mercredi, avril 24

Les responsables chinois voulaient absolument un communiqué commun

La police a été appelée à la rescousse quand des responsables chinois ont tenté de forcer la porte du bureau du ministre papouasien des Affaires étrangères, Rimbink Pato, a révélé l’Agence France Presse, citant plusieurs sources proches du sommet de l’APEC de Port Moresby.

Des délégués chinois « ont tenté de faire irruption » dans le bureau de Rimbink Pato, afin d’influencer la rédaction d’un projet de communiqué commun des pays de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec).

« Mais ils n’ont pas pu entrer », ont raconté à l’AFP trois sources informées de l’incident. « Des policiers ont été déployés devant le bureau du ministre après qu’ils eurent tenté d’y faire irruption », a précisé à l’AFP une source proche des négociations.

Cet incident diplomatique intervient dans un contexte tendu. Les dirigeants ne sont pas parvenus à une déclaration finale commune, en raison des différents commerciaux et notamment de la passe d’armes entre le président chinois Xi Jinping et le vice-président américain Mike Pence.

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Le ministre Rimbink Pato avait refusé de rencontrer les délégués chinois, selon une des sources qui a expliqué : « Il n’est pas approprié que le ministre négocie en solo avec les Chinois. Les négociateurs chinois le savent ».

De son côté, Rimbink Pato a minimisé l’incident assurant qu’« il n’y a pas eu de problème ». Interrogé par l’AFP sur cet incident, Zhang Xiaolong, haut fonctionnaire du ministère chinois des Affaires étrangères, a catégoriquement démenti: « Ce n’est pas vrai. Ce n’est tout simplement pas vrai ».

Pourtant, ce ne serait pas la première fois que des responsables chinois sont mêlés à des tensions pendant un sommet international. En septembre 2018, lors Forum des îles du Pacifique (FIP), le président de Nauru, Baron Waqa, hôte de l’événement, avait qualifié le délégué chinois « d’insolent » en l’accusant de vouloir se servir du poids de la Chine pour intimider les pays de la zone.

Naru vs Chine : un conflit diplomatique récurrent

La Chine, qui n’appartient pas aux 18 Etats membres du FIP, participe à la réunion en tant que « partenaire du dialogue ». Ainsi, lorsque le diplomate chinois Du Qiwen a voulu prendre la parole au sommet, mais Baron Waqa l’en a empêché, entraînant la sortie de la salle de la délégation chinoise.

« Il a insisté et a été très insolent. Il a fait beaucoup de tapage et bloqué la réunion des dirigeants pendant de nombreuses minutes alors qu’il n’est qu’un officiel », a déclaré mardi soir lors d’une conférence de presse le président de Nauru.

« Peut-être que comme il vient d’un grand pays, il veut nous intimider ». D’autant que l’île fait partie de la poignée de pays qui reconnaît toujours Taïwan, qui a financé une bonne partie des infrastructures servant à accueillir le sommet.

La polémique entre Nauru et la Chine avait débuté quand l’île avait refusé d’apposer un visa d’entrée sur les passeports diplomatiques des délégués chinois, déclarant que seuls les passeports personnels pouvaient être tamponnés.

Un compromis avait finalement été trouvé, quand Baron Waqa a accusé Du Qiwen de ne pas respecter le fait que les chefs d’Etat étaient prioritaires d’un point de vue protocolaire. « Nauru, en tant que pays hôte, a violé les conventions internationales ainsi que le règlement du forum, et a joué là une bien piètre farce », a réagi lors d’un point presse régulier Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Permettez-nous ce conseil à Nauru et à quelques autres pays très minoritaires: admettez la tendance générale, corriger votre faute, et abstenez-vous de toute action allant à l’encontre de l’histoire », a-t-elle martelé en référence aux 17 nations alliées avec Taïwan.

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