mardi, mars 26

« Les manifestations de Hong Kong ont eu un impact sur la politique taïwanaise »

À deux mois des élections présidentielles à Taïwan, la dirigeante Tsai Ing-wen a constaté un soutien croissante des électeurs aux manifestants hongkongais, qui organisent des actions et mobilisations quasi quotidiennes depuis quatre mois.

« Les manifestations de Hong Kong ont eu un impact considérable sur la politique taïwanaise et les prochaines élections », et « ont vraiment donné raison à Tsai Ing-wen », a déclaré Elizabeth Freund Larus, professeur de sciences politiques et de relations internationales à l’Université de Mary Washington.

Cette dernière a indiqué que Taïwan, connue sous le nom de République de Chine, célèbre sa fête nationale, le 10 octobre, l’anniversaire d’un accord conclu entre le Parti communiste chinois et Sun Yat-Sen et ses partisans du Kuomintang. Cet accord stipulait que le PCC reconnaîssait légitime le gouvernement du parti au pouvoir fondateur du Kuomintang à Taïwan.

Pourtant, Beijing considère maintenant l’île comme une province en fuite et a poussé à la réunification, via le principe « Un pays, deux systèmes ». Dans son discours commémorant le 70e anniversaire de la Chine communiste, le président Xi Jinping a déclaré: « Pour aller de l’avant, nous devons rester attachés à la stratégie de réunification pacifique et à un pays, deux systèmes ».

De son côté, Tsai Ing-wen a déclaré le 10 octobre 2019 que Hong Kong, frappée par des manifestations anti-gouvernementales depuis plusieurs mois, était « au bord du désordre » en raison de l’échec d’un arrangement politique garantissant certaines libertés, selon Reuters.

Hong Kong, ex-colonie britannique, est revenue en Chine en 1997 en tant que région semi-autonome. Elle fonctionne désormais selon le principe « un pays, deux systèmes », dans lequel Beijing accorde aux citoyens hongkongais une indépendance financière et juridique.

« Taïwan assiste aux manifestations à Hong Kong et constate que c’est le clou du cercueil pour ‘Un pays, deux systèmes' », a déclaré le professeur de relations internationales, Elizabeth Freund Larus.

Les manifestations pro-démocratie secouent Hong Kong depuis plus de quatre mois. Elles ont démarré suite au projet de loi d’extradition maintenant retiré qui aurait permis aux citoyens d’être transférés en Chine continentale pour y être jugés.

D’après l’agence de presse Reuters, Tsai Ing-wen a déclaré que la proposition faite à Taïwan d’« un pays, deux systèmes » poserait « un sérieux défi à la stabilité et à la paix dans la région ».

« Le consensus écrasant parmi les 23 millions d’habitants de Taïwan est notre rejet du principe : un pays, deux systèmes, sans distinction de parti ou de position politique », a-t-elle déclaré, à l’occasion de la fête nationale.

Elizabeth Freund Larus, Tsai Ing-wen a « une bonne chance » d’être réélu. Même si « les relations entre les deux rives du détroit sont vraiment frileuses depuis que Tsai Ing-wen est devenue présidente parce qu’elle n’a pas accepté le consensus de 1992, sur lequel est basé le principe de la Chine unique », a-t-elle déclaré.

La Chine continentale se méfie de toute tentative de Taïwan d’établir son indépendance, raison pour laquelle Beijing a menacé de couper les liens avec les pays qui rejettent sa politique d’« Une seule Chine » en reconnaissant Taïwan comme un État souverain.

Tsai Ing-wen, cheffe du parti démocrate progressiste, a nié à plusieurs reprises sa volonté de proclamer son indépendance bien que les objectifs de son parti sont d’encourager la démocratie et de « protéger la souveraineté ».

« Beijing sera plus susceptible de mettre davantage de pression et de contraintes économiques et diplomatiques sur Taiwan, mais ne déploiera aucune force militaire« , a assuré Elizabeth Freund Larus, professeur de sciences politiques et de relations internationales à l’Université de Mary Washington, à CNBC.

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