samedi, avril 20

Les nouvelles routes de la soie divisent les européens

Lancées en 2013 par Xi Jinping et associant 70 pays, l’initiative « La Ceinture et la Route » est un projet ambitieux de construction d’infrastructures, principalement en Asie et en Afrique, mais également en Europe et aux Amériques.

En dépit des louanges faites par de nombreux dirigeants asiatiques, africains et d’Amérique Latine, certains pays européens restent méfiants craignant un accroissement de l’influence de la Chine en Occident.

Actuellement en visite en Espagne, Xi Jinping va tenter de convaincre le Premier ministre Pedro Sanchez d’adhérer à ces nouvelles routes de la Soie. Mais selon certaines sources gouvernementales, Madrid n’est pas prête à signer un mémorandum d’entente dans ce cadre. «Il ne va pas y avoir de signature de l’initiative», a indiqué à l’Agence France Presse, un haut responsable du gouvernement espagnol, quelques heures avant l’arrivée à Madrid du président chinois.

Le programme les «routes de la soie» vise la construction de ports, d’autoroutes et de liaisons ferroviaires entre l’Asie et l’Europe financé par des milliards de dollars de prêts accordés par Pékin. L’investissement dépasse les 3 000 milliards d’euros.

En effet, le gouvernement espagnol préfère s’associer au projet de l’Union européenne pour le développement des infrastructures en Europe et en Asie. «À un moment où l’Europe a son initiative de connectivité avec l’Asie, il nous semble que c’est dans ce cadre que doivent travailler les Européens», a expliqué le représentant du gouvernement espagnol, en référence à la stratégie de Bruxelles.

A l’instar de Madrid, plusieurs pays européens se méfient de cette initiative, la chancelière allemande Angela Merkel avait averti en février 2018 les autorités chinoises, leurs assurant qu’elles ne devaient pas lier ses investissements dans les Balkans à des «questions politiques».

En revanche, la Pologne, la Grèce et le Portugal se sont associés aux chinois, car «dans les pays du sud du continent un sentiment anti-allemand s’est développé», ajoutant que les Européens «n’ont pas été là pour nous pendant la crise, alors pourquoi pas les Chinois», a indiqué Philippe Le Corre, chercheur à la Harvard Kennedy School au quotidien français Le Figaro.

De son côté, Jean-François Di Meglio, président du think-tank Asia Centre, a indiqué que accords dans le cadre « La Ceinture et la Route » n’ont pas de «valeur juridique». Pour lui, il s’agit d’un «signal» disant «j’ai envie de faire des choses avec vous», mais ne pas signer cette initiative, cela signifie «je ne suis pas encore prêt à faire des choses avec vous».

Jean-François Di Meglio a expliqué à Le Figaro que «dans l’esprit de la Chine, c’est extrêmement important d’obtenir» la signature d’un accord des différents pays sur ce dossier.

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