
L’essor des renouvelables a permis une baisse des émissions de CO2 au premier trimestre 2025 en Chine, malgré une demande d’électricité en forte progression, selon une étude publiée le 15 mai.
Plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre, la Chine prévoit d’atteindre son pic d’émissions d’ici à 2030 et la neutralité carbone en 2060.
La Chine a massivement investi dans les énergies renouvelables, construisant près de deux fois plus de capacités éoliennes et solaires que tous les autres pays réunis, d’après une étude publiée l’an passé.
Les capacités éolienne et solaire dépassent celle du thermique
La capacité installée de production d’électricité éolienne et photovoltaïque en Chine a atteint 1,482 milliard de kilowatts à la fin du mois de mars 2025, dépassant pour la première fois celle de l’énergie thermique.
L’Administration nationale de l’énergie a indiqué qu’avec une croissance soutenue des nouvelles installations, les capacités combinées de l’éolien et du solaire devraient maintenir leur avance sur le thermique.
Au premier trimestre 2025, la production d’électricité issue de ces deux sources renouvelables s’est élevée à 536,4 milliards de kWh, représentant 22,5% de la consommation totale d’électricité du pays, soit une hausse de 4,3 points de pourcentage par rapport à la même période de l’an dernier.
Selon les données publiées en janvier 2025 par l’administration, les énergies renouvelables, incluant l’éolien, le solaire et la biomasse, représentaient 86% de la capacité électrique nouvellement installée en Chine en 2024. La capacité installée cumulée en énergies renouvelables a atteint un niveau record, équivalant à 56% du total national.
En 2024, le secteur des énergies renouvelables a ajouté une nouvelle capacité installée de 373 millions de kilowatts, soit une augmentation de 23% en glissement annuel. L’hydroélectricité et l’énergie éolienne ont contribué à hauteur de 13,78 millions de kilowatts et 79,82 millions de kilowatts, respectivement, tandis que l’énergie solaire et l’énergie de la biomasse ont augmenté de 278 millions de kilowatts et 1,85 million de kilowatts.
Depuis 2013, la capacité installée de l’éolien a été multipliée par six, alors que celle du solaire a été multipliée par plus de 180, selon l’administration. Les nouvelles installations annuelles du pays représentant plus de 40% du total mondial.
Chute de 1,6% d’émission
Porté par de nouvelles capacités éoliennes, solaires et nucléaires, la Chine a vu ses émissions de CO2 reculer de 1,6% sur un an au premier trimestre 2025, a expliqué Lauri Myllyvirta, analyste au centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA), un institut de recherche basé en Finlande.
Les émissions ont également baissé de 1% sur les 12 mois précédent mars 2025, selon la même source.
Les émissions chinoises avaient déjà baissé par le passé. Mais ces réductions étaient alors liées à une réduction de la demande, comme durant les périodes de confinement pendant la pandémie de Covid-19. Cette fois, la baisse est intervenue malgré une hausse de 2,5% de la demande totale d’électricité au premier trimestre, selon le rapport, publié dans le média spécialisé Carbon Brief.
« La croissance de la production d’énergie propre dépasse désormais la croissance moyenne, actuelle et à long terme, de la demande d’électricité, réduisant ainsi l’utilisation des énergies fossiles », affirme M. Myllyvirta. « C’est la première fois qu’une telle baisse est principalement due à la croissance de la production d’électricité propre », note-t-il.
Le secteur chinois de la production d’électricité a généré 5,8% d’émissions en moins au premier trimestre 2025. Cela a permis de compenser les hausses d’émissions liées à l’utilisation du charbon dans la métallurgie et la chimie.
Selon l’étude publiée le 15 mai, la Chine reste toutefois « très en retard » sur un de ses importants objectifs pour 2030, à savoir réduire son intensité carbone (les émissions de CO2 par rapport au PIB) de 65% par rapport à son niveau de 2005.
Le charbon reste un élément essentiel du mélange énergétique chinois.