué à l’Agence France Presse, Chang Liu, analyste du cabinet Capital Economics.

Le gouvernement tente d’endiguer l’envolée de l’endettement et des risques financiers à travers plusieurs séries de mesures destinées à réguler le secteur bancaire et la «finance de l’ombre», issue des crédits non régulés.

De plus, les investissements en capital fixe, témoin des dépenses dans les infrastructures et l’immobilier, ont augmenté de 6,1% sur un an entre janvier et mai. Or ces investissements enregistrent leur plus faible progression depuis 1999, selon Bloomberg.

«Cela implique que la croissance des investissements est tombée pour le seul mois de mai à 3,9% sur un an, contre 6,1% en avril, principalement en raison des investissements d’infrastructures», qui ont chuté, a indiqué Chang Liu.

Ting Lu, économiste de Nomura, a de son côté assuré que «le facteur essentiel, c’est la rapide contraction de la ‘finance de l’ombre’, qui représentait le principal canal de financement pour les investissements dans les infrastructures et l’immobilier».  

De plus, «le gouvernement central veut mettre le holà aux partenariats public-privé» et a «suspendu nombre de projets d’infrastructures lancés par les administrations locales, afin de juguler l’endettement de ces dernières», poursuit-il.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *